Depuis que le pouvoir d’Etat a changé de main en Côte d’Ivoire dans une violence inouïe, les Burkinabé se croient en territoire conquis. Aussi envahissent-ils les forêts dans certaines régions du pays sans l’avis des propriétaires terriens, provoquant ainsi des vives tensions qui, si l’on n’y prend garde, vont conduire à des affrontements sanglants. C’est le cas des Mahouka et Burkinabé à Touba où lesdites populations sont sur le pied de guerre.
Les populations de la sous-préfecture de Koro, dans le département de Touba, sont sur le pied de guerre. Elles sont décidées à déloger de force les Burkinabé qui occupent illégalement leurs forêts depuis que le pouvoir d’Etat a changé de main en Côte d’Ivoire. La réunion qui s’est tenue, avant hier mardi 27 septembre, sous la présidence du préfet de Touba, M. Tola Konan, s’est achevée à queue de poisson. De quoi s’agit-il.
M. Mamadou Bakayoko, porte-parole du chef du village de Koro, explique : «Depuis trois à quatre mois, on constate d’importants convois de Burkinabè qui débarquent à la gare du village. Mais on ne voit ces nouveaux venus nulle part dans le village. Après quelques enquêtes, nous nous sommes rendu compte que ces Mossi, une fois qu’ils descendent de véhicules, rentrent dans la forêt sous la conduite de certains des leurs qui sont déjà sur place. Nous avons donc envoyé des émissaires dans la forêt située à 45 kilomètres d’Odienné et à 20 kilomètres du complexe sucrier. Ces émissaires ont été surpris de découvrir un véritable village de Mossi se développer dans cette forêt. Et ces Mossi exploitent illégalement cette forêt que nous avons pourtant réservée pour nos enfants, en y plantant du cacao».
Evidemment, l’occupation et l’exploitation de leurs forêts par les Burkinabé sans l’avis du village n’est pas du goût des paysans, notamment des jeunes. Ceux-ci ont donc décidé d’utiliser tous les moyens pour les déloger de là. Les premières démarches effectuées auprès des autorités, notamment, du préfet Tola Konan n’ont rien donné, selon notre interlocuteur. C’est alors que, explique le porte-parole du chef du village, face au refus des Burkinabè de quitter la forêt qu’ils occupent illicitement, les jeunes ont pris la résolution de les déloger de force. L’opération était prévue pour le lundi 26 septembre 2011. Prenant la mesure du danger, le secrétaire général de la préfecture de Touba, M. Opouh Joseph, sûrement sur instruction du préfet, entreprend une négociation auprès de la jeunesse. Il convoque alors une grande réunion avant-hier mardi 27 septembre, sous la présidence du préfet lui-même. Etaient conviés à cette réunion, les jeunes et leurs parents, le représentant des Burkinabé et le directeur régional de l’Agriculture. A cette réunion qui, selon le porte-parole du chef du village, a été très houleuse, le représentant des Burkinabè a expliqué que les premiers à s’être installés dans la forêt et qui seraient au nombre de 7 personnes, ont acheté leurs parcelles aux mains de certains villageois. Cependant, il n’a pu justifier la présence des autres Burkinabé sur les mêmes lieux, et dont le nombre serait près d’un millier. A en croire toujours la chefferie du village qui est une voie officielle, aucun paysan indexé n’a reconnu avoir reçu de l’argent de la part des Burkinabè. Ils ont cependant reconnu avoir reçu des présents, surtout des motocyclettes de la part de ceux-ci. Ces motocyclettes sont d’ailleurs confisquées par la jeunesse.
