La période de réception des candidatures pour les élections législatives du 11 décembre est connue. Mercredi 12 octobre dernier, la Commission électorale indépendante (CEI) a invité les prétendants au poste de député dans la nouvelle Assemblée nationale – forte de 255 sièges contre 225 dans la législature sortante – à déposer leurs dossiers entre le 17 et le 26 octobre inclus, au siège de l'institution en charge de l'organisation des élections en Côte d'Ivoire. Tous les candidats à la députation ont donc 10 jours maximum, à compter de lundi prochain, pour faire acte de candidature au risque d'être forclos. Dans la foulée, au cours de la conférence de presse qu'il a animée le même mercredi, le premier vice-président et porte-parole de la CEI a donné une indication sur la période de campagne. « La campagne électorale en vue des législatives commence début novembre, probablement avant le 10 du mois prochain », a annoncé Bamba Yacouba. Du coup, on s'interroge sur la participation du Front populaire ivoirien (FPI) à ce scrutin. D'autant plus que le parti de la refondation, retombé dans l'opposition après la chute du régime de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, a posé plusieurs conditions à sa participation effective à ces élections. Il s'agit notamment de la recomposition équilibrée de la CEI, le retour des cadres et militants de l'ex-majorité présidentielle (LMP) exilés dans la sous-région en vue de prendre part aux législatives (en qualité de candidats ou d'électeurs), le dégel des avoirs financiers des personnalités de l'ancien régime pour leur permettre de battre campagne, et aussi des questions d'ordre sécuritaire. D'ailleurs, pour protester contre le manque ou le peu d'attention portée à ses revendications par les autorités ivoiriennes, le FPI a suspendu sa participation aux activités de la Commission électorale indépendante le 22 septembre 2011. Une semaine après ce coup d'éclat, le parti à la rose a certes été reçu par le président Alassane Ouattara (le 29 septembre), et lui a remis un mémorandum qui recense toutes ses préoccupations. Mais jusqu'à présent, le chef de l’État n'a pas encore donné de suite aux exigences de Miaka Ouretto et de ses camarades. C'est dans l'attente d'une réponse au sommet de l’État que la CEI annonce le dépôt des candidatures dans 72 heures, compliquant ainsi les choses pour le Fpi
Ce qu'il faut craindre
Si les dates de la réception des candidatures, de la campagne électorale et du scrutin (le 11 décembre) sont maintenues par la Commission électorale indépendante, autant donc dire que le Front populaire ivoirien pourrait se mettre en marge du processus électoral de sortie de crise et ne pas prendre part à ces législatives. La Côte d'Ivoire a-t-elle intérêt à aller à des élections sans une opposition censée représenter au moins 46% de la population électorale ? Cette perspective pourrait fortement embarrasser par la suite les dirigeants, dans la mesure où l'Assemblée nationale à venir serait « monolithique ». Or la bonne gouvernance, critère fondamental de la démocratie, suppose un équilibre entre les trois principaux pouvoirs étatiques : l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Le pouvoir législatif est surtout censé contrôler l'action gouvernementale et au besoin, la réformer ou la corriger. Que vaudra un Parlement sans le Front populaire ivoirien ? Une telle Assemblée nationale pourrait être considérée comme la caisse de résonance du pouvoir en place. Et dans ces conditions, la Côte d'Ivoire pourrait ne pas inspirer entièrement confiance aux bailleurs de fonds, aux partenaires au développement voire aux investisseurs. Pour déficit de démocratie dans le pays. Le président Alassane Ouattara a clairement dit sa volonté de mettre en place un Parlement fort, pour en faire une grande institution. L'absence du Fpi à l'hémicycle pourrait compromettre le voeu du chef de l'Etat. Il a même exhorté le parti de son plus farouche adversaire à ne pas commettre la même erreur que le RDR qui a refusé de prendre part aux élections législatives de 2000, ôtant ainsi sa voix du parlement ivoirien.
Anassé Anassé
Ce qu'il faut craindre
Si les dates de la réception des candidatures, de la campagne électorale et du scrutin (le 11 décembre) sont maintenues par la Commission électorale indépendante, autant donc dire que le Front populaire ivoirien pourrait se mettre en marge du processus électoral de sortie de crise et ne pas prendre part à ces législatives. La Côte d'Ivoire a-t-elle intérêt à aller à des élections sans une opposition censée représenter au moins 46% de la population électorale ? Cette perspective pourrait fortement embarrasser par la suite les dirigeants, dans la mesure où l'Assemblée nationale à venir serait « monolithique ». Or la bonne gouvernance, critère fondamental de la démocratie, suppose un équilibre entre les trois principaux pouvoirs étatiques : l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Le pouvoir législatif est surtout censé contrôler l'action gouvernementale et au besoin, la réformer ou la corriger. Que vaudra un Parlement sans le Front populaire ivoirien ? Une telle Assemblée nationale pourrait être considérée comme la caisse de résonance du pouvoir en place. Et dans ces conditions, la Côte d'Ivoire pourrait ne pas inspirer entièrement confiance aux bailleurs de fonds, aux partenaires au développement voire aux investisseurs. Pour déficit de démocratie dans le pays. Le président Alassane Ouattara a clairement dit sa volonté de mettre en place un Parlement fort, pour en faire une grande institution. L'absence du Fpi à l'hémicycle pourrait compromettre le voeu du chef de l'Etat. Il a même exhorté le parti de son plus farouche adversaire à ne pas commettre la même erreur que le RDR qui a refusé de prendre part aux élections législatives de 2000, ôtant ainsi sa voix du parlement ivoirien.
Anassé Anassé