Le chef de l'État était à la tribune des Nations unies le jeudi 22 septembre dernier pour donner sa vision de la gestion des crises dans le monde. Il en a profité pour revenir sur la question des exilés ivoiriens, pour la plupart membres de La majorité présidentielle (LMP), coalition de partis politiques ayant soutenu l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo jusqu'à sa chute, le dimanche 11 avril dernier. « Mon pays, depuis ma prise de fonction, s'attelle à renforcer la sécurité de son territoire. Ainsi, les discussions sont en cours de finalisation avec la signature d'accord tripartite entre avec nos voisins notamment le Liberia avec qui l'accord a déjà été signé, le Ghana et la Guinée d'une part et avec le Haut commissariat aux réfugiés soutenus par les organisations onusiennes de maintien de la paix présente dans la région. Ces accords visent à permettre le retour volontaire et rapide des réfugiés ivoiriens dans les pays frères et prémunir les frontières Ouest et Est contre les mouvements d'hommes armés, des trafiquants d'hommes, de pierres et de métaux précieux », a longuement expliqué le chef de l'État, comme pour inviter ses concitoyens à l'extérieur à regagner le bercail. Mais les nombreux appels de Ouattara ainsi que ses assurances semblent tomber dans des oreilles de sourds. Pendant qu'il s'attelle à expliquer la nécessité pour les Ivoiriens à l'extérieur de rentrer chez eux, les exilés ayant soutenu l'ex-chef de l'État posent des conditions à leur retour. A savoir la libération sans condition de Laurent Gbagbo et de tous ses partisans en prison à travers la Côte d'Ivoire. Qu'il s'agisse du porte-parole du célèbre prisonnier de Korhogo, Koné Katinan Justin, de l'ex-leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé ou dans une moindre mesure de Damana Adia Pickas, tous subordonnent leur participation à la réconciliation à la relaxe de Laurent Gbagbo. Là où, soulignons-le, le chef de l'État actuel souhaite la comparution de son prédécesseur à la Cour pénale internationale. Finalement, l'on se demande si les deux entités vont se comprendre, vu que les intérêts sont opposés. Et pour se défendre, les exilés mettent dans la balance les actions que leur mentor avait posées quand il était encore Président c'est-à-dire faire revenir Alassane Ouattara d'exil quand celui-ci était encore en France. Seront-ils entendus? Pas si sûr, quand on connait l'esprit du nouveau régime, qui prône une réconciliation dans la justice. Une justice que dénoncent les exilés, qui la trouvent partiale. Un véritable dialogue de sourds
Y.DOUMBIA
Y.DOUMBIA