L’organisation internationale de protection des droits humains, Human Rights Watch (HRW), estime, dans un rapport publié jeudi, que l’instauration d’une justice impartiale constitue un test pour le Président ivoirien, Alassane Ouattara, ajoutant que les crimes graves commis par les deux camps durant la crise survenue après l’élection du 28 novembre 2010 exigent une réaction rapide.
« Le gouvernement du Président Alassane Ouattara doit traduire en actes son engagement affirmé en faveur d’une justice impartiale en prenant des mesures à l’encontre des membres de ses propres forces armées impliqués dans les crimes commis pendant et après la période post-électorale », affirme HRW dans ce rapport.
Selon l’organisation, une approche déséquilibrée de l’effort de justice menace de créer de nouveaux clivages dans le pays, au moment même où le gouvernement Ouattara dispose d’une opportunité unique de mettre fin à la manipulation des blocs politiques et ethniques qui était courante en Côte d’Ivoire sous le régime de Laurent Gbagbo.
Le rapport de 150 pages, intitulé « ’Ils les ont tués comme si de rien n’était’: Le besoin de justice pour les crimes post-électoraux en Côte d’Ivoire », présente de manière détaillée les crimes de guerre et les probables crimes contre l’humanité commis tant par les forces de Gbagbo que de Ouattara.
Le document décrit les effroyables violations des droits humains commises entre novembre 2010, lorsque Gbagbo a perdu l’élection présidentielle mais a refusé de quitter le pouvoir, et juin 2011. Ouattara a pris le pouvoir en avril 2011. Au moins 3 000 personnes ont été tuées et 150 femmes violées pendant le conflit, ces crimes étant souvent des actes ciblés commis sur la base de critères politiques, ethniques et religieux.
Le dossier note également les efforts réalisés par le gouvernement Ouattara pour mettre les auteurs de tels crimes face à leurs responsabilités et, notamment, l’inculpation par le procureur civil ou le procureur militaire d’au moins 118 anciens membres du camp Gbagbo.
« Le gouvernement Ouattara a pris des mesures louables pour poursuivre en justice certains dirigeants du précédent régime, dont Gbagbo lui-même, qui selon des éléments de preuve crédibles auraient commis des crimes graves » a signalé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cependant, la justice doit être au service des victimes des deux bords qui ont vu leurs proches être tués ou dont les maisons ont été incendiées, et ne peut être un outil au seul service des vainqueurs », dit-il.
Le rapport s’appuie sur six missions de recherche effectuées entre janvier et juillet 2011, quatre à Abidjan et deux le long de la frontière ivoiro-libérienne. Les chercheurs de HRW ont interrogé plus de 500 victimes et témoins des violences, ainsi que des membres des forces armées des deux camps, des responsables du gouvernement Ouattara, des journalistes, des personnels de santé, des représentants d’organisations de défense des droits humains et humanitaires, des représentants des Nations Unies, ainsi que des diplomates à Abidjan, New York, Washington et Paris.
HRW nomme 13 dirigeants militaires et politiques impliqués dans de graves exactions et s’appuie sur des informations corroborées par plusieurs sources indépendantes, y compris des victimes, des témoins et d’autres auteurs de violences impliqués dans ces événements.
Huit des dirigeants ainsi mis en cause faisaient partie du camp Gbagbo, dont l’ancien président lui-même, mais aussi celui qui a longtemps été chef de milice, Charles Blé Goudé, l’ancien chef des forces armées, Philippe Mangou, et les anciens chefs de deux forces d’élite de sécurité, Guiai Bi Poin et Bruno Dogbo Blé. Quatre dirigeants mis en cause font partie du camp Ouattara, notamment Eddie Médi et Ousmane Coulibaly, des Forces républicaines.
Des éléments de preuve crédibles présentés dans le rapport établissent également des liens entre ces deux commandants et de graves crimes similaires commis pendant le conflit armé de 2002-2003 et ses suites, indique un communiqué de HRW transmis jeudi à l’AIP.
(AIP)
cmas
« Le gouvernement du Président Alassane Ouattara doit traduire en actes son engagement affirmé en faveur d’une justice impartiale en prenant des mesures à l’encontre des membres de ses propres forces armées impliqués dans les crimes commis pendant et après la période post-électorale », affirme HRW dans ce rapport.
Selon l’organisation, une approche déséquilibrée de l’effort de justice menace de créer de nouveaux clivages dans le pays, au moment même où le gouvernement Ouattara dispose d’une opportunité unique de mettre fin à la manipulation des blocs politiques et ethniques qui était courante en Côte d’Ivoire sous le régime de Laurent Gbagbo.
Le rapport de 150 pages, intitulé « ’Ils les ont tués comme si de rien n’était’: Le besoin de justice pour les crimes post-électoraux en Côte d’Ivoire », présente de manière détaillée les crimes de guerre et les probables crimes contre l’humanité commis tant par les forces de Gbagbo que de Ouattara.
Le document décrit les effroyables violations des droits humains commises entre novembre 2010, lorsque Gbagbo a perdu l’élection présidentielle mais a refusé de quitter le pouvoir, et juin 2011. Ouattara a pris le pouvoir en avril 2011. Au moins 3 000 personnes ont été tuées et 150 femmes violées pendant le conflit, ces crimes étant souvent des actes ciblés commis sur la base de critères politiques, ethniques et religieux.
Le dossier note également les efforts réalisés par le gouvernement Ouattara pour mettre les auteurs de tels crimes face à leurs responsabilités et, notamment, l’inculpation par le procureur civil ou le procureur militaire d’au moins 118 anciens membres du camp Gbagbo.
« Le gouvernement Ouattara a pris des mesures louables pour poursuivre en justice certains dirigeants du précédent régime, dont Gbagbo lui-même, qui selon des éléments de preuve crédibles auraient commis des crimes graves » a signalé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Cependant, la justice doit être au service des victimes des deux bords qui ont vu leurs proches être tués ou dont les maisons ont été incendiées, et ne peut être un outil au seul service des vainqueurs », dit-il.
Le rapport s’appuie sur six missions de recherche effectuées entre janvier et juillet 2011, quatre à Abidjan et deux le long de la frontière ivoiro-libérienne. Les chercheurs de HRW ont interrogé plus de 500 victimes et témoins des violences, ainsi que des membres des forces armées des deux camps, des responsables du gouvernement Ouattara, des journalistes, des personnels de santé, des représentants d’organisations de défense des droits humains et humanitaires, des représentants des Nations Unies, ainsi que des diplomates à Abidjan, New York, Washington et Paris.
HRW nomme 13 dirigeants militaires et politiques impliqués dans de graves exactions et s’appuie sur des informations corroborées par plusieurs sources indépendantes, y compris des victimes, des témoins et d’autres auteurs de violences impliqués dans ces événements.
Huit des dirigeants ainsi mis en cause faisaient partie du camp Gbagbo, dont l’ancien président lui-même, mais aussi celui qui a longtemps été chef de milice, Charles Blé Goudé, l’ancien chef des forces armées, Philippe Mangou, et les anciens chefs de deux forces d’élite de sécurité, Guiai Bi Poin et Bruno Dogbo Blé. Quatre dirigeants mis en cause font partie du camp Ouattara, notamment Eddie Médi et Ousmane Coulibaly, des Forces républicaines.
Des éléments de preuve crédibles présentés dans le rapport établissent également des liens entre ces deux commandants et de graves crimes similaires commis pendant le conflit armé de 2002-2003 et ses suites, indique un communiqué de HRW transmis jeudi à l’AIP.
(AIP)
cmas