Les nouvelles autorités de la Côte d’Ivoire viennent de «boucler» les travaux sur la reforme de la filière café cacao. Dans un rapport dit «rapport restreint» destiné à une «élite», elles ont pris la décision d’arracher la gestion de la filière aux producteurs, en décidant de créer une structure à participation financière unique chargée de la gestion de l’ensemble des opérations de la filière. En terme clair, elles ont décidé remettre en cause la libéralisation du secteur et faire revenir la Caisse de stabilisation. Où, l’Etat est le seul décideur des intérêts des producteurs. Pour atteindre cet objectif, l’Etat entend mettre en place, uns structure dit «Comité interministériel des matières premières» (Cimp). Celle-ci est un organe de décision chargé de contrôle et de régulation. Le Cimp est également chargé de définir et suivre la politique générale de la filière; d’assurer le suivi et le contrôle des missions de l’Etat dévolues à l’organe de gestion et de prendre toutes décisions permettant la mise en œuvre de la reforme. S’agissant de la commercialisation intérieure, la reforme prévoit la fixation d’un prix bord champ garanti pour toute la campagne agricole. Il en est de même de la création de centres d’achat et de bureaux de contrôle des achats pour s’assurer du respect du prix garanti et contrôler la qualité des produits avant leur acheminement dans les ports. Cette nouvelle reforme entend réinstaurer un système de péréquation du transport pour permettre l’application d’un prix unique pour l’ensemble des zones de productions. Au niveau de la commercialisation extérieure, la nouvelle reforme qui entre en vigueur selon le ministère de l’Agriculture, à la campagne 2012-2013, annonce le retour au système de vente à terme caractérisé par un Programme de vente anticipée à la moyenne (Pvam).
L’avenir des producteurs se dessine sans eux
Au titre de la fiscalité, de la parafiscalité et du financement, le niveau sera maintenu à 22% du prix Caf, conformément aux engagements du gouvernement. Une ligne de crédit bonifiée, selon le Groupe de travail mis en place par décision du ministère de l’agriculture, N° 006 Minagri/cab/Saj sera ouverte de préférence dans les banques commerciales privées nationales, pour le financement des activités des producteurs et de leurs organisations.
Parlant de la représentation des producteurs et de leurs organisations, les nouvelles autorités trouvent que les délais actuels ne permettent pas d’organiser des élections en vue de la désignation des représentants des producteurs pour la campagne prochaine. Elles entendent nommer les représentants des planteurs dans chaque région et département, en attendant l’achèvement, selon elles, du recensement des producteurs et l’organisation des élections. Au niveau de la production, les experts de la nouvelle reforme de la filière entendent l’optimiser pour maintenir la position de premier producteur mondial de cacao de la Côte d’Ivoire. La lutte contre les maladies du verger et la mise en place d’une veille phytosanitaire est dans leur programme. Sans compter la poursuite de la formation des producteurs aux bonnes pratiques de production durable du cacao et du café. Au titre de la transformation et de la valorisation, la reforme propose des adaptations du code des investissements en faveur des Pme/Pmi de la filière. Sans oublier la mise en place de mesures d’incitations spécifiques au secteur industriel. Au titre de l’économie cacaoyère et caféière durable, l’inventaire de l’ensemble des projets visant la promotion d’une économie durable est prévu. Il en est de même de la coordination de toutes les initiatives de certification sur le terrain et l’évaluation de l’impact des actions de lutte contre les pires formes du travail des enfants… C’est ce document que veulent imposer les neuf membres du groupe de travail, notamment cinq représentants du ministère de l’Agriculture et quatre autres du comité de gestion de la filière café cacao (Cgcc), tous des fonctionnaires préférés aux planteurs de café cacao de Côte d’Ivoire. Saisi de cette escroquerie morale des nouvelles autorités, un groupe de producteurs, conduit par Yodé Tapé Luc, Président de la coopérative de Zoukougbeu, membre de l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (Anaproci), représentant plusieurs régions de la filière est monté au créneau pour dénoncer cette situation. Les producteurs ne comprennent pas la méthode adoptée par les membres du cabinet du ministère de l’Agriculture qui veulent leur imposer une réforme vaille que vaille.
Alors que, ce sont eux, les paysans qui sont les acteurs majeurs de la création de richesses. «Nous ne voulons pas cautionner cette arnaque», mentionne la réponse des producteurs après une analyse de ce document qu’ils se sont procurés après moult efforts.
