Pendant que les urgences et problèmes du peuple s’accumulent face à l’inertie du pouvoir, des confrères sont mis à rude contribution pour distraire l’opinion, en faisant de vraies-fausses révélations sur le régime de Laurent Gbagbo. Un certain hebdomadaire dit «Parole d’Afrique», a cru trouver un scoop, dans sa parution n-008 du jeudi 22 au mercredi 28 septembre 2011, en barrant sa une avec : «Achats d’armes/33 milliards de Fcfa pour tuer les Ivoiriens/Bertin Kadet, le cerveau de l’opération». Ainsi commence l’exercice de diversion et de manipulation : «Trente trois milliards de Fcfa. Telle est la faramineuse somme dégagée par le Fpi de Laurent Gbagbo pour s’armer contre la Côte d’Ivoire, son pays. C’était en 2003, alors que le pays était frappé par un embargo onusien sur les armes. En effet, en riposte à l’attaque dont le pouvoir Fpi avait été victime en septembre 2002 et en marge des différents accords de paix dont ceux de Lomé et Linas-Marcoussis, Laurent Gbagbo et les thuriféraires de la refondation ont négocié et acheté en sourdine des puissantes armes de guerre...» Et que c’est le ministre délégué à la Défense d’alors, Bertin Kadet, qui a passé la commande. Et l’auteur, de conclure sa course par «Tant de milliards de Fcfa, qui auraient pu servir à créer des emplois pour la jeunesse et diminuer le taux de chômage… » De l’ordinaire ou même de l’élémentaire qu’on brandit comme un scoop, des « révélations » sur une certaine irrégularité, même morale. Si M. Bertin Kadet a signé un document de commande d’armes, il l’a fait en tant que ministre de la République et cela fait partie des attributions du ministre délégué à la Défense qu’il était. Et en Côte d’Ivoire, à l’exception de la rébellion dont se fait le porte-voix le confrère, seul le ministre de la Défense est habilité à signer une commande d’armes. Parce que l’achat d’armes par une République, se fait selon une procédure rigoureuse, différente de celle de l’achat d’un banal objet où l’on peut traîner de l’argent dans un sac jusqu’à un guichet. L’achat ne peut se réaliser en dehors du ministère des Finances qui donne un sens à cette procédure en fonction des priorités nationales du moment. Mais que le confrère fasse un minimum d’effort professionnel (puisque le ministère où il a eu ses documents est entre les mains de ses amis) pour savoir que l’homme qu’il accuse est parti de ce poste ministériel le 10 avril 2003. A cette date, la Côte d’Ivoire n’était pas sous embargo. L’embargo n’est voté contre le pays qu’un an plus tard, après les événements de début novembre 2004. Et lorsqu’on dirige un pays et que le régime est violemment attaqué, avec plusieurs morts dont un ancien chef d’Etat (Robert Guéi) et le ministre de l’Intérieur (Boga Doudou), et que le partenaire colonial avec lequel l’on a un accord de défense refuse de l’appliquer, jouant le jeu de l’agresseur, il n’y a pas de péché à commander des tonnes d’armes pour assurer soi-même la défense nationale. Même si des négociations battent leur plein. Parce les résultats des négociations en question étaient fonction des rapports de force. Force brutale à laquelle était adossée la rébellion et les organisateurs de la table ronde de Linas-Marcoussis. Ne pas avoir ce reflexe de se protéger, de protéger les personnes et les biens qui sont sous votre responsabilité, en tant que pouvoir, relèverait simplement de l’inconscience ou de la naïveté coupable, pire de l’incompétence. Ce serait même immoral. Et un péché d’irresponsabilité n’en demeure pas moins un péché. Aussi, comment peut-on reprocher à un pouvoir le fait qu’une commande d’armes pour la défense du pays, passée correctement, arrive à une période d’embargo ? Comme s’il devait lire dans la boule de cristal, au moment de la commande, qu’un an plus tard, la France demanderait un embargo contre le pays sur les armes. Et si le confrère avoue que ces armes commandées par le pouvoir Gbagbo n’ont pas pu être finalement utilisées à cause de l’embargo, où est donc son problème ? Depuis l’embargo de novembre 2004, le monde entier sait que seuls les rebelles ont continué à s’armer et à se surarmer. L’on a vu plus d’une fois les armes saisies, au Port autonome d’Abidjan, à l’aéroport, armes que l’armée française avait voulu faire passer. Certaines même ont transité par le Cameroun. Nous étions toujours sous embargo lorsque la rébellion faisait venir des armes du Nord et de Bouaké. Où l’on apprenait que des avions débarquaient des mercenaires et des armes… Ou alors le confrère veut révéler encore, comme scoop, qu’on fabrique maintenant des armes au Nord de la Côte d’Ivoire ?
