Une vie au Félicia/La chronique de Nasser EL FADEL Coach (2)

Après les « Patriarches », j’avais apprécié les « Académiciens ». Le football et ses règles évoluaient et nos jeunes coachs aussi. Voir un « Monsieur » comme Kablan Sampon travailler au stade du CNOU était à tout point de vue attractif. L’ancien défenseur et entraîneur de l’Africa Sports vint apporter sa touche de rigueur et sa culture du football qui se matérialisa efficacement au niveau des résultats. L’Africa, avec lui, était devenu une machine à broyer. Coach Sampon pouvait, pendant des heures, expliquer à ses joueurs ce que « jouer comme garçon » voulait dire. Gestuelle à l’appui ! Et puis, quelle polyvalence ! Le préparateur physique, l’organisateur de l’entraînement, le penseur du match, c’était lui. Dans le style « Kablan », il y avait aussi ses collègues Gbonké Tia et Kéita Mamadou. L’ASC Bouaké de « Martino » (Gbonké Tia, comme j’aimais l’appeler) avec ses redoutables Tora Zogbo, Zamblé Bi Zamblé, Guédé Gba marqua son temps dans les années 80. Avant eux, j’avais beaucoup aimé aussi un certain Martial Yéo, grand professeur et éducateur, avec ses jeunes loups du Réveil de Daloa (Adrien Zabolou, Dégri Dago, Julien Yalé) et ceux de l’USC Bassam (Aka Kouamé, Aurélien Béhiri, Bilé Ekpagni). « Coach Yéo » avait cette force de toujours pouvoir transformer un joueur moyen en …vainqueur. C’est avec « les » Hyacinthe Dadié, Adama Clofié, Yssouffou Danté ou Jean-Sylvestre N’Kéoua qu’il remporta sa Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe avec l’Africa en 99. La co­nfiance insufflée aux Dao Lacina, Sam Abouo, Lignon Nagueu, Mous­sa Traoré, Sié Donald, permit à ces jeunes nouveaux internationaux de rentrer de plain-pied dans la Can 92 et de la …remporter avec panache. J’aimais beaucoup aussi Benjamin Djédjé, si attachant avec un Alliance Gonfreville Club de Bouaké véritablement enchanteur, par la symphonie et la percussion de son jeu. C’était « l’Académie » en plus mûr ! Un bon finisseur manquait à ces virtuoses venus de Bouaké, des années fin 70, début 80. Nafomo Bamba, Séry Apessika, Ouattara Lanzane, Henri Séry … C’était tellement beau à voir ! Avec les « tacticiens » on pourrait aussi ajouter les « autoritaires » comme les militaires, Binger Kouamé ou Pascal Gnazébo. Mais dans cette catégorie, la palme revient à certains entraîneurs étrangers… (A suivre).

nasserelfadel@yahoo.fr