La 4ème édition du festival du Zanzan, tenu du 6 au 8 octobre à Bondoukou, a redonné des couleurs et des idées aux acteurs culturels ivoiriens. Retour sur trois jours de valorisation du patrimoine national.
«Il ne faut plus qu’on attende un an pour venir vivre à Bondoukou un festival. Il faut couvrir la Côte d’Ivoire de festivals. Il en faut plusieurs sur toute l’année et que cela soit l’occasion de valoriser nos langues, nos coutumes, nos danses et instruments de musique. Nous voulons que les populations de Bondoukou s’approprient le festival».
Ce message du ministre de la Culture et de la Francophonie, Bandama Kouakou Maurice, aux populations venues de toute la région du Zanzan, pour vivre l’édition 2011 de leur festival de danses, d’instruments de musique et de costumes traditionnels n’est pas tombé dans des oreilles de sourd. Pendant trois jours, les festivaliers ont revisité le riche patrimoine culturel des peuples lobi, koulango et brong.
«Rôle de la communauté et du voisinage dans le processus de réconciliation et de cohésion sociale» est le thème de l’atelier qui a rassemblé toutes les couches du Zanzan en prélude à l’événement. Après la remise du rapport final de cet atelier au ministre Bandaman, place a été faite aux troupes de danses pour le démarrage des festivités.
La saga des troupes de danses…
31 troupes sur 37 annoncées par les organisateurs. L’édition 2011 du festival du Zanzan a démarré en trombe le jeudi 6 octobre sur la place de la paix de Bondoukou qui abritait le Village du festival. Une dizaine de bâches délimitent la piste de danse qui sera prise d’assaut par les danseurs pendant tout le festival.
Les danseurs venus de Doropo, Magam, Téhini, Sépingo, Kékéréni, Gouméré, Abéma, Bouna,...apportent la dernière touche à leurs chorégraphies. Après les discours de bienvenue prononcés par le maire de la ville, Kouakou Dapa Félix, et le commissaire général du festival, Koffi Kossonou Marie, le ministre Bandama Maurice donne le top départ des activités culturelles symbolisé par l’entrée en scène des troupes de danse.
La compagnie nationale de danse a été la première à se produire. Son spectacle, dénommé «Terre d’Espérance», est un parcours culturel de la Côte d’Ivoire à travers la danse. La troupe fait appel à neuf danses originaires du Nord, du sud, de l’Est et de l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Ce fut ensuite le tour des troupes de danses locales. Le djoro de Téhini, le Bouri de Bouna, l’Aboussuan Bentô de Kékéréni, l’Odonanyé de Magam, le Biri de Doropo, l’Obi Dom Bie d’Assuéfry ont été les représentants du Zanzan les plus actifs pour cette édition.
Accompagnés par les plus hautes autorités de la ville, les danseurs du Bouri de Bouna ont présenté, à travers leur danse, un pan de l’organisation sociale du peuple lobi. Selon le délégué général de la troupe, Dah Sansan Alfred, le bouri est présent au festival du Zanzan pour son caractère de réjouissance. Les fétiches, dira-t-il, ne veulent se produire qu’à travers les cérémonies festives et en présence de milliers d’invités. Plus de trois heures après le début de cette parade des troupes, la voix du muezzin de la mosquée, située à quelques pas du site, vient rappeler aux festivaliers que nous sommes les hôtes de la Ville aux mille mosquées. Le temps pour le maître de cérémonie d’inviter la population à la présentation des instruments de musique de la région prévue dans l’après-midi et la représentation artistique et théâtrale de la compagnie nationale au complexe Le Binto.
…et la renaissance de la compagnie nationale
De l’avis de tous les observateurs, l’édition 2011 du festival du Zanzan s’est révélée comme une véritable bouffée d’oxygène pour la compagnie nationale de danse et de théâtre. Pour sa dernière représentation, la troupe à Toilehi Guié, Directeur artistique de la compagnie nationale de danse et de théâtre, a savouré son retour sur la scène par une pièce qui raconte l’histoire d’un peuple traqué mais qui lutte malgré la répression pour sa liberté. Après une minute de silence à la mémoire du comédien principal, Ouédraogo Abdul, décédé deux semaines avant le déplacement de Bondoukou, les acteurs sont entrés en scène pour un spectacle fort apprécié par le public du Zanzan. Yeboué Yao Mesmin, le professeur d’art dramatique, qui a repris le rôle du comédien principal, n’a pas tremblé. « Il n’y a pas eu de recette miracle pour que je puisse remplacer Ouédraogo. C’est le fruit de la répétition à outrance. Nous devons pouvoir, en tant que comédien, camper tous les rôles », a-t-il exhorté. Toilehi Guié peut se frotter les mains. Ses poulains retrouvent des couleurs avec ce festival du Zanzan. Une programmation de la pièce qui n’a pas encore été jouée à Abidjan serait même à l’étude. Vivement l’édition 2012 pour l’expression de tous les arts et cultures de la Côte d’Ivoire.
Fofana Ali
Légende : Les populations du Zanzan veulent s’approprier leur festival pour la valorisation du patrimoine national.
