Le procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) a effectué une visite de 24 heures à Abidjan. Arrivé dans la soirée du vendredi 16 octobre 2011, il a consacré toute la journée du samedi 17 octobre 2011 à rencontrer des autorités ivoiriennes ainsi que certains leaders politiques de l’opposition ivoirienne. Au cours d’un point de presse qu’il a animé à la fin de sa visite, avant de quitter la Côte d’Ivoire, le procureur de la Cpi a indiqué que « trois à six personnes feront l’objet d’enquête » pour crimes de sang et crimes contre l’humanité. « Mais, pour l’instant, nous ne savons pas de qui il s’agit », a-t-il précisé. Selon Luis Moreno-Ocampo, ses enquêteurs déjà déployés sur le territoire ivoirien se concentreront sur les crimes les plus odieux et sur les personnes qui ont les plus grandes responsabilités dans les autres crimes devant être traités par la justice ivoirienne. « Nous allons recueillir les informations de manière impartiale. Pour le moment, nous mettons l’accent sur la prise en charge des victimes car elles n’ont pas besoin d’attendre que les juges rendent leur décision », a-t-il indiqué. Avant de préciser que les enquêtes vont porter sur les événements qui se sont déroulés après novembre 2010. Au sujet de l’inculpation de Laurent Gbagbo, le procureur a précisé qu’il n’a jamais dit que l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo serait transféré à la Cpi, contrairement à ce qui se dit dans la presse. « L’ancien président a désigné un avocat avec qui nous allons d’abord échanger, avant d’avoir un entretien avec lui », a-t-il précisé. Luis Moreno-Ocampo a expliqué aussi que si la Cpi n’avait pas pu venir à Abidjan en 2003, c’est parce que les demandes formulées auprès des anciennes autorités n’ont pas eu un écho favorable. Par ailleurs, il a rassuré que tous ceux contre qui un mandat d’arrêt international a été lancé seront obligatoirement extradés par les Etats territoriaux où ils se trouvent. Après le ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio et le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation s`est entretenu avec le président Alassane Ouattara. Le procureur a aussi rencontré une délégation du Front populaire ivoirien (Fpi). « Nous sommes amenés à avoir plus confiance en cette justice qu’en notre justice », a déclaré devant la presse le président du Fpi, Sylvain Miaka Oureto, souhaitant que la Cpi remonte au coup d’Etat manqué de 2002 contre le régime Gbagbo, voire au putsch de 1999.
ADAYE KOUAKOU
ADAYE KOUAKOU