Militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) mais sympathisant d’Alassane Ouattara, Me Franck Kouyaté propose de laisser tous ceux qui ont des ambitions, se présenter aux prochaines élections locales.
Vous êtes un militant de la candidature en rangs dispersés du Rhdp pour les législatives. Pourquoi militez-vous pour cette option ?
Je pense qu’une candidature en rangs dispersés nous amène à connaître effectivement la force de chaque parti sur le terrain. Et, je crois que le président Bédié a tranché. C’est même une première que les partis politiques laissent les jeux démocratiques se faire librement. Cela va même régler le problème des primaires, puisqu’aujourd’hui, tout le monde est candidat mais personne n’est candidat. Cela peut être un système de chantage que les gens font pour titiller un peu les partis politiques. Je pars du fait que si le parti politique au niveau central décide que tel est candidat, qu’il assume ; c’est-à-dire qu’il donne les moyens à ce candidat, tout en permettant aux autres candidats qui sont du même parti, pour compétir librement, de telle sorte qu’on règle tous les problèmes.
Mais vous demandez que le parti donne les moyens au candidat officiel du parti. Est-ce que cela ne crée pas déjà une sorte d’injustice ?
Pas du tout ! C’est un jeu démocratique. Ç’a toujours été comme cela. C’est maintenant peut-être qu’il y a une pléthore de candidats, sinon les partis ont toujours accompagné leur choix. Mais cela dépend. Je sais, par exemple, qu’au Pdci, on donne un million pour les législatives et 2 millions pour les municipales. Mais, pour de bonnes législatives, il faut un minimum de 5 millions par région et par candidat. Alors est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui, le citoyen lambda peut avoir, disons 5 millions ? Je ne crois pas. Il faut régler le problème le plus simplement pour que la cohésion vienne. Parce que ce que je crains, c’est qu’à la fin des primaires, on se retrouve en train de faire d’autres réconciliations. Ça va être compliqué.
C’est pour cela que les responsables du Rhdp ont dit qu’il n’y aura pas de primaires mais plutôt le consensus.
Non ! Le consensus ne marchera pas, parce que de toutes façons, il y aura des frustrations. C’est pour cela qu’il faut laisser le jeu se faire, c’est-à-dire que le parti désigne un candidat, selon des critères, selon un sondage bien précis. Je vous donne un exemple. A Koumassi, pour les municipales, le Pdci n’avait pas choisi N’Dohi Yapi. Il était candidat indépendant et il a gagné mais, il est resté au Pdci. Les exemples foisonnent. Parce que le choix du parti peut être un faux choix. Vous avez des citoyens lambda dans nos villages qui contribuent au développement de la ville mais qui ne sont pas candidats mais, à la dernière minute, les populations peuvent dire c’est vous qui nous aidez ici, soyez notre candidat ! Par rapport au choix du parti, en haut, ça donne quoi ? Donc, il faut que le parti lui-même apprenne à respecter les règles de la démocratie et qu’il évite un peu la dictature en terme de « on va poursuivre les candidats indépendants jusque dans leurs derniers retranchements ». Ce ne sont pas des termes qu’il faut pour un parti qui sort de crise.
Ne le dites-vous pas parce que vous avez l’intention de vous présenter à Dimbokro ?
Je l’ai toujours dit, je ne l’ai pas caché, d’ailleurs je suis allé plus loin. Depuis plus de deux ans, je dis que je suis candidat déclaré à la mairie de Dimbokro. Sous quelle bannière, on laisse le temps au temps. Mais, j’ai dit que je serai le candidat d’Alassane Ouattara. Depuis 1968, je suis militant du Pdci ; je suis donc un cadre du Rhdp ; j’ai apporté une contribution normale à la victoire d’Alassane Ouattara à Dimbokro, de façon claire et nette, avant le premier tour comme au deuxième tour, je me suis investi financièrement.
N’est-ce pas un marché de dupes que vous êtes en train de proposer aux populations de Dimbokro ? Vous n’êtes pas militant du Rdr et vous vous présentez comme le candidat de Ouattara.
Pas du tout ! Le fait de dire que je suis le candidat d’Alassane n’est pas un acquis. J’ai été candidat en 2001. Je me sers donc des erreurs que j’ai commises en 2001 pour pouvoir corriger mes erreurs en espérant qu’en 2012, ces erreurs ne vont pas se reproduire. Donc, j’ai une certaine expérience du terrain. Donc être ou ne pas être le candidat d’Alassane Ouattara ou de Bédié ne change en rien sur le terrain, parce que tout va se passer sur le terrain.
Est-ce que cela fait sérieux de votre part ?
Lorsque vous vous levez pour faire un meeting pour Alassane Ouattara, on ne demande pas d’autorisation. Nous sommes en politique. Il faut être opportuniste.
