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Société Publié le mercredi 12 octobre 2011 | Le Mandat

Interview Capitaine Eddie Mindi (Commandant des opérations Frci de Danané) : “Ce qui amis le feu aux poudres à l’Ouest’’

Promu capitaine après la crise post-électorale qui a secoué la Côte d'Ivoire, Eddie Mindi, commandant des opérations des détachements Frci de Danané, s'est confié à notre confrère Tanios O de passage à Danané. Il parle, à travers cette interview, de la sécurité de la population de l'Ouest, la gestion des Frci dans sa zone et la sécurité des biens de tous les parents en fuite. Il invite chaque parent ressortissant de l'Ouest de la Côte d'Ivoire, actuellement en exil, à rentrer au pays pour la réconciliation, le pardon et la paix.

Qui est Eddie Mindi ?
Je suis Eddie Mindi, natif de la sous-préfecture de Bin-Houyé, dans le département de Danané. Je suis militaire des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (Frci). Je suis le commandant des opérations des détachements de Danané, donc j'ai la lourde tâche de la sécurité de sa population. Je suis là aussi pour la sécurisation du Grand-ouest.

Vous avez choisi la région de Danané?
Non ! Je suis en mission à Danané parce que je peux être muté demain ailleurs. J'ai été réaffecté à Danané le 24 décembre 2010. J'étais à Logoualé en 2002 puis à Bangolo en 2003. Ce sont des zones de confiance que je dirigeais avec le chef Coulibaly qui se trouvait à Man à l'époque. Il faut reconnaître que je suis toujours actif dans la sécurisation du Grand-ouest et c'est d'ailleurs une nécessité, parce que la sécurité de la population de l'Ouest de la Côte d'Ivoire est une priorité pour moi et mes hommes.

Quel est l’état de la sécurité aujourd’hui à l’Ouest ?
C'est dans une situation améliorée que la population de l'Ouest se trouve actuellement de 2004 à 2011. Il y a eu plusieurs attaques à partir des zones occupées par les loyalistes. Mais, depuis la fin de la crise, nous gardons de bonnes relations avec les pays limitrophes. Ce qui est à la base de la parfaite collaboration avec nos homologues et ces pays. Je suis donc un homme satisfait et cette satisfaction est collective. Nous avons mis les parents en sécurité. De Bangolo à Logoualé, Guiglo, et Danané, tout le monde est en sécurité. Ma hiérarchie est satisfaite de la collaboration avec les parents et leur participation au retour de la paix dans notre zone.

Justement, quel est l'apport de la population dans la sécurisation du Grand-Ouest?
C'est une collaboration morale. Les parents nous ont donné un soutien moral. On ne doit plus les abandonner parce qu'ils ont apporté leur contribution au moment des rumeurs de l'attaque de la Côte d' Ivoire à partir de l'Ouest et surtout la ville de Danané. Ils nous ont permis de rester sur place et d'avoir la position de nos adversaires par moment.

Comment avez-vous vécu la crise post-électorale?
Avant la crise post-électorale, tous les corps de l'Armée ivoirienne étaient intégrés. Ce qui a créé l'augmentation des effectifs militaires dans chaque zone. On est passé de 120 à 200 éléments (police, gendarmerie, militaires). Le cadre était devenu dangereux mais mes éléments et moi, nous étions très sereins. Quand un militaire est sur ses bases, il est serein. On avait un effectif en place. Avant la crise, ma zone s'étendait de Danané à Bounta. Elle s’étend aujourd'hui jusqu’à Mahapleu et Sangouiné parfois. Après le deuxième tour de la présidentielle, tous les éléments des Fds ont déserté le coin. Quand 200 personnes armées disparaissent, cela donne des frissons, il y a une menace militaire. On a pris des positions par rapport aux éléments Fds de Zouan-Hounien. La population de Bin-Houyé et celle de Zouan-Hounien ont vu de nombreux militaires rentrer dans la ville. Après le discours du colonel Gouanou qui a déclaré à Zouan-Hounien qu'il venait libérer l'Ouest avec le soutien du président Laurent Gbagbo, nous avons tous compris que c'était le début de la guerre. Quand vous avez libéré Danané, vous avez tout le grand Ouest parce que Danané est une ville centre de la région. Le lundi 21 février 2011, le chef du village de Téapleu, M. Bagui, est bastonné par les Fds qui lui reprochaient d'avoir averti les Forces nouvelles de Danané. Il a été déféré à Zouan-Hounien. Il y a eu tirs de roquettes à Boueneu, le village du ministre Mabri Toikeusse. J'ai appelé Amani, le commandant des Fds de Zouan-Hounien. Il m'a laissé entendre que c'est de fausses informations. J'ai averti ma hiérarchie qui a considéré ses actes comme une menace. Le mercredi 23 février, les Fds attaquent Bin-Houyé, Zouan-Hounien et Téapleu. Le jeudi 24 février, ils attaquent Danané. C'est comme cela que la guerre a commencé à l'Ouest. Dans les jours qui ont suivi, nous avons repoussé l'adversaire et nous avons pris Téapleu, Zouan-Hounien, Bin-Houyé avant de prendre la route de Toulepleu, Duékoué, Daloa, Yamoussoukro...pour arriver à Abidjan et libérer la Côte d'Ivoire le lundi 11 avril 2011.

Et comment gérez-vous les biens des cadres et autres ressortissants qui ont fui?
Les biens de tous les cadres, travailleurs, femmes et hommes, sont bien gérés. Tout est en sécurité. Les gens racontent que mes hommes et moi avons occupé les biens des gens. J'ai installé des militaires dans les maisons et les hôtels de nos frères pour éviter que ces patrimoines soient pillés. Il y a eu trop de personnes bizarres à contrôler à Danané pendant la crise. Nous sécurisons même les biens des frères de l'opposition. Ma porte est ouverte à tous ceux qui sont prêts à réclamer leurs biens. Il n'y a plus de danger à l'Ouest. Chacun est libre de rentrer pour récupérer ses biens. Je suis prêt à rendre, par exemple, les biens du colonel major Mangly, ex-Dg des Douanes. C'est pour vous dire qu'il n’y a plus de problème à l'Ouest. Aucun bien n'est confisqué.

Maintenant que la paix a refait surface, avez-vous un message à lancer à la population?
La vie a repris à Danané ainsi que dans toutes les villes de l'Ouest. Les activités ont repris. L'Etat de Côte d'Ivoire fonctionne normalement. Il n’a pas d'exaction à l'Ouest et particulièrement à Danané. Il n'y a pas eu de guerre à Danané après celle de 2002. Je dis à tous ceux qui sont au Libéria, en Guinée ou ailleurs, que nos portes sont ouvertes. La sécurité est garantie. Nous sommes une force républicaine très préoccupée par la sécurité de tous les Ivoiriens et tous ceux qui vivent sur le territoire ivoirien.

MASS DOMI
(Col : T. Opléà)
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