Prenant la parole, selon des participants à la réunion, le directeur régional de l’Agriculture aurait demandé aux jeunes de ne pas déloger de force les Burkinabé, bien qu’il ait reconnu que ceux-ci occupent illégalement les forêts. Il aurait indiqué que la loi exige que ces Burkinabè, dont les premiers plants de cacao n’ont que 8 mois, soient dédommagés avant d’être dégagés de là. Ce à quoi les jeunes et leurs parents, avec le soutien du chef du village Bakayoko Kassoum, se sont opposés. «Les jeunes ont été clairs sur le fait que notre village ne peut dédommager des gens qui se sont installés dans nos forêts sans l’avis de nos parents, et notamment, l’avis du chef du village. Et si des Mossi ont donné de l’argent à des gens, il faut qu’ils aillent leur réclamer leurs dus puisqu’ils les connaissent très bien», expliquent le porte-parole du chef du village. Qui ajoute : «Nous n’avons pas pu nous entendre et la réunion s’est achevée à queue de poisson. Les jeunes sont donc déterminés à déloger les Mossis. Leur détermination est telle que le chef du village ne peut pas les contenir».
La situation qui prévaut à Koro entre les autochtones et les Burkinabè envahisseurs, est celle qui prévaut dans la quasi-totalité des régions forestières de la Côte d’Ivoire. Cette situation qui était déjà préoccupante s’est davantage détériorée depuis que le pouvoir d’Etat a changé de main et que les FRCI, dont nombre d’éléments sont venus du Burkina-Faso, sont devenues les forces officielles du pays. Les Burkinabé pensent que la Côte d’Ivoire est aussi leur pays et qu’ils peuvent s’y établir sans s’en référer à personne. Il ne passe pas un jour où on ne reçoit des informations faisant état de ce que des Burkinabé, pourtant accueillis librement par des paysans dans leur village, les dépossèdent de leurs forêts souvent avec l’aide de certains éléments FRCI. A cette allure, et si l’Etat ne fait rien, les Ivoiriens de tout bord deviendront des nomades dans leur propre pays. Le dire, ce n’est ni de la xénophobie, ni inciter qui que ce soit à la révolte contre les Burkinabé. C’est pourquoi, nous nous réjouissons de l’une des conclusions du dossier réalisé par Radio Côte d’Ivoire sur les grands problèmes de l’heure à régler par la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, à savoir l’occupation des terres par les Burkinabè. Nous devons courageusement dénoncer ces faits pour ne pas se faire complice de l’expropriation des Ivoiriens de leurs terres par les Burkinabè. Ce ne sont pas les Ivoiriens qui ont tracé la frontière qui sépare leur pays du Burkina Faso. En définitive, c’est Dieu qui a établi chaque peuple là où il est.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
Les populations de la sous-préfecture de Koro, dans le département de Touba, sont sur le pied de guerre. Elles sont décidées à déloger de force les Burkinabé qui occupent illégalement leurs forêts depuis que le pouvoir d’Etat a changé de main en Côte d’Ivoire. La réunion qui s’est tenue, avant hier mardi 27 septembre, sous la présidence du préfet de Touba, M. Tola Konan, s’est achevée à queue de poisson. De quoi s’agit-il.
M. Mamadou Bakayoko, porte-parole du chef du village de Koro, explique : «Depuis trois à quatre mois, on constate d’importants convois de Burkinabè qui débarquent à la gare du village. Mais on ne voit ces nouveaux venus nulle part dans le village. Après quelques enquêtes, nous nous sommes rendu compte que ces Mossi, une fois qu’ils descendent de véhicules, rentrent dans la forêt sous la conduite de certains des leurs qui sont déjà sur place. Nous avons donc envoyé des émissaires dans la forêt située à 45 kilomètres d’Odienné et à 20 kilomètres du complexe sucrier. Ces émissaires ont été surpris de découvrir un véritable village de Mossi se développer dans cette forêt. Et ces Mossi exploitent illégalement cette forêt que nous avons pourtant réservée pour nos enfants, en y plantant du cacao».
