Un engouement indéniable suscité par les prochaines élections législatives. Quand on jette un coup d’œil sur le nombre de prétendants à la candidature, on ne peut pas avouer que les gens ne se bousculent pas aux portes de l’Assemblée nationale. Le presque millier de candidats au RDR est assez révélateur. Mais il faut faire attention. Car, même si ce foisonnement de candidatures est un signe incontestable de démocratie, il n’en demeure pas moins que cette fièvre démocratique peut cacher des pièges. Pour plusieurs raisons. La première est que, parmi ces candidatures, peu sont sérieuses. L’on constate que de nombreuses personnes ont fait acte de candidatures pour la forme et par mimétisme. Aujourd’hui, sur le terrain, chacun connait son poids. Les candidats à la candidature doivent nécessairement avoir l’onction de la direction de leur parti ou de leur base. A ce niveau donc, il est clair qu’il serait difficile pour un individu qui n’a pas fait ses preuves dans sa famille politique et sur le terrain, d’être choisi ou de se faire élire. La période électorale est, malheureusement, un temps que certains individus en mal de publicité, ont choisi pour s’illustrer. Avec tout ce que cela comporte comme excès et désagréments. On fait acte de candidature parce qu’on veut se faire voir sans mesurer les conséquences politiques d’un tel acte. Le plus important est de faire monter les enchères. Histoire de se vendre cher. La période électorale n’est-elle pas le mercato politique ? Certainement. Mais ces candidatures fantaisistes- c’est le cas- ont pour conséquence de créer des tensions inutiles et de faire perdre le temps aux états-majors politiques. Car, au lieu de se concentrer sur les candidats sérieux, les responsables politiques sont amenés à arbitrer des conflits d’intérêts aussi inutiles qu’improductifs. Le plus grave dans cette affaire, est qu’on laisse l’adversaire prendre une avance qui sera à n’en point douter, décisive au finish. La deuxième raison est que, dans cette floraison de candidatures, beaucoup d’entre elles sont suscités. Elles viennent de certains prétendants qui, se croyant malins, inscrivent des complices sur les listes pour que ces derniers se désistent en leur faveur lors des réunions de consensus. Il faut également se garder des nouveaux convertis dont le premier acte de militantisme après l’achat de la carte de membre, est de se porter candidats à une élection nationale. Certains prétendants à la candidature, même s’ils se donnent un mal fou pour le dissimuler, sont en mission commandée pour l’adversaire. Leur rôle est de brouiller les pistes pour certains. Pour d’autres, il s’agit de distraire et de disperser l’électorat captif pour le compte du commanditaire. Le RDR ne doit pas oublier qu’il n’est plus au stade où, il s’agit pour lui, de démontrer qu’il peut présenter des candidats partout en Côte d’Ivoire. Le chalenge pour lui, à présent, est de faire élire le maximum de candidats présentés. Le secrétaire général du RDR par intérim, doit rester vigilant et être sans complaisance. Le militantisme, la connaissance du terrain, la représentativité doivent primer sur tout. On ne gagne une bataille qu’avec ses propres armes. Après la conquête du Palais présidentiel, celle du Parlement n’est pas moins important. La lutte s’annonce âpre et rude. Car le parti qui contrôlera l’Assemblée nationale, pourra faire imprimer son rythme au gouvernement.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly