Marcory / Koumassi : Des funérailles sans corps s’organisent

Peut être que c’est par coïncidence ou c’est le grand moment du lancement du programme de déroulement du processus de la réconciliation que des familles attendaient pour organiser les funérailles de leurs parents disparus depuis la crise postélectorale. Hier jeudi 29 septembre à Koumassi SICOGI, la famille Kanté a enfin levé le doute sur la mort de leur frère Kanté Karim membre influent des jeunes RDR dudit quartier. Certes à l’instar d’autres familles qui avaient déjà organisé les funérailles de leurs parents disparus juste au lendemain de la crise, la famille Kanté voulait se rassurer de la mort de leur fils. Ce jeudi à 9heures le chef de famille avec l’accord des autres membres de la famille ont décidé d’organiser les funérailles de Kanté Karim sans le corps enlevé par les mercenaires pro-Gbagbo durant la crise postélectorale. Et ce dans la douleur en présence de nombreux parents. « Nous avons entrepris d’intenses recherches partout dans le pays. On nous a fait espérer sur des listes dressées par ONUCI. Même on nous a dit qu’il a été retrouvé à Bouaké dans un camp HCR. Mais tout cela n’a pas donné de résultat satisfaisant. » A confirmé l’un des frères du défunt. Par ailleurs à Marcory, nous avons assisté pour la première fois à une veillée funèbre Gouro sans cercueil dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 septembre 2011. Là la famille Tra Lou inconsolable, a profité de ce moment fort de la réconciliation pour organiser les funérailles de leur fils, agents de force de l’ordre. « Mon fils n’avait pas de parti pris. Mais jusqu’à présent personne ne sait où il se trouve. Mais son père a décidé d’organiser ses funérailles, afin que son âme repose en paix. » A déclaré Mme Tra Bernadette, la mère du disparu. C’est ainsi que ce jeudi, conformément à la tradition que la famille a rassemblé tous ses anciens vêtements pour les convoyer à Zuénoula son village natal. Comme la tradition le demande, les parents ont décidé de faire sa tombe afin que ses habits y soient enterrés.

Fofana Zoumana (stagiaire)