I- Les faits
Dans un communiqué du 21 septembre 2011, M. Eugène Dié Kacou, président du Cnp, s’est cru fondé à proférer des menaces graves sur la liberté de la presse : «Le Cnp met en garde les auteurs de tous écrits de presse qui travestissent les faits et leur rappelle que pareilles dérives les exposent, eux et leurs organes de presse, à la rigueur de la Loi», écrit le président du Cnp qui entend ainsi promettre punition, dit-il, «aux journalistes s’évertuent, dans leurs écrits, à faire admettre à l’opinion que les autorités politiques en place seraient issues d’un coup d’Etat opéré contre leurs prédécesseurs». Du coup, selon le Cnp et son président, «les concepteurs de ces idées présentent le Chef de l’Etat ivoirien comme un «président installé par coup d’Etat» et son «régime installé par la France», tandis que l’ancien chef de l’Etat est vu comme «renversé par l’Armée française» voire «prisonnier du chef de l’Etat français». Toujours selon, le président du Cnp, «ce procédé utilisé à foison dans certains journaux traduit, loin du souci d’informer les lecteurs, une tendance inacceptable à la manipulation des faits et de la réalité».
Enfin, pour M. Eugène Kacou, les faits uniques, c’est que «le Président de la République de Côte d’Ivoire exerce son mandat actuel des suites d’élections démocratiques reconnues par la communauté nationale et internationale et, pour lequel, il a été officiellement investi dans ses charges». Alors, fort de cette conviction, le président du Cnp donne la sentence : «Ces faits étant établis et de notoriété, le Cnp prévient qu’à compter de la publication du présent communiqué, il sera intraitable sur les écrits à caractère subversif et insultant non seulement pour les autorités en place mais également pour le peuple ivoirien qui a, dans la transparence, élu son président».
II- Nos constats
De ces menaces, Jv11 constate que M. Eugène Dié Kacou :
u 1- Feint d’ignorer qu’au vu et au su de tous les Ivoiriens et de tous les habitants de Côte d’Ivoire, l’armée française a largué plusieurs tonnes de bombes sur la résidence du président Laurent Gbagbo, avant de l’arrêter et de le remettre aux forces pro-Ouattara, le 11 avril 2011 ;
2- Oublie que le ministre français des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, a solennellement justifié cette intervention militaire de l’armée française devant le Parlement de son pays, la France ;
3- Refuse d’admettre qu’une plainte déposée au tribunal aux armées de Paris par le président ivoirien renversé, M. Laurent Gbagbo, contre l’armée française, a été jugée recevable, ce qui confirme le rôle pour le moins controversé de l’armée française dans la crise en Côte d’Ivoire ;
4- Cherche à étouffer la réalité des faits contenue dans le travail de plus en plus professionnel et les informations de plus en plus crédibles livrées par les journalistes de la presse libre ;
5- Reste, à l’opposé, étrangement muet, sûrement manipulé par le nouveau régime terriblement fragilisé par la manière dont il est parvenu au Palais, après le massacre de milliers d’Ivoiriens, face à l’autre version des faits livrée par les journalistes à la solde du pouvoir qui s’évertuent, dans leurs écrits, à faire admettre à l’opinion que «le président Laurent Gbagbo a été battu aux élections», «qu’il a refusé d’admettre sa défaite» et «qu’il a été renversé par les forces armées des Forces Nouvelles»., alors que, comme il l’écrit lui-même, «ce procédé utilisé à foison dans certains journaux traduit aussi, loin du souci d’informer les lecteurs, une tendance inacceptable à la manipulation des faits et de la réalité».
III- Notre position
Face à ces menaces, dirigées, infondées et inacceptables, JV11, organisation des journaux subissant, depuis le renversement du président Gbagbo par l’armée française le 11 avril 2011, des pressions et des traitements en violation flagrante de la liberté de la presse garantie par la loi n° 643-2004 du 14 décembre 2004 en Côte d’Ivoire :
1°)- Dénonce les menaces et les sanctions ciblées prononcées par le Cnp, essentiellement contre les journalistes et les journaux libres ;
2°)- S’indigne contre cette nouvelle tendance du Cnp à vouloir briser la diversité des opinions dans la presse, au lieu de la garantir, de la promouvoir et de la protéger conformément aux dispositions de la loi ;
3°)- Rejette énergiquement ces intimidations visant à imposer l’autocensure aux journalistes de la presse libre ;
4°)- Met le Cnp en garde contre toute mesure arbitraire à l’encontre des journaux et des journalistes libres et se réserve le droit d’user de toutes les voies légales pour s’y opposer ;
5°)- Rappelle au Cnp son rôle de promoteur de l’expression plurielle conféré par la loi portant régime juridique de la presse en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 23 septembre 2011
Pour Les Journaux Victimes du 11 avril 2011 (Jv11)
Le Président, César Etou
Dans un communiqué du 21 septembre 2011, M. Eugène Dié Kacou, président du Cnp, s’est cru fondé à proférer des menaces graves sur la liberté de la presse : «Le Cnp met en garde les auteurs de tous écrits de presse qui travestissent les faits et leur rappelle que pareilles dérives les exposent, eux et leurs organes de presse, à la rigueur de la Loi», écrit le président du Cnp qui entend ainsi promettre punition, dit-il, «aux journalistes s’évertuent, dans leurs écrits, à faire admettre à l’opinion que les autorités politiques en place seraient issues d’un coup d’Etat opéré contre leurs prédécesseurs». Du coup, selon le Cnp et son président, «les concepteurs de ces idées présentent le Chef de l’Etat ivoirien comme un «président installé par coup d’Etat» et son «régime installé par la France», tandis que l’ancien chef de l’Etat est vu comme «renversé par l’Armée française» voire «prisonnier du chef de l’Etat français». Toujours selon, le président du Cnp, «ce procédé utilisé à foison dans certains journaux traduit, loin du souci d’informer les lecteurs, une tendance inacceptable à la manipulation des faits et de la réalité».
