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Société Publié le samedi 1 octobre 2011 | Le Patriote

Ablé Jacques-Alain (Président d’hôteliers, restaurateurs et services de Grand-Bassam) : “Il faut que l’Etat nous accompagne”

Après avoir subi les affres de la crise postélectorale, les hôteliers-restaurateurs sont, à
nouveau, éprouvés, cette fois par l’érosion côtière qui a pris de l’ampleur ces derniers temps.
Dans cet entretien, leur président, Ablé Jacques-Alain, également propriétaire du complexe
luxueux « Etoile du Sud », lance un appel à l’Etat, pour qu’il vole à leur secours.


Le Patriote : Comment vivez-vous cette nouvelle épreuve ?

Ablé Jacques-Alain : Nous sommes déjà dans une situation compliquée et la nature n’est pas
venue pour arranger les choses. Cela fait 10 ans que nous nous battons pour que la situation s’améliore. Aujourd’hui, pendant que nous sommes en train de nous en sortir, la nature a décidé de « bouffer » la moitié de notre chiffre d’affaires. Nous sommes à Grand-Bassam, et ici les hôteliers HOREST (hôteliers, restaurateurs et services) en général, vivent du tourisme.

La mer et la plage sont notre café et notre cacao. Les gens font donc des investissements
énormes. Il faut que l’Etat nous accompagne sérieusement. Nous avons souffert de la crise
militaro-politique du 19 septembre 2002, puis de celle qui a suivi les élections. Le problème
du littoral est une difficulté de plus pour nous. Au niveau de l’association, nous comptons
rencontrer les autorités du pays afin qu’on trouve des solutions, car il y en a. Des techniciens ont mené des études et ont fait des propositions à l’Etat. Peut-être que ces propositions ne sont pas tombées entre les mains de personnes idoines. Sinon, nous savons qu’il y a des solutions.


LP : Lesquelles ?

AJA : Les techniciens, à la suite de leurs études, ont proposé des investissements. Certes,
ils sont énormes, mais ils sont faits au Togo, au Sénégal et même au Bénin. Et l’on est sûr
qu’après ces investissements, le tourisme va démarrer en Côte d’Ivoire. On ne doit pas le
faire uniquement pour les restaurateurs, mais aussi pour la ville de Grand-Bassam. Car si on
ne le fait pas, la mer nous retrouvera sur la terre ferme.


LP : Concrètement, il s’agit de faire quoi ?

AJA : Déjà, il faut construire des digues. Les experts sont plus habilités à vous dire comment
le faire. Mais, selon les explications que nous avons eu, il faut deux digues à Grand-Bassam et ouvrir l’embouchure. Son ouverture va booster l’activité de pêche. Et si les digues sont faites, nous recevrons du sable et non de l’eau. Donc, nous aurons des plages beaucoup plus grandes.


LP : Depuis le début du phénomène, quelle a été la réaction des autorités ?

AJA : Le maire est venu nous voir, il est prêt à nous aider. Nous allons aussi rencontrer le
ministre du Tourisme pour lui exposer nos problèmes. L’idéal aurait été qu’il vienne ici à
Grand-Bassam pour voir de près la réalité.


LP : A combien estimez-vous votre investissement ?

AJA : J’ai injecté pas moins de deux milliards dans mon hôtel. Vous voyez que c’est
beaucoup d’argent.


LP : Le gouvernement veut relancer les activités touristiques. Quelles sont vos attentes à ce
niveau ?

AJA : Il faut que le gouvernement sache que pendant 10 ans, nous avons souffert. C’est
beaucoup. Notre secteur est l’un des plus sinistrés au sortir de la crise. Il faut que nous nous
asseyions ensemble pour faire des propositions concrètes. Déjà, il faut que nous ayons des
allègements au niveau des taxes, et même qu’on suspende beaucoup de taxes pour nous
permettre de travailler. Il faut aussi que l’Etat nous soutienne financièrement.

Réalisée par Dao Maïmouna
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