L’anachronisme dans votre démarche se lit également dans le fait que vous demandez que les présidents Bédié et Ouattara ne se mêlent pas du choix des candidats, alors que vous, vous revendiquez le nom d’un.
Non, ce n’est pas une revendication, c’est un stratagème.
Pourquoi militez-vous pour la non-intervention des présidents Ouattara et Bédié dans le choix des candidats ?
Parce que je remarque qu’aujourd’hui, avec les primaires qui s’annoncent, il y a beaucoup de palabres. Même les envoyés des partis sont vilipendés. Par conséquent, en laissant le jeu démocratique se faire de façon libre, cela participe de la cohésion du parti, puisque si vous êtes battu sur le terrain des élections, vous admettez votre défaite. A Dimbokro en 2001, nous étions 7 candidats, tous pro-Pdci y compris le candidat désigné par le Pdci. Mais c’est le candidat du Pdci qui a gagné. C’est un jeu démocratique qui doit s’exercer, c’est-à-dire laisser la liberté aux gens, ne pas les embrigader dans un système de choix, sinon ça ne marchera pas.
Que faites-vous de la discipline du parti ? Vous semblez être un marginal ?
Je ne suis pas un marginal. Je suis au contraire un démocrate. Parce que si vous regardez ce qui se passe aujourd’hui, depuis un moment, vous remarquerez qu’on parlait plutôt de candidature de consensus, c’est ça. Je vous prends au mot, Henri Konan Bédié vient de dire que les candidats vont en rangs dispersés, alors que ceci n’était pas envisageable, il y a quelques jours. Mais j’ai été le premier à dire qu’il fallait laisser les gens aller en rangs dispersés et donc par conséquent, laisser la liberté de la démocratie s’exercer. Dans les partis politiques, la cohésion est plus facile. Il faut que chacun s’essaie sur le terrain. Parce que la politique aussi, c’est cela. C’est un jeu démocratique.
Le Fpi qui pose des conditions pour aller aux législatives. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je pense que le Fpi n’a pas envie d’aller aux législatives. La condition sine qua nun qu’il pose, est la preuve qu’il n’ira pas aux élections. Il demande la libération de tous les prisonniers, y compris Laurent Gbagbo. Le Fpi n’a pas envie d’aller aux élections, il ne faut l’y obliger. Ses conditions sont des conditions insolubles. Ce sont des Ivoiriens, s’ils ne vont pas en 2011, ils y iront en 2015 ou en 2016.
Interview réalisée par Marc Dossa Coll. STC (stagiaire)
Vous êtes un militant de la candidature en rangs dispersés du Rhdp pour les législatives. Pourquoi militez-vous pour cette option ?
Je pense qu’une candidature en rangs dispersés nous amène à connaître effectivement la force de chaque parti sur le terrain. Et, je crois que le président Bédié a tranché. C’est même une première que les partis politiques laissent les jeux démocratiques se faire librement. Cela va même régler le problème des primaires, puisqu’aujourd’hui, tout le monde est candidat mais personne n’est candidat. Cela peut être un système de chantage que les gens font pour titiller un peu les partis politiques. Je pars du fait que si le parti politique au niveau central décide que tel est candidat, qu’il assume ; c’est-à-dire qu’il donne les moyens à ce candidat, tout en permettant aux autres candidats qui sont du même parti, pour compétir librement, de telle sorte qu’on règle tous les problèmes.
Mais vous demandez que le parti donne les moyens au candidat officiel du parti. Est-ce que cela ne crée pas déjà une sorte d’injustice ?
Pas du tout ! C’est un jeu démocratique. Ç’a toujours été comme cela. C’est maintenant peut-être qu’il y a une pléthore de candidats, sinon les partis ont toujours accompagné leur choix. Mais cela dépend. Je sais, par exemple, qu’au Pdci, on donne un million pour les législatives et 2 millions pour les municipales. Mais, pour de bonnes législatives, il faut un minimum de 5 millions par région et par candidat. Alors est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui, le citoyen lambda peut avoir, disons 5 millions ? Je ne crois pas. Il faut régler le problème le plus simplement pour que la cohésion vienne. Parce que ce que je crains, c’est qu’à la fin des primaires, on se retrouve en train de faire d’autres réconciliations. Ça va être compliqué.
C’est pour cela que les responsables du Rhdp ont dit qu’il n’y aura pas de primaires mais plutôt le consensus.