Enfin, pour M. Eugène Kacou, les faits uniques, c’est que «le Président de la République de Côte d’Ivoire exerce son mandat actuel des suites d’élections démocratiques reconnues par la communauté nationale et internationale et, pour lequel, il a été officiellement investi dans ses charges». Alors, fort de cette conviction, le président du Cnp donne la sentence : «Ces faits étant établis et de notoriété, le Cnp prévient qu’à compter de la publication du présent communiqué, il sera intraitable sur les écrits à caractère subversif et insultant non seulement pour les autorités en place mais également pour le peuple ivoirien qui a, dans la transparence, élu son président».
II- Nos constats
De ces menaces, Jv11 constate que M. Eugène Dié Kacou :
u 1- Feint d’ignorer qu’au vu et au su de tous les Ivoiriens et de tous les habitants de Côte d’Ivoire, l’armée française a largué plusieurs tonnes de bombes sur la résidence du président Laurent Gbagbo, avant de l’arrêter et de le remettre aux forces pro-Ouattara, le 11 avril 2011 ;
2- Oublie que le ministre français des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, a solennellement justifié cette intervention militaire de l’armée française devant le Parlement de son pays, la France ;
3- Refuse d’admettre qu’une plainte déposée au tribunal aux armées de Paris par le président ivoirien renversé, M. Laurent Gbagbo, contre l’armée française, a été jugée recevable, ce qui confirme le rôle pour le moins controversé de l’armée française dans la crise en Côte d’Ivoire ;
4- Cherche à étouffer la réalité des faits contenue dans le travail de plus en plus professionnel et les informations de plus en plus crédibles livrées par les journalistes de la presse libre ;
5- Reste, à l’opposé, étrangement muet, sûrement manipulé par le nouveau régime terriblement fragilisé par la manière dont il est parvenu au Palais, après le massacre de milliers d’Ivoiriens, face à l’autre version des faits livrée par les journalistes à la solde du pouvoir qui s’évertuent, dans leurs écrits, à faire admettre à l’opinion que «le président Laurent Gbagbo a été battu aux élections», «qu’il a refusé d’admettre sa défaite» et «qu’il a été renversé par les forces armées des Forces Nouvelles»., alors que, comme il l’écrit lui-même, «ce procédé utilisé à foison dans certains journaux traduit aussi, loin du souci d’informer les lecteurs, une tendance inacceptable à la manipulation des faits et de la réalité».
III- Notre position
Face à ces menaces, dirigées, infondées et inacceptables, JV11, organisation des journaux subissant, depuis le renversement du président Gbagbo par l’armée française le 11 avril 2011, des pressions et des traitements en violation flagrante de la liberté de la presse garantie par la loi n° 643-2004 du 14 décembre 2004 en Côte d’Ivoire :
1°)- Dénonce les menaces et les sanctions ciblées prononcées par le Cnp, essentiellement contre les journalistes et les journaux libres ;
2°)- S’indigne contre cette nouvelle tendance du Cnp à vouloir briser la diversité des opinions dans la presse, au lieu de la garantir, de la promouvoir et de la protéger conformément aux dispositions de la loi ;
3°)- Rejette énergiquement ces intimidations visant à imposer l’autocensure aux journalistes de la presse libre ;
4°)- Met le Cnp en garde contre toute mesure arbitraire à l’encontre des journaux et des journalistes libres et se réserve le droit d’user de toutes les voies légales pour s’y opposer ;
5°)- Rappelle au Cnp son rôle de promoteur de l’expression plurielle conféré par la loi portant régime juridique de la presse en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 23 septembre 2011
Pour Les Journaux Victimes du 11 avril 2011 (Jv11)
Le Président, César Etou