Seules les armes des rebelles sont autorisées dans un conflit ivoiro-ivoirien ?
On le comprend, le vœu du confrère, c’est que le pouvoir de Laurent Gbagbo se rende, se fasse anéantir, ou voit les rebelles et leurs soutiens massacrer les Ivoiriens, comme ils ont fini par le faire depuis fin mars 2011 jusqu’après le renversement du régime le 11 avril 2011. On évoque les difficultés économiques pour soutenir que Gbagbo ne devrait pas acheter des armes. Mais le pays n’était pas plus en difficultés économiques en 2003 qu’en 2011. Pourtant le pouvoir Ouattara qui utilise le confrère pour distraire l’opinion, donne 21 milliards à l’armée française pour sa sécurité. Il dépense bien d’autres tonnes d’argent pour parcourir les pays frontaliers, pour les supplier afin de ne pas laisser ses opposants l’attaquer à partir de ces pays. Mais pendant qu’il fait ces dépenses sur lesquelles le confrère se tait, quels emplois crée-t-il pour la jeunesse pour réduire le chômage ? Ou alors, par enchantement, n’y aurait-il plus de chômeur dans ce pays ? Il passe plutôt son temps à détruire le minimum existant, c’est-à-dire les cabines téléphoniques, les maquis, les kiosques de photocopieuses, les petits étals... Même le simple balayage où des femmes, par égoïsme, se sont agglutinés sur des bases tribales (fille, mère, grand-mère, sœur, cousine, tante, etc.), elles ont avalé la poussière et souffert du soleil des mois durant, sans être payées. Pendant des mois ! De pauvres femmes, qui avaient cru leur bonheur arrivé au pouvoir. Il a fallu que le tollé soit international pour qu’on donne l’impression de régler ce problème. L’argent n’est-il utile pour la création d’emploi que lorsqu’il est géré par Gbagbo et non par Ouattara ? Le confrère doit comprendre que pour poser les problèmes de la gestion d’un Etat et qu’on veut être sérieux, il ne faut pas trop jouer sur l’émotion. Parce que son champion Ouattara a plus d’handicaps que celui qu’il s’évertue à diaboliser. Et s’il faut le démontrer, à la loyale, c’est lui, le confrère, qui va recourir au mouchoir pour essuyer ses larmes.
De même, comme certaines personnes font de la manipulation en parlant de conflit ivoiro-ivoirien, alors qu’on sait tous ou presque, les soutiens extérieurs de la rébellion, le confrère tente de faire croire que l’ancien pouvoir, notamment le Président Laurent Gbagbo, a acheté des armes pour tuer ses frères Ivoiriens et non pour défendre le pays. Si nous considérons cette logique, nous pouvons demander ceci au confrère : les Robert Guéi (ancien chef d’Etat), Emile Boga Doudou (alors ministre de l’Intérieur) et des centaines de personnes que la rébellion avait tués en 2002, avec des armes qu’elle n’a pas fabriquée, n’étaient-ils donc pas des Ivoiriens ? Ou alors c’étaient des Ivoiriens, mais des criquets ou moustiques ivoiriens ? Que le confrère le dise, solennellement. Ou alors ce sont uniquement des armes achetés par les rebelles, qui sont autorisées dans un conflit ivoiro-ivoirien ? On peut vraiment dire qu’il n’y a rien en face, comme sujet de presse. Les gens n’ayant rien à écrire pour exercer leur profession, agitent simplement, sur commande, des cloches pour distraire l’opinion, afin que l’on ne voie pas l’incompétence du pouvoir déjà paralysé.