Encadré
Le ministre Bandama propose….
Le N° 1 de la culture ivoirienne a dévoilé sa recette pour la pérennisation du festival du Zanzan et des autres festivals qui vont bientôt voir le jour. Pour Bandama Maurice, il faut que les structures décentralisées comme les mairies et les districts prennent le relais pour l’organisation de ces festivals. «Le rôle du gouvernement n’est pas d’organiser ces festivités à la place des opérateurs mais d’accompagner et d’apporter un appui. En raison de l’absence d’infrastructures et de structures, le gouvernement prend l’initiative mais ce serait un échec si au bout de 10 éditions, c’est toujours le gouvernement qui organise le festival. Il faut que les mairies et les districts prévoient dans leur budget une part pour l’organisation de ce festival. Pour la vingtaine de communes du Zanzan, si chaque mairie prévoit 5 millions de Fcfa dans son budget, nous aurons déjà 100 millions pour l’organisation du festival. Cela va permettre au festival de se perpétuer et s’enraciner », a exhorté le ministre Bandama.
F.A
Coulisses du zanzan
Le préfet de Bondoukou, François Goun, au four et au moulin
A la tête d’une forte délégation du corps préfectoral, le préfet de Bondoukou était aux petits soins de ses invités pendant les trois des jours du festival. Une mobilisation qui entre dans le cadre de l’implication des autorités locales pour l’organisation des activités culturelles voulues par le ministère de la Culture et de la Francophonie.
Bientôt une école de langues maternelles à Bondoukou et Bouaké
Adou Kouassi, président fondateur de l’Académie ivoirienne des langues maternelles, fils de la région, a annoncé l’ouverture prochaine de deux écoles de langues maternelles. Une à Bondoukou, qui sera opérationnelle le mois prochain et une autre à Bouaké pour le grand Centre.
Le ministre Bandama soutient les participants
Le ministre de la Culture et de la Francophonie a encouragé toutes les troupes de danse, 31 au total, pour leur implication à la promotion du patrimoine national. En plus de la prise en charge complète, chacune est repartie avec 50.000 Fcfa. Le transport des chefs et rois s’élevait à 1 million de Fcfa.
L’écrivain Béni Koffi revient à la charge
Après la sortie de son œuvre sur la Cosmogonie Akan, l’écrivain promoteur de la culturelle ivoirienne, Béni Koffi, prépare la sortie de ses livres ‘’Les noms et prénoms dans la cosmogonie Akan’’ et ‘’Civilisation des peuples’’. Ces œuvres ont été présentées par l’académie ivoirienne des langues maternelles aux festivaliers.
«Il ne faut plus qu’on attende un an pour venir vivre à Bondoukou un festival. Il faut couvrir la Côte d’Ivoire de festivals. Il en faut plusieurs sur toute l’année et que cela soit l’occasion de valoriser nos langues, nos coutumes, nos danses et instruments de musique. Nous voulons que les populations de Bondoukou s’approprient le festival».
Ce message du ministre de la Culture et de la Francophonie, Bandama Kouakou Maurice, aux populations venues de toute la région du Zanzan, pour vivre l’édition 2011 de leur festival de danses, d’instruments de musique et de costumes traditionnels n’est pas tombé dans des oreilles de sourd. Pendant trois jours, les festivaliers ont revisité le riche patrimoine culturel des peuples lobi, koulango et brong.
«Rôle de la communauté et du voisinage dans le processus de réconciliation et de cohésion sociale» est le thème de l’atelier qui a rassemblé toutes les couches du Zanzan en prélude à l’événement. Après la remise du rapport final de cet atelier au ministre Bandaman, place a été faite aux troupes de danses pour le démarrage des festivités.
La saga des troupes de danses…
31 troupes sur 37 annoncées par les organisateurs. L’édition 2011 du festival du Zanzan a démarré en trombe le jeudi 6 octobre sur la place de la paix de Bondoukou qui abritait le Village du festival. Une dizaine de bâches délimitent la piste de danse qui sera prise d’assaut par les danseurs pendant tout le festival.
Les danseurs venus de Doropo, Magam, Téhini, Sépingo, Kékéréni, Gouméré, Abéma, Bouna,...apportent la dernière touche à leurs chorégraphies. Après les discours de bienvenue prononcés par le maire de la ville, Kouakou Dapa Félix, et le commissaire général du festival, Koffi Kossonou Marie, le ministre Bandama Maurice donne le top départ des activités culturelles symbolisé par l’entrée en scène des troupes de danse.
La compagnie nationale de danse a été la première à se produire. Son spectacle, dénommé «Terre d’Espérance», est un parcours culturel de la Côte d’Ivoire à travers la danse. La troupe fait appel à neuf danses originaires du Nord, du sud, de l’Est et de l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Ce fut ensuite le tour des troupes de danses locales. Le djoro de Téhini, le Bouri de Bouna, l’Aboussuan Bentô de Kékéréni, l’Odonanyé de Magam, le Biri de Doropo, l’Obi Dom Bie d’Assuéfry ont été les représentants du Zanzan les plus actifs pour cette édition.