Non ! Le consensus ne marchera pas, parce que de toutes façons, il y aura des frustrations. C’est pour cela qu’il faut laisser le jeu se faire, c’est-à-dire que le parti désigne un candidat, selon des critères, selon un sondage bien précis. Je vous donne un exemple. A Koumassi, pour les municipales, le Pdci n’avait pas choisi N’Dohi Yapi. Il était candidat indépendant et il a gagné mais, il est resté au Pdci. Les exemples foisonnent. Parce que le choix du parti peut être un faux choix. Vous avez des citoyens lambda dans nos villages qui contribuent au développement de la ville mais qui ne sont pas candidats mais, à la dernière minute, les populations peuvent dire c’est vous qui nous aidez ici, soyez notre candidat ! Par rapport au choix du parti, en haut, ça donne quoi ? Donc, il faut que le parti lui-même apprenne à respecter les règles de la démocratie et qu’il évite un peu la dictature en terme de « on va poursuivre les candidats indépendants jusque dans leurs derniers retranchements ». Ce ne sont pas des termes qu’il faut pour un parti qui sort de crise.
Ne le dites-vous pas parce que vous avez l’intention de vous présenter à Dimbokro ?
Je l’ai toujours dit, je ne l’ai pas caché, d’ailleurs je suis allé plus loin. Depuis plus de deux ans, je dis que je suis candidat déclaré à la mairie de Dimbokro. Sous quelle bannière, on laisse le temps au temps. Mais, j’ai dit que je serai le candidat d’Alassane Ouattara. Depuis 1968, je suis militant du Pdci ; je suis donc un cadre du Rhdp ; j’ai apporté une contribution normale à la victoire d’Alassane Ouattara à Dimbokro, de façon claire et nette, avant le premier tour comme au deuxième tour, je me suis investi financièrement.
N’est-ce pas un marché de dupes que vous êtes en train de proposer aux populations de Dimbokro ? Vous n’êtes pas militant du Rdr et vous vous présentez comme le candidat de Ouattara.
Pas du tout ! Le fait de dire que je suis le candidat d’Alassane n’est pas un acquis. J’ai été candidat en 2001. Je me sers donc des erreurs que j’ai commises en 2001 pour pouvoir corriger mes erreurs en espérant qu’en 2012, ces erreurs ne vont pas se reproduire. Donc, j’ai une certaine expérience du terrain. Donc être ou ne pas être le candidat d’Alassane Ouattara ou de Bédié ne change en rien sur le terrain, parce que tout va se passer sur le terrain.
Est-ce que cela fait sérieux de votre part ?
Lorsque vous vous levez pour faire un meeting pour Alassane Ouattara, on ne demande pas d’autorisation. Nous sommes en politique. Il faut être opportuniste.
L’anachronisme dans votre démarche se lit également dans le fait que vous demandez que les présidents Bédié et Ouattara ne se mêlent pas du choix des candidats, alors que vous, vous revendiquez le nom d’un.
Non, ce n’est pas une revendication, c’est un stratagème.
Pourquoi militez-vous pour la non-intervention des présidents Ouattara et Bédié dans le choix des candidats ?
Parce que je remarque qu’aujourd’hui, avec les primaires qui s’annoncent, il y a beaucoup de palabres. Même les envoyés des partis sont vilipendés. Par conséquent, en laissant le jeu démocratique se faire de façon libre, cela participe de la cohésion du parti, puisque si vous êtes battu sur le terrain des élections, vous admettez votre défaite. A Dimbokro en 2001, nous étions 7 candidats, tous pro-Pdci y compris le candidat désigné par le Pdci. Mais c’est le candidat du Pdci qui a gagné. C’est un jeu démocratique qui doit s’exercer, c’est-à-dire laisser la liberté aux gens, ne pas les embrigader dans un système de choix, sinon ça ne marchera pas.
Que faites-vous de la discipline du parti ? Vous semblez être un marginal ?
Je ne suis pas un marginal. Je suis au contraire un démocrate. Parce que si vous regardez ce qui se passe aujourd’hui, depuis un moment, vous remarquerez qu’on parlait plutôt de candidature de consensus, c’est ça. Je vous prends au mot, Henri Konan Bédié vient de dire que les candidats vont en rangs dispersés, alors que ceci n’était pas envisageable, il y a quelques jours. Mais j’ai été le premier à dire qu’il fallait laisser les gens aller en rangs dispersés et donc par conséquent, laisser la liberté de la démocratie s’exercer. Dans les partis politiques, la cohésion est plus facile. Il faut que chacun s’essaie sur le terrain. Parce que la politique aussi, c’est cela. C’est un jeu démocratique.
Le Fpi qui pose des conditions pour aller aux législatives. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je pense que le Fpi n’a pas envie d’aller aux législatives. La condition sine qua nun qu’il pose, est la preuve qu’il n’ira pas aux élections. Il demande la libération de tous les prisonniers, y compris Laurent Gbagbo. Le Fpi n’a pas envie d’aller aux élections, il ne faut l’y obliger. Ses conditions sont des conditions insolubles. Ce sont des Ivoiriens, s’ils ne vont pas en 2011, ils y iront en 2015 ou en 2016.
Interview réalisée par Marc Dossa Coll. STC (stagiaire)