Après la crise postélectorale qui a durement affecté l’économie ivoirienne, les activités économiques amorcent une phase de redécollage et de redynamisation des systèmes de production. Et cela par la volonté des nouvelles autorités qui entreprennent nombre d’actions susceptibles de contribuer à la relance de l’économie. Cette quête de moyens ne peut être conçue en laissant en marge le secteur de la microfinance. D’autant qu’il a fait et continue de faire ses preuves dans le développement économique du pays. D’une manière générale, la microfinance cherche à offrir des services financiers aux personnes qui sont exclues du système bancaire et financier traditionnel en leur favorisant l’accès aux crédits. C’est d’ailleurs cette partie de la population qui a une taille importante dans les pays en voie de développement. L’expérience montre que la microfinance peut aider les personnes à faible revenu, à augmenter leur avoir, à créer des entreprises viables et à sortir de la pauvreté. Elle peut également constituer un puissant instrument d’émancipation en permettant aux pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, la microfinance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Mais aujourd’hui, un constat amer se fait sur le terrain. C’est celui de la fermeture intempestive de certaines microfinances sans attirer en amont, la moindre attention des épargnants. Toutefois, d’autres institutions de microfinance se sont toujours illustrées comme des entreprises sérieuses et dévouées à accompagner les moins nantis à s’offrir la possibilité de créer de la richesse. A ce titre, des stratégies doivent être adoptées en vue de rendre plus crédible ces structures et inspirer la confiance aux épargnants. selon le Groupe de travail sur la microfinance, il s’agit entre autre du renforcement des acquis en matière légale, réglementaire et institutionnelle, la consolidation et le développement des acquis des institutions intervenant dans le secteur, l’amélioration du financement du secteur par la mobilisation de ressources et la facilitation de l’accès au refinancement. Concernant l’aspect politique, l’Etat doit renforcer son regard sur la crédibilité des microfinances. Contraindre les responsables ou les promoteurs à restituer tous les droits des épargnants avant un éventuel dépôt de bilan. Sensibiliser la population sur les conditions de crédibilité d’une microfinance... Au jour d’aujourd’hui, le développement et l’assainissement du secteur de la microfinance en Côte d’Ivoire s’impose. Et les principaux acteurs ne doivent ménager aucun effort pour s’accorder, les années à venir, sur une vision remarquable prenant en compte à la fois, la satisfaction de l’épargnant et l’utilité des promoteurs. En effet, la Côte d’Ivoire doit disposer d’un secteur de microfinance professionnel, viable et pérenne, diversifié et innovant, intégré au secteur financier, assurant une couverture satisfaisante de la demande sur toute l’étendue du territoire et opérant dans un cadre légal, réglementaire, fiscal et institutionnel adapté. Ainsi, la confiance habitant les populations, l’on pourra assister à un accès accru et pérenne aux services financiers. Ce qui contribuera à la réduction de la pauvreté et à la promotion de l’emploi. Par conséquent, une amélioration des revenus des agents économiques et des entrepreneurs, ainsi que leurs conditions d’existence sera inévitable.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio