Qu’elles qu’en soient les raisons ou les circonstances, des actes de violence contre des agents de santé sur leur lieu de travail ne sont pas à encourager. Tout comme la violence infligée, quelques mois plus tôt, à des travailleurs du Chu de Cocody, cette bastonnade du personnel des urgences médicales du Chu de Treichville par des hommes en treillis est à condamner. Dans leur colère, les soignants tiennent pour responsable leur ministre de tutelle à qui ils reprochent de les livrer à la vindicte populaire en les accusant de vols de médicaments. Là, les toubibs se trompent de diagnostic. A la vérité, le Pr Thérèse n’y est pour rien dans la mauvaise réputation dont souffrent les personnels de santé, surtout ceux des hôpitaux publics. A l’image des agents des forces de défense et de sécurité qui reprochent à leur hiérarchie de les accuser publiquement de rackets sur les populations, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, c’est-à-dire aux brebis galeuses de leur corporation. La ministre de la Santé et la lutte contre le Sida n’a pas inventé les faits de vols de médicaments ou même de sabotage de la gratuité des soins par certains agents de santé. A la même ministre, il est reproché de ne pas les dénoncer suffisamment. S’ils ont raison d’exiger plus de sécurité dans les milieux hospitaliers, les victimes des agressions ont tort de faire de leur ministre un bouc-émissaire en exigeant d’elle des excuses publiques.
Cissé Sindou
Cissé Sindou
