Si ce n’est pas un désordre, ce qui se passe actuellement au RDR dans la cadre de la candidature aux législatives y ressemble à bien des égards. A un jour de la date butoir pour le dépôt des candidatures à la CEI, un flou sans nom régnait au sein du parti logé à la rue Lepic. Depuis vendredi, jour où le dépôt de candidatures au siège du RDR, a été clos, la direction du parti, pour n’avoir pas encore réagi, laissait libre cours à de nombreuses supputations ou manipulations. L’absence d’une procédure déterminée et sue de tous, pour le choix des candidats, permet à certains secrétaires départementaux de s’ériger en maitres du jeu. Candidats pour la plupart, ces derniers qui sont devenus juges et arbitres, en font à leur tête en fonction de leurs ambitions. Les uns organisent des primaires selon leur bon vouloir et d’autres font le tri des candidatures sur des critères qu’ils sont les seuls à connaître. D’autres se sont tout simplement contentés de transmettre les dossiers de candidature au secrétariat général, de sorte que, jusqu’à présent, on ne sait pas qui portera les couleurs du parti pour ces législatives et pour quelles raisons. Dans beaucoup de cas, aux dires des uns et des autres, l’intérêt du parti est relégué à l’arrière-plan. Ce qui n’est pas fait, dans bien de circonscriptions pour aider à la baisse des tensions. Or, ces législatives sont d’une importance capitale pour le RDR. Après la présidentielle, les Républicains doivent confirmer leur victoire. Même si les résultats des législatives ne changeront rien à la présidence de la République, les remporter serait un plus pour le président de la République. Au niveau du RHDP, les choses ne sont pas encore claires non plus. La famille houphouétiste ira-t-elle définitivement en « rangs désordonnés, mais pas opposés » comme l’a dit le président Henri Konan Bédié, ou y-aura-t-il des ententes pour certaines circonscriptions ? Après la rencontre de la fin du mois dernier, on n’a plus entendu parler de concertation à ce niveau. Que se passe-t-il donc ? Pour un scrutin qui vise à offrir la majorité parlementaire au président de la République, la préparation des écuries, à notre sens, n’est pas ce qu’elle devait être. Des régalages s’imposent. Tout se passe, comme si aucune règle n’a été définie. Malgré les mises en garde du secrétaire général par intérim pour ce qui est des parachutages et des candidatures indépendantes au profit du consensus, rien pour le moment, n’indique que ces indications ont été suivies d’effet. Partout, des sons discordants se font entendre. Chacun y va de son influence, de sa fortune, de ses relations avec le départemental. Ce qui n’est forcément pas le signe annonciateur d’une victoire finale.
Thiery Latt
Thiery Latt
