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Politique Publié le jeudi 29 septembre 2011 | Parole d’Afrique

Sur les traces des Refondateurs Châteaux et opulences au menu

Le bonheur et le miracle tant promis par le Front populaire ivoirien (FPI), lorsqu’il était encore dans l’opposition, se sont mués en mirages, quelques mois seulement après son accession à la magistrature suprême. De sa politique de l’école gratuite et d’accès aux soins de santé gratuits en passant par la juste rétribution et le partage égal des biens, tout n’aura été que des promesses propagandises. Car, on a beau justifier que le programme de société et de gouvernance de la refondation a été bloqué par la guerre, mais la réalité est tout autre, et indubitable. La fameuse guerre dont on parle, une guerre éclair qui n’a duré que quelques jours de réels combats, suffit-elle pour justifier l’échec de ce pouvoir ? Le président Gbagbo ou du moins son pouvoir ne bénéficiait-il pas des ressources engrangées dans la zone dite gouvernementale pour juste une superficie de 40% sur les 322.643 Km2 ?

L’école ivoirienne à reculons
La Côte d’Ivoire avait jadis le système scolaire le plus fiable de la sous-région. Au point que ceux des parents qui ne voulaient pas envoyer leur progéniture en occident, les inscrivaient dans les écoles et à l’Université ivoiriennes. Aussi, les différents mouvements scolaires et estudiantins dont la principale était la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), luttaient pour l’amélioration des conditions de vie et d’études. Mais dès l’accession du Front populaire ivoirien au pouvoir, ce parti, qui tire sa crème de cadres parmi les enseignants, a changé la donne en politisant l’école ivoirienne. La Fesci étant désormais devenue son bras séculier, les revendications sociales et scolaires n’avaient plus droit de cité au risque de se faire tuer. Les conditions de vie dans les cités universitaires, les examens scolaires que sont les baccalauréats, toutes séries confondues, le Bepc, le Bts etc. avaient perdu de leur valeur académique compte tenu des troubles et de la fraude érigée en règle. Même la gangrène avait atteint le niveau primaire. Conséquence, l’école ivoirienne a perdu de sa crédibilité et de sa valeur devenant des lieux de formation de bandits, barbares et renégats de la société. Pendant ce temps, et conscients de cette réalité, les tenants de l’ex-pouvoir expédiaient leurs enfants dans les grandes écoles et universités de l’Occident.

Une administration pourrie
Une poule ne saurait faire des canetons, dit-on. Pour dire que l’administration ivoirienne sous l’ère Gbagbo ne pouvait être composée de fonctionnaires consciencieux et respectueux. Pour la simple raison que celle-ci était , à une grande proportion composée d’élèves et étudiants issus du système scolaire que ce parti avait instauré. Même s’il est vrai que la corruption et le népotisme ont existé de touts temps sous les différents régimes en Côte d’Ivoire, force est de reconnaitre que sous l’ère de la refondation, ce taux a quadruplé et a connu une croissance vertigineuse. Les concours d’entrée à la police, à la douane, à la gendarmerie, et à la fonction publique étaient devenus un business. Même le concours d’accès à la célèbre école d’administration (ENA) était devenu un dépotoir. L’administration ivoirienne s’était donné pour slogan «Fais nous faire » et l’on ne pouvait rien obtenir sans passer par la corruption et la magouille.

De l’irréalité sur la gratuité des soins
« Quand je serai au pouvoir, tout le monde pourra se soigner gratuitement car il est impensable que des gens meurent pour des modiques sommes. L’accouchement des femmes sera aussi gratuit ». Et tutti quanti. Déclarait le chef des frontistes lors des campagnes électorales. Ce qui a convaincu les populations de lui accorder leur vote. Après avoir accédé au fauteuil présidentiel, le projet relatif à l’Assurance maladie universelle (Amu) a été lancé. Les populations ont encore rêvé. Des gens avaient été nommés et payés pour la mise en marche effective du projet. Mais curieusement, cela est resté dans les tiroirs sous le prétexte de la guerre. . En réalité ce n’était que du bluff et des paroles en l’air pour gruger les pauvres populations ivoiriennes.
Une diplomatie belliqueuse
Jamais la diplomatie ivoirienne n’a été aussi bafouée comme le Fpi l’a fait. L’on a entretenu des discours de haine et de guerre contre l’étranger et plus particulièrement la France. Au point que la diplomatie était devenue la risée et la source d’inspiration d’artistes chanteurs. « Embargo, embargo, on s’en fout ; Internet c’est pour vous, la Côte d’Ivoire c’est pour nous…. », tels étaient les discours prônés par les tenants du pouvoir et malheureusement relayés par une jeunesse chauffée à blanc par un Blé Goudé proclamé leader de la galaxie dite patriotique. Toutes les relations avec les grandes institutions internationales, ont été rompues. Au grand dam des Ivoiriens, véritables perdants de cette mauvaise gestion de la chose diplomatique.

Une économie sous perfusion
La gestion calamiteuse des refondateurs a eu de graves répercussions sur l’économie. Et l’on a vu l’entrée de nouveaux vocables dans le vocabulaire économique habituées qu’étaient les populations ivoiriennes aux termes de croissance à 1, 2 chiffre. Désormais l’on parle de l’initiative PPTE ( Pays pauvre très endetté), un terme en réalité péjoratif pour ce pays. L’on n’en devrait pas être fier d’être pauvre. L’ élection de la Côte d’Ivoire à l’initiative Ppte devrait réduire ou annuler les dettes qui constituent un lourd fardeau pour lui sur la voie du développement. Cependant, les refondateurs pouvaient assurer ce développement en gérant, de manière efficiente, les ressources disponibles. Ils ont préféré se remplir les poches plongeant l’économie dans l’abîme.

Des enrichissements illicites avec des châteaux pharaoniques
S’il y a un fait qui a marqué le commun des Ivoiriens, c’est bien l’émergence d’une nouvelle classe bourgeoise après l’arrivée de Laurent Gbagbo et ses hommes au pouvoir d’Etat. Mieux, alors qu’on chante des litanies selon lesquelles la guerre a bloqué tout développement, aussi curieux que cela paraissait, les barons du FPI se construisaient des châteaux et des résidences insolentes et pharaoniques. On pourrait comprendre s’ils avaient duré au pouvoir et justifier donc ces châteaux par le fruit de leur salaire. Mais que non! à peine venus aux affaires, ils ont construit plus que les autres qui ont fait plus de 30 ans au pouvoir. Donnant ainsi raison à un paysan qui disait, on ne construit la palissade d’une rizière avec des agoutis. A travers les quartiers huppés d’Abidjan, on constate çà et là, des villas cossues, des châteaux hors proportion et des constructions qui dépassent tout entendement. Des prises de vue de certaines ont été réalisées pour démontrer la suffisance dans laquelle les gens vivaient. Même de simples gardes du corps se sont fait construire des palaces. A telle enseigne, que choqué par le mode de vie de ses hommes, Laurent Gbagbo n’avait pas hésité à dire un matin: « Pourquoi êtes-vous si méchants envers les autres? Pourquoi mangez-vous sans en donner aux autres? Sachez que de par votre attitude, si je tombe, vous tomberez avec moi… ». Simple ou curieuse prophétie. Sacré Laurent Gbagbo, pauvre Côte d’Ivoire.

Michel Touman
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