Le chef de l’Etat ivoirien est de retour des Etats-Unis d’Amérique, où il a participé, primordialement, à l’Assemblée générale de l’Onu. Au menu des rencontres que M. Ouattara a eues, figurent en bonne place celles avec les bailleurs de fonds. La Côte d’Ivoire joue gros, en attestent les appels incessants du ministre, Charles Diby Koffi, de l’Economie et des Finances à l’endroit des responsables des finances internationales qui veulent bien accompagner ce pays qui sort d’une grave crise politique dont la solution définitive passe par la confiance entre partenaires. Mais une chose est de vouloir et une autre chose est de pouvoir. Peut-on réellement vouloir rassurer des partenaires étrangers mais aussi nationaux, sans d’abord se donner des coudées franches en interne ? Que se passe-t-il en interne ? En effet, il se passe que pendant que la délégation des hautes autorités ivoiriennes multiplie les rencontres pour ramener la confiance perdue entre Ivoiriens, d’autres «autorités» se dotent d’autres moyens d’actions. Ces autorités, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), n’y vont pas du dos de la cuillère. Tous les jours, «nos soldats» se font entendre de la manière la plus ignoble qui soit. En tuant, violant, pillant, rackettant les populations, de jour comme de nuit. Voilà donc de quoi donner du fil à retordre et à M. Ouattara mais également aux membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation dirigée par l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, lequel s’apprête à rendre une visite au Président Laurent Gbagbo, à Korhogo où ce dernier est détenu sans jugement. Petite digression. Fort de l’expérience douloureuse du boycott des législatives de 2000, M. Ouattara ne manque de s’époumoner à l’endroit du Fpi, son rival attitré à qui une demande expresse est faite d’éviter la politique de la chaise vide. Certainement, parce que conscient de la menace d’illégitimité qui plane sur sa gouvernance. Mais là n’est pas le sujet de cette chronique. Notre sujet du jour, c’est comment faire respecter l’ordre dans une armée composée en grande partie d’éléments indisciplinés venus de l’ex-rébellion des Forces nouvelles. Vu ce qui se passe sur le terrain depuis le 11 avril où le Président Gbagbo a perdu le pouvoir, il semble que le M. Ouattara qui lui a succédé a du pain sur la planche. De quoi plomber ses efforts (de surendettement, il faut aussi le souligner) pour «faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020» comme il le prophétise lui-même. Quelqu’un l’a dit : l’argent n’aime pas le bruit. Attention à nos actes ! Prenez soin de vous … et d’autrui. A mardi prochain !
Simplice Allard (al08062317@yahoo.fr)
Simplice Allard (al08062317@yahoo.fr)