Mercredi dernier, il y avait foule dans la grande cour du Dr Félix Lorougnon. Un public, constitué en majorité de femmes et de jeunes, venus des 43 villages de la sous-préfecture de Gboguhé, a convergé vers le village de Kibouo. C’était à l’occasion du retour de ce cadre de La majorité présidentielle (Lmp), chargé de la coordination de l’Union républicaine pour la démocratie (Urd), dans le Haut-Sassandra. Dr Lorougnon est natif du village de Kibouo, situé dans la sous-préfecture de Gboguhé, à 8 kilomètres de Daloa. Après avoir conduit la campagne présidentielle du candidat Laurent Gbagbo, sa base était sans nouvelle de lui, depuis février 2011. Certains le croyaient mort, quand d’autres le disaient en exil. L’ambiance des retrouvailles était donc emprunte d’émotions. Et, sans passer par quatre chemins, Félix Lorougnon a mis les pieds dans le plat en invitant sa famille politique à ne pas boycotter le scrutin législatif du 11 décembre. « Il faut éviter la politique de la chaise vide qui met en retard. Il faut aller aux législatives. Ça sera une grave erreur de les boycotter. Car les compteurs de la république ne vont pas s’arrêter. Ce serait un tort de dire que si Gbagbo n’est pas libre, on ne va pas à ces élections. Allons dans la république et posons y le problème », a-t-il plaidé. Pour lui, si Lmp choisit de ne pas s’aligner, lui se présentera. « Moi, j’irai. Et je préfère porter le manteau d’indépendant. Le pays est à reconstruire. Les fils de chaque région sont appelés à s’unir pour développer chez eux. Il faut sortir des cachettes et venir prendre en main notre développement dans un cadre désormais tracé avec la politique de décentralisation renforcée par le nouveau gouvernement », a-t-il motivé son choix puis de prêcher pour la réconciliation. Le cadre de Lmp dont la résidence a été pillée puis incendiée, a invité ses parents et toutes les populations au pardon et à la réconciliation pour qu’ensemble, ils s’attaquent au défi de développement à Gboguhé. « La politique doit rassembler, car elle vise à créer un bien-être aux populations. Alors, il faut pardonner et poser les bases pour chasser la pauvreté », a argumenté Félix Lorougnon. A ses parents, il a demandé d’accepter le verdict qui a sanctionné l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 et de se soumettre. « C’est Dieu qui établit l’autorité. Si on aime Dieu, il faut suivre les nouvelles autorités car, le développement de chez nous ne sera pas possible si nous méprisons cet ordre établi par Dieu. Donc il faut travailler avec les institutions », a-t-il exhorté.
Bayo Fatim à Daloa
Bayo Fatim à Daloa