« En octobre, j’effectuerai une visite au Ghana »
Invité à prononcer une conférence par l’International peace institute (Ipi), le président de la République a fait d’importantes mises au point sur la situation socio-politique en Côte d’Ivoire ce jeudi au Millenium plazza sis en face du siège de l’Onu, à Manhattan à New-York. Sécurité transfrontalière, nouvelle armée, diplomatie, réconciliation nationale, droits de l’homme, justice et développement, étaient au menu.
Evoquant les grands défis auxquels la Côte d’Ivoire était confrontée depuis sa prise de fonction, le chef de l’Etat a hissé au premier rang la sécurité nationale. Sur ce chapitre, Alassane Ouattara a indiqué qu’en raison de la crise postélectorale qui a secoué le pays, la question de la sécurité s’est révélée comme cruciale. Dès son accession au pouvoir, «la sécurité a été rapidement restaurée à l’intérieur du pays mais pour Abidjan, ce fut plus difficile parce que nous avons dû faire face à des milices et à des mercenaires recrutés par M. Laurent Gbagbo qui sévissaient dans certains quartiers comme Yopougon contre les populations civiles. Ces combats ont fait trop de morts inutiles. Après plusieurs semaines d’affrontement, ces miliciens ont été délogés mais dans leur fuite, ils se sont repliés vers l’Ouest où ils ont encore fait beaucoup de victimes innocentes» a déploré le président de la République avant de poursuivre en évoquant la situation des ex dirigeants du régime déchu en fuite. Pour Alassane Ouattara, ces collaborateurs de Laurent Gbagbo ne représentent plus vraiment un souci ni une menace pour les institutions. «Certains hauts responsables de l’ancien régime sont au Ghana, nous leur avons demandé de rentrer en Côte d’Ivoire, certains sont revenus mais d’autres demeurent encore dans ce pays. Sachez que le Ghana et le Liberia collaborent parfaitement avec nos forces de sécurité, ceux qui se cachent ne peuvent pas échapper à la justice, ils seront rattrapés et rapatriés si la justice l’exige. Il y a environ un mois, je me suis rendu au Liberia, au cours du mois d’octobre, je me rendrai en visite officielle au Ghana, nous parlons donc régulièrement avec nos voisins de nos problèmes de voisinage» a fait savoir le chef de l’Etat qui s’est, en outre, réjoui de la fusion des deux ex armées belligérantes et des nominations au sein de la nouvelle armée qui tiennent compte de la nécessité d’impliquer toutes les régions du pays. Alassane Ouattara a profité de l’occasion pour insister encore, une fois de plus, sur sa volonté de mettre fin à l’impunité. «La justice fait son travail, la Commission dialogue, vérité et réconciliation débutera aussi ses activités dès le 28 septembre à Yamoussoukro, si pour une certaine catégorie de faits, la Commission estime qu’il faut passer l’éponge, dans un souci de réconciliation, on avisera, mais en tout état de cause, il faut que nous sachions ce qui s’est passé, qui a fait quoi, comment et pourquoi ? C’est important, c’est sur la base de cette vérité que nous pouvons bâtir la paix voulue par tous». En outre, Alassane Ouattara a, une fois de plus, dit qu’il n’avait aucun problème en ce qui concerne le camp dans lequel se trouveraient les violateurs des droits de l’homme «nous n’établissons pas de catégorie entre les citoyens, notre souci n’est pas de protéger des gens et faire la chasse aux autres, une commission d’enquête a été mise sur pied pour faire la lumière sur les faits qui se sont produits dans un région de l’Ouest du pays et dans le quartier nord d’Abidjan. Il y a eu la guerre, parfois usage des armes lourdes, il y a certainement eu des tueries des deux côtés, si l’enquête démontre qu’il y a eu effectivement des abus, des procès seront ouverts, je n’ai aucun problème à ce niveau» souligne le chef de l’Etat. Dans cette dynamique de réconciliation, le premier magistrat ivoirien est plutôt optimiste car à l’opposé de Laurent Gbagbo qui estime-t-il, avait un langage de division et de haine, lui s’inscrit plutôt dans un langage d’apaisement, un langage positif qui a déjà été adopté par toutes les communautés ivoiriennes.