Germain Séhoué (gs05895444@yahoo.fr)
Seules les armes des rebelles sont autorisées dans un conflit ivoiro-ivoirien ?
On le comprend, le vœu du confrère, c’est que le pouvoir de Laurent Gbagbo se rende, se fasse anéantir, ou voit les rebelles et leurs soutiens massacrer les Ivoiriens, comme ils ont fini par le faire depuis fin mars 2011 jusqu’après le renversement du régime le 11 avril 2011. On évoque les difficultés économiques pour soutenir que Gbagbo ne devrait pas acheter des armes. Mais le pays n’était pas plus en difficultés économiques en 2003 qu’en 2011. Pourtant le pouvoir Ouattara qui utilise le confrère pour distraire l’opinion, donne 21 milliards à l’armée française pour sa sécurité. Il dépense bien d’autres tonnes d’argent pour parcourir les pays frontaliers, pour les supplier afin de ne pas laisser ses opposants l’attaquer à partir de ces pays. Mais pendant qu’il fait ces dépenses sur lesquelles le confrère se tait, quels emplois crée-t-il pour la jeunesse pour réduire le chômage ? Ou alors, par enchantement, n’y aurait-il plus de chômeur dans ce pays ? Il passe plutôt son temps à détruire le minimum existant, c’est-à-dire les cabines téléphoniques, les maquis, les kiosques de photocopieuses, les petits étals... Même le simple balayage où des femmes, par égoïsme, se sont agglutinés sur des bases tribales (fille, mère, grand-mère, sœur, cousine, tante, etc.), elles ont avalé la poussière et souffert du soleil des mois durant, sans être payées. Pendant des mois ! De pauvres femmes, qui avaient cru leur bonheur arrivé au pouvoir. Il a fallu que le tollé soit international pour qu’on donne l’impression de régler ce problème. L’argent n’est-il utile pour la création d’emploi que lorsqu’il est géré par Gbagbo et non par Ouattara ? Le confrère doit comprendre que pour poser les problèmes de la gestion d’un Etat et qu’on veut être sérieux, il ne faut pas trop jouer sur l’émotion. Parce que son champion Ouattara a plus d’handicaps que celui qu’il s’évertue à diaboliser. Et s’il faut le démontrer, à la loyale, c’est lui, le confrère, qui va recourir au mouchoir pour essuyer ses larmes.
De même, comme certaines personnes font de la manipulation en parlant de conflit ivoiro-ivoirien, alors qu’on sait tous ou presque, les soutiens extérieurs de la rébellion, le confrère tente de faire croire que l’ancien pouvoir, notamment le Président Laurent Gbagbo, a acheté des armes pour tuer ses frères Ivoiriens et non pour défendre le pays. Si nous considérons cette logique, nous pouvons demander ceci au confrère : les Robert Guéi (ancien chef d’Etat), Emile Boga Doudou (alors ministre de l’Intérieur) et des centaines de personnes que la rébellion avait tués en 2002, avec des armes qu’elle n’a pas fabriquée, n’étaient-ils donc pas des Ivoiriens ? Ou alors c’étaient des Ivoiriens, mais des criquets ou moustiques ivoiriens ? Que le confrère le dise, solennellement. Ou alors ce sont uniquement des armes achetés par les rebelles, qui sont autorisées dans un conflit ivoiro-ivoirien ? On peut vraiment dire qu’il n’y a rien en face, comme sujet de presse. Les gens n’ayant rien à écrire pour exercer leur profession, agitent simplement, sur commande, des cloches pour distraire l’opinion, afin que l’on ne voie pas l’incompétence du pouvoir déjà paralysé.
Germain Séhoué (gs05895444@yahoo.fr)