Accompagnés par les plus hautes autorités de la ville, les danseurs du Bouri de Bouna ont présenté, à travers leur danse, un pan de l’organisation sociale du peuple lobi. Selon le délégué général de la troupe, Dah Sansan Alfred, le bouri est présent au festival du Zanzan pour son caractère de réjouissance. Les fétiches, dira-t-il, ne veulent se produire qu’à travers les cérémonies festives et en présence de milliers d’invités. Plus de trois heures après le début de cette parade des troupes, la voix du muezzin de la mosquée, située à quelques pas du site, vient rappeler aux festivaliers que nous sommes les hôtes de la Ville aux mille mosquées. Le temps pour le maître de cérémonie d’inviter la population à la présentation des instruments de musique de la région prévue dans l’après-midi et la représentation artistique et théâtrale de la compagnie nationale au complexe Le Binto.
…et la renaissance de la compagnie nationale
De l’avis de tous les observateurs, l’édition 2011 du festival du Zanzan s’est révélée comme une véritable bouffée d’oxygène pour la compagnie nationale de danse et de théâtre. Pour sa dernière représentation, la troupe à Toilehi Guié, Directeur artistique de la compagnie nationale de danse et de théâtre, a savouré son retour sur la scène par une pièce qui raconte l’histoire d’un peuple traqué mais qui lutte malgré la répression pour sa liberté. Après une minute de silence à la mémoire du comédien principal, Ouédraogo Abdul, décédé deux semaines avant le déplacement de Bondoukou, les acteurs sont entrés en scène pour un spectacle fort apprécié par le public du Zanzan. Yeboué Yao Mesmin, le professeur d’art dramatique, qui a repris le rôle du comédien principal, n’a pas tremblé. « Il n’y a pas eu de recette miracle pour que je puisse remplacer Ouédraogo. C’est le fruit de la répétition à outrance. Nous devons pouvoir, en tant que comédien, camper tous les rôles », a-t-il exhorté. Toilehi Guié peut se frotter les mains. Ses poulains retrouvent des couleurs avec ce festival du Zanzan. Une programmation de la pièce qui n’a pas encore été jouée à Abidjan serait même à l’étude. Vivement l’édition 2012 pour l’expression de tous les arts et cultures de la Côte d’Ivoire.
Fofana Ali
Légende : Les populations du Zanzan veulent s’approprier leur festival pour la valorisation du patrimoine national.
Encadré
Le ministre Bandama propose….
Le N° 1 de la culture ivoirienne a dévoilé sa recette pour la pérennisation du festival du Zanzan et des autres festivals qui vont bientôt voir le jour. Pour Bandama Maurice, il faut que les structures décentralisées comme les mairies et les districts prennent le relais pour l’organisation de ces festivals. «Le rôle du gouvernement n’est pas d’organiser ces festivités à la place des opérateurs mais d’accompagner et d’apporter un appui. En raison de l’absence d’infrastructures et de structures, le gouvernement prend l’initiative mais ce serait un échec si au bout de 10 éditions, c’est toujours le gouvernement qui organise le festival. Il faut que les mairies et les districts prévoient dans leur budget une part pour l’organisation de ce festival. Pour la vingtaine de communes du Zanzan, si chaque mairie prévoit 5 millions de Fcfa dans son budget, nous aurons déjà 100 millions pour l’organisation du festival. Cela va permettre au festival de se perpétuer et s’enraciner », a exhorté le ministre Bandama.
F.A
Coulisses du zanzan
Le préfet de Bondoukou, François Goun, au four et au moulin
A la tête d’une forte délégation du corps préfectoral, le préfet de Bondoukou était aux petits soins de ses invités pendant les trois des jours du festival. Une mobilisation qui entre dans le cadre de l’implication des autorités locales pour l’organisation des activités culturelles voulues par le ministère de la Culture et de la Francophonie.
Bientôt une école de langues maternelles à Bondoukou et Bouaké
Adou Kouassi, président fondateur de l’Académie ivoirienne des langues maternelles, fils de la région, a annoncé l’ouverture prochaine de deux écoles de langues maternelles. Une à Bondoukou, qui sera opérationnelle le mois prochain et une autre à Bouaké pour le grand Centre.
Le ministre Bandama soutient les participants
Le ministre de la Culture et de la Francophonie a encouragé toutes les troupes de danse, 31 au total, pour leur implication à la promotion du patrimoine national. En plus de la prise en charge complète, chacune est repartie avec 50.000 Fcfa. Le transport des chefs et rois s’élevait à 1 million de Fcfa.
L’écrivain Béni Koffi revient à la charge
Après la sortie de son œuvre sur la Cosmogonie Akan, l’écrivain promoteur de la culturelle ivoirienne, Béni Koffi, prépare la sortie de ses livres ‘’Les noms et prénoms dans la cosmogonie Akan’’ et ‘’Civilisation des peuples’’. Ces œuvres ont été présentées par l’académie ivoirienne des langues maternelles aux festivaliers.