Evidemment, l’occupation et l’exploitation de leurs forêts par les Burkinabé sans l’avis du village n’est pas du goût des paysans, notamment des jeunes. Ceux-ci ont donc décidé d’utiliser tous les moyens pour les déloger de là. Les premières démarches effectuées auprès des autorités, notamment, du préfet Tola Konan n’ont rien donné, selon notre interlocuteur. C’est alors que, explique le porte-parole du chef du village, face au refus des Burkinabè de quitter la forêt qu’ils occupent illicitement, les jeunes ont pris la résolution de les déloger de force. L’opération était prévue pour le lundi 26 septembre 2011. Prenant la mesure du danger, le secrétaire général de la préfecture de Touba, M. Opouh Joseph, sûrement sur instruction du préfet, entreprend une négociation auprès de la jeunesse. Il convoque alors une grande réunion avant-hier mardi 27 septembre, sous la présidence du préfet lui-même. Etaient conviés à cette réunion, les jeunes et leurs parents, le représentant des Burkinabé et le directeur régional de l’Agriculture. A cette réunion qui, selon le porte-parole du chef du village, a été très houleuse, le représentant des Burkinabè a expliqué que les premiers à s’être installés dans la forêt et qui seraient au nombre de 7 personnes, ont acheté leurs parcelles aux mains de certains villageois. Cependant, il n’a pu justifier la présence des autres Burkinabé sur les mêmes lieux, et dont le nombre serait près d’un millier. A en croire toujours la chefferie du village qui est une voie officielle, aucun paysan indexé n’a reconnu avoir reçu de l’argent de la part des Burkinabè. Ils ont cependant reconnu avoir reçu des présents, surtout des motocyclettes de la part de ceux-ci. Ces motocyclettes sont d’ailleurs confisquées par la jeunesse.
Prenant la parole, selon des participants à la réunion, le directeur régional de l’Agriculture aurait demandé aux jeunes de ne pas déloger de force les Burkinabé, bien qu’il ait reconnu que ceux-ci occupent illégalement les forêts. Il aurait indiqué que la loi exige que ces Burkinabè, dont les premiers plants de cacao n’ont que 8 mois, soient dédommagés avant d’être dégagés de là. Ce à quoi les jeunes et leurs parents, avec le soutien du chef du village Bakayoko Kassoum, se sont opposés. «Les jeunes ont été clairs sur le fait que notre village ne peut dédommager des gens qui se sont installés dans nos forêts sans l’avis de nos parents, et notamment, l’avis du chef du village. Et si des Mossi ont donné de l’argent à des gens, il faut qu’ils aillent leur réclamer leurs dus puisqu’ils les connaissent très bien», expliquent le porte-parole du chef du village. Qui ajoute : «Nous n’avons pas pu nous entendre et la réunion s’est achevée à queue de poisson. Les jeunes sont donc déterminés à déloger les Mossis. Leur détermination est telle que le chef du village ne peut pas les contenir».
La situation qui prévaut à Koro entre les autochtones et les Burkinabè envahisseurs, est celle qui prévaut dans la quasi-totalité des régions forestières de la Côte d’Ivoire. Cette situation qui était déjà préoccupante s’est davantage détériorée depuis que le pouvoir d’Etat a changé de main et que les FRCI, dont nombre d’éléments sont venus du Burkina-Faso, sont devenues les forces officielles du pays. Les Burkinabé pensent que la Côte d’Ivoire est aussi leur pays et qu’ils peuvent s’y établir sans s’en référer à personne. Il ne passe pas un jour où on ne reçoit des informations faisant état de ce que des Burkinabé, pourtant accueillis librement par des paysans dans leur village, les dépossèdent de leurs forêts souvent avec l’aide de certains éléments FRCI. A cette allure, et si l’Etat ne fait rien, les Ivoiriens de tout bord deviendront des nomades dans leur propre pays. Le dire, ce n’est ni de la xénophobie, ni inciter qui que ce soit à la révolte contre les Burkinabé. C’est pourquoi, nous nous réjouissons de l’une des conclusions du dossier réalisé par Radio Côte d’Ivoire sur les grands problèmes de l’heure à régler par la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, à savoir l’occupation des terres par les Burkinabè. Nous devons courageusement dénoncer ces faits pour ne pas se faire complice de l’expropriation des Ivoiriens de leurs terres par les Burkinabè. Ce ne sont pas les Ivoiriens qui ont tracé la frontière qui sépare leur pays du Burkina Faso. En définitive, c’est Dieu qui a établi chaque peuple là où il est.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr