Pauvre Eglise ! Elle a pris un sérieux coup. Conséquence immédiate de
cette crise postélectorale. Premier problème : la chute de la foi. Après les
événements qui ont pu se produire le 11 avril 2011 (et après) malgré les
jeûnes et prières, bien de fidèles chrétiens avaient rangé leur Bible. Textes
sacrés qui leur servent pourtant de guide et les réconfortent pendant les
moments difficiles. Sans toujours se demander véritablement pourquoi les
dispensations et la libéralité divines se font désirer à leur égard. Comme si
Dieu, leur Créateur, traité « d’ingrat », était obligé d’exaucer immédiatement
leurs prières, à cause de leurs bons mots sentimentaux, d’ailleurs à vocation
manipulatrice. Caprices d’enfants gâtés ? Peut-être. L’Eglise s’est donc
quasiment vidée avant de se remettre à vivre. Sans pouvoir de mortifier
l’intelligence humaine, au contraire, la foi, selon Jean Paul II, la stimule à la
réflexion et à la prise de conscience que l’homme n’est en aucun cas le patron
de son propre destin. L’existence d’un premier Moteur, cause efficiente
première (l’Incréé), qui, selon Aristote, n’est mue que par lui-même, appelé
Dieu, n’est donc pas remise en cause. Généralement. Mais le temps de réaction
de Dieu à secourir son fidèle fragile, fait débat. Avec le recul, l’on assiste
enfin, à un dégel, au réchauffement des relations entre Dieu et ses enfants «
rebellés ». Deuxième problème : l’ambiance de suspicion dans l’Eglise. Où il y a
toutes les obédiences politiques. Lmp et Rhdp se côtoient. Le pasteur, le prêtre,
le diacre… guides spirituels, ont du mal à livrer leurs messages sans heurter
les sensibilités. Pourtant, ils ont le devoir de dire la vérité au peuple de Dieu.
Mais les voici épiés. Des morceaux de leurs messages sont parfois enregistrés,
secrètement, par des fidèles militants. Qui les font écouter à leurs leaders
politiques. Imaginez donc les représailles. Des militants politiques, passionnés,
ont vite fait de lancer contre des frères ou des sœurs en Christ, des éléments
Frci. Et les dégâts causés par de tels actes ne sont pas mineurs. La confiance
rompue, la victime s’éloigne du temple où elle ne se sent plus en sécurité. Les
mêmes crispations politiques engendrent la médisance dommageable à l’Eglise.
On ne sait plus qui est qui. Le terrain, miné. Voilà donc les hommes de Dieu qui
peinent à restaurer dans leurs temples, l’unité de son peuple. Courage !
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