Etat de droit
Alassane Ouattara a en outre profité de la tribune que lui offrait le Ipi pour réaffirmer son engagement à œuvrer pour un véritable Etat de droit, illustration de cet engagement : le choix de Francis Wodié à la tête du Conseil constitutionnel. «Le Conseil constitutionnel est l’institution qui veille sur la bonne application de la loi suprême, la constitution. Moi, je n’ai pas voulu faire comme Gbagbo en plaçant quelqu’un qui m’est proche à la tête de cette institution, j’ai plutôt choisi un homme reconnu comme indépendant d’esprit, respecté, un spécialiste du droit, il est socialiste et moi libéral. Quelqu’un qui ne me dira pas comme l’autre, monsieur le président, nous avons tous les résultats mais nous avons peur d’être tués. Si des gens ont commis des crimes, ils doivent être jugés. Sur ce principe, j’ai une exception juste pour M. et Mme Gbagbo que j’ai fait détenir dans des villas pour des raisons de sécurité. Vous savez qu’ils ont commis aussi des crimes économiques, plus d’un demi milliard de dollars ont été retirés des caisses de la Banque centrale», a rappelé le chef de l’Etat.
Au plan économique, Alassane Ouattara est également très optimiste, il pense qu’avant 2014, la Côte d’Ivoire aura un taux de croissance supérieur à 10% grâce à la politique mise en place par son gouvernement en matière de bonne gouvernance, au soutien de bailleurs de fonds et au retour des investisseurs.
Au chapitre diplomatique, le chef de l’Etat a annoncé que la Côte d’Ivoire reprendra le rôle qu’il a joué dans le passé en tant que promoteur de rapport de bon voisinage et de médiateur dans les conflits dans la sous région
AKWABA SAINT CLAIR
Envoyé spécial à New-York City
Invité à prononcer une conférence par l’International peace institute (Ipi), le président de la République a fait d’importantes mises au point sur la situation socio-politique en Côte d’Ivoire ce jeudi au Millenium plazza sis en face du siège de l’Onu, à Manhattan à New-York. Sécurité transfrontalière, nouvelle armée, diplomatie, réconciliation nationale, droits de l’homme, justice et développement, étaient au menu.
Evoquant les grands défis auxquels la Côte d’Ivoire était confrontée depuis sa prise de fonction, le chef de l’Etat a hissé au premier rang la sécurité nationale. Sur ce chapitre, Alassane Ouattara a indiqué qu’en raison de la crise postélectorale qui a secoué le pays, la question de la sécurité s’est révélée comme cruciale. Dès son accession au pouvoir, «la sécurité a été rapidement restaurée à l’intérieur du pays mais pour Abidjan, ce fut plus difficile parce que nous avons dû faire face à des milices et à des mercenaires recrutés par M. Laurent Gbagbo qui sévissaient dans certains quartiers comme Yopougon contre les populations civiles. Ces combats ont fait trop de morts inutiles. Après plusieurs semaines d’affrontement, ces miliciens ont été délogés mais dans leur fuite, ils se sont repliés vers l’Ouest où ils ont encore fait beaucoup de victimes innocentes» a déploré le président de la République avant de poursuivre en évoquant la situation des ex dirigeants du régime déchu en fuite. Pour Alassane Ouattara, ces collaborateurs de Laurent Gbagbo ne représentent plus vraiment un souci ni une menace pour les institutions. «Certains hauts responsables de l’ancien régime sont au Ghana, nous leur avons demandé de rentrer en Côte d’Ivoire, certains sont revenus mais d’autres demeurent encore dans ce pays. Sachez que le Ghana et le Liberia collaborent parfaitement avec nos forces de sécurité, ceux qui se cachent ne peuvent pas échapper à la justice, ils seront rattrapés et rapatriés si la justice l’exige. Il y a environ un mois, je me suis rendu au Liberia, au cours du mois