x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 8 octobre 2011 | Le Nouveau Réveil

Appel à la libération de la Côte d’Ivoire, provocation et défiance du pouvoir : Jusqu’où ira la défiance du Fpi ?

Au départ, ils ont mis en avant l’insécurité qui les empêcherait d’aller aux législatives de décembre prochain. Puis, ils ont fait un préalable, de la recomposition de la commission électorale. Maintenant, ils ne jurent que par la libération de l’ex président Laurent Gbagbo. En effet, dans un communiqué publié hier, le Front Populaire Ivoirien (Fpi), « invite les militants et sympathisants à demeurer unis, mobilisés, et surtout, à l’écoute des mots d’ordre de la direction ». Objectif : s’opposer, coûte que coûte, au transfèrement de l’ancien président Laurent Gbagbo devant la Cour Pénale Internationale (Cpi). L’ancien parti au pouvoir ne se mobilise pas pour briguer des sièges au parlement, tribune privilégiée de l’expression démocratique. Selon son communiqué, il se mobilise pour « accorder la priorité à la libération de Laurent Gbagbo, de son épouse, de son fils, du président du parti Pascal Affi N’guessan et de tous les détenus civils et militaires, au retour des exilés ». Pour eux, le sort de Gbagbo prime sur l’existence de l’Etat. Ils bafouent la justice, déchirent ses procédures et défient le parquet. Et pourtant, point n’est besoin d’être un expert des tribunaux pour voir que ces dirigeants avaient fait le choix de la terre brûlée lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011. Comme s’ils voulaient laisser un champ de ruine après eux, les coffres-forts des ministères et autres sociétés publiques ont été emportés. L’administration n’a-t-elle pas été pillée et saccagée ? Des résidences d’opposants n’ont-ils pas été vandalisés parfois jusqu’aux vestiaires ? Comment dire que tous ces ministres et hauts gradés de l’armée n’ont rien fait, alors que certains parmi eux ont organisé le braquage de l’agence de la Banque centrale des Etats de la Cédeao (Cedeao) à Abidjan en janvier 2011 ? Si l’on ne doit pas juger tous ces présumés coupables, pourquoi donc avoir des lois et des tribunaux dans un pays ? Pourquoi parler de République, d’Etat de droit ? Le Fpi doit se résoudre à se plier aux lois, savoir qu’en matière pénale, la responsabilité est individuelle et non collective, que la mise en cause d’un militant ne met pas en cause tous les militants d’une formation politique.

La preuve, nombre de dirigeants de leur parti sont en liberté. Ils ne sont nullement inquiétés par la justice. Laurent Gbagbo, s’il n’est pas coupable, a une responsabilité pleine et entière dans la tragédie électorale qui a fait 3000 morts. Le Fpi doit surtout se rendre à l’évidence que son arrestation le 11 avril 2011 n’a pas mis à mort les Institutions de l’Etat. Pas plus que la condamnation par contumace de l’ancien président tunisien Ben Ali ou le procès de Hosni Moubarak en Egypte n’ont pas interrompu la continuité de leurs Etats respectifs. Il en va de même pour la Côte d’Ivoire, qui est toujours gouvernée par le nouveau président élu, Alassane Ouattara.

Le destin d’un homme, fût-il Gbagbo, ne doit pas tuer le destin de toute une nation, aussi prestigieuse que la Côte d’Ivoire.

Benoit HILI
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