d’octobre, je me rendrai en visite officielle au Ghana, nous parlons donc régulièrement avec nos voisins de nos problèmes de voisinage» a fait savoir le chef de l’Etat qui s’est, en outre, réjoui de la fusion des deux ex armées belligérantes et des nominations au sein de la nouvelle armée qui tiennent compte de la nécessité d’impliquer toutes les régions du pays. Alassane Ouattara a profité de l’occasion pour insister encore, une fois de plus, sur sa volonté de mettre fin à l’impunité. «La justice fait son travail, la Commission dialogue, vérité et réconciliation débutera aussi ses activités dès le 28 septembre à Yamoussoukro, si pour une certaine catégorie de faits, la Commission estime qu’il faut passer l’éponge, dans un souci de réconciliation, on avisera, mais en tout état de cause, il faut que nous sachions ce qui s’est passé, qui a fait quoi, comment et pourquoi ? C’est important, c’est sur la base de cette vérité que nous pouvons bâtir la paix voulue par tous». En outre, Alassane Ouattara a, une fois de plus, dit qu’il n’avait aucun problème en ce qui concerne le camp dans lequel se trouveraient les violateurs des droits de l’homme «nous n’établissons pas de catégorie entre les citoyens, notre souci n’est pas de protéger des gens et faire la chasse aux autres, une commission d’enquête a été mise sur pied pour faire la lumière sur les faits qui se sont produits dans un région de l’Ouest du pays et dans le quartier nord d’Abidjan. Il y a eu la guerre, parfois usage des armes lourdes, il y a certainement eu des tueries des deux côtés, si l’enquête démontre qu’il y a eu effectivement des abus, des procès seront ouverts, je n’ai aucun problème à ce niveau» souligne le chef de l’Etat. Dans cette dynamique de réconciliation, le premier magistrat ivoirien est plutôt optimiste car à l’opposé de Laurent Gbagbo qui estime-t-il, avait un langage de division et de haine, lui s’inscrit plutôt dans un langage d’apaisement, un langage positif qui a déjà été adopté par toutes les communautés ivoiriennes.
Etat de droit
Alassane Ouattara a en outre profité de la tribune que lui offrait le Ipi pour réaffirmer son engagement à œuvrer pour un véritable Etat de droit, illustration de cet engagement : le choix de Francis Wodié à la tête du Conseil constitutionnel. «Le Conseil constitutionnel est l’institution qui veille sur la bonne application de la loi suprême, la constitution. Moi, je n’ai pas voulu faire comme Gbagbo en plaçant quelqu’un qui m’est proche à la tête de cette institution, j’ai plutôt choisi un homme reconnu comme indépendant d’esprit, respecté, un spécialiste du droit, il est socialiste et moi libéral. Quelqu’un qui ne me dira pas comme l’autre, monsieur le président, nous avons tous les résultats mais nous avons peur d’être tués. Si des gens ont commis des crimes, ils doivent être jugés. Sur ce principe, j’ai une exception juste pour M. et Mme Gbagbo que j’ai fait détenir dans des villas pour des raisons de sécurité. Vous savez qu’ils ont commis aussi des crimes économiques, plus d’un demi milliard de dollars ont été retirés des caisses de la Banque centrale», a rappelé le chef de l’Etat.
Au plan économique, Alassane Ouattara est également très optimiste, il pense qu’avant 2014, la Côte d’Ivoire aura un taux de croissance supérieur à 10% grâce à la politique mise en place par son gouvernement en matière de bonne gouvernance, au soutien de bailleurs de fonds et au retour des investisseurs.
Au chapitre diplomatique, le chef de l’Etat a annoncé que la Côte d’Ivoire reprendra le rôle qu’il a joué dans le passé en tant que promoteur de rapport de bon voisinage et de médiateur dans les conflits dans la sous région
AKWABA SAINT CLAIR
Envoyé spécial à New-York City