L’Etat appelé à revoir sa pâle copie «…Bien qu’on ne soit plus à l’époque des Groupements à vocation coopératives (Gvc) où l’Etat se donnait pour obligation de faire tout à la place des paysans, phase de «Tout Etat», cette reforme semble maintenir les producteurs dans cette situation de dépendance renforcée de l’Etat. Alors qu’on est tous d’accord qu’il faut considérer les producteurs comme des opérateurs privés, donc membres du secteur privé capables de créer la richesse en vue de la promotion du développement», écrivent-ils. Et de dire qu’après lecture de ce document, les nouvelles autorités veulent mettre fin à la libéralisation de la filière. En d’autres termes, disent-ils «le document présente à l’évidence un risque de fuite des producteurs vers d’autres filières de rente. Parce que l’intérêt premier de pouvoir commercialiser leur produit leur sera retiré». Ils en veulent pour preuve, la déclinaison du cadre institutionnel, la composition du Comité de réforme et surtout l’opinion affichée de ce groupe d’inventer et de susciter des conflits entre producteurs, au mépris de la loi associative et de la volonté de ceux-ci à s’organiser. S’agissant de la création du Pvam (Programme de vente anticipée à la moyenne), ils estiment que cela est la base de la stabilisation. Pour eux, cela sonne la fin de la libéralisation du secteur qui a bien fonctionné depuis 2000. Même s’il y a des actes déviationnistes de certains de leurs responsables. «Le Pvam avait existé avant 2000 et il était géré par l’Etat, donc géré par l’administration. La libéralisation devrait conduire les producteurs à mettre en place ce programme et le gérer de sorte à se fixer un prix minimum garanti. Revenir à ce système dix ans après, dans un cadre public traduit la fin de la libéralisation et donc la mise en place de mesures à déresponsabiliser les acteurs premiers de la filière, c’est-à-dire, les producteurs», indiquent-ils. En tout cas, pour les planteurs, il n’est pas question de valider un document fait sans leur participation. C’est pourquoi, ils demandent à ceux qui l’ont confectionné de revoir leur copie.
Non sans leur participation. Car, cette copie est entachée de beaucoup d’irrégularités.
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)
L’avenir des producteurs se dessine sans eux
Au titre de la fiscalité, de la parafiscalité et du financement, le niveau sera maintenu à 22% du prix Caf, conformément aux engagements du gouvernement. Une ligne de crédit bonifiée, selon le Groupe de travail mis en place par décision du ministère de l’agriculture, N° 006 Minagri/cab/Saj sera ouverte de préférence dans les banques commerciales privées nationales, pour le financement des activités des producteurs et de leurs organisations.
Parlant de la représentation des producteurs et de leurs organisations, les nouvelles autorités trouvent que les délais actuels ne permettent pas d’organiser des élections en vue de la désignation des représentants des producteurs pour la campagne prochaine. Elles entendent nommer les représentants des planteurs dans chaque région et département, en attendant l’achèvement, selon elles, du recensement des producteurs et l’organisation des élections. Au niveau de la production, les experts de la nouvelle reforme de la filière entendent l’optimiser pour maintenir la position de premier producteur mondial de cacao de la Côte d’Ivoire. La lutte contre les maladies du verger et la mise en place d’une veille phytosanitaire est dans leur programme. Sans compter la poursuite de la formation des producteurs aux bonnes pratiques de production durable du cacao et du café. Au titre de la transformation et de la valorisation, la reforme propose des adaptations du code des investissements en faveur des Pme/Pmi de la filière. Sans oublier la mise en place de mesures d’incitations spécifiques au secteur industriel. Au titre de l’économie cacaoyère et caféière durable, l’inventaire de l’ensemble des projets visant la promotion d’une économie durable est prévu. Il en est de même de la coordination de toutes les initiatives de certification sur le terrain et l’évaluation de l’impact des actions de lutte contre les pires formes du travail des enfants… C’est ce document que veulent imposer les neuf membres du groupe de travail, notamment cinq représentants du ministère de l’Agriculture et quatre autres du comité de gestion de la filière café cacao (Cgcc), tous des fonctionnaires préférés aux planteurs de café cacao de Côte d’Ivoire. Saisi de cette escroquerie morale des nouvelles autorités, un groupe de producteurs, conduit par Yodé Tapé Luc, Président de la coopérative de Zoukougbeu, membre de l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (Anaproci), représentant plusieurs régions de la filière est monté au créneau pour dénoncer cette situation. Les producteurs ne comprennent pas la méthode adoptée par les membres du cabinet du ministère de l’Agriculture qui veulent leur imposer une réforme vaille que vaille.
Alors que, ce sont eux, les paysans qui sont les acteurs majeurs de la création de richesses. «Nous ne voulons pas cautionner cette arnaque», mentionne la réponse des producteurs après une analyse de ce document qu’ils se sont procurés après moult efforts.
L’Etat appelé à revoir sa pâle copie «…Bien qu’on ne soit plus à l’époque des Groupements à vocation coopératives (Gvc) où l’Etat se donnait pour obligation de faire tout à la place des paysans, phase de «Tout Etat», cette reforme semble maintenir les producteurs dans cette situation de dépendance renforcée de l’Etat. Alors qu’on est tous d’accord qu’il faut considérer les producteurs comme des opérateurs privés, donc membres du secteur privé capables de créer la richesse en vue de la promotion du développement», écrivent-ils. Et de dire qu’après lecture de ce document, les nouvelles autorités veulent mettre fin à la libéralisation de la filière. En d’autres termes, disent-ils «le document présente à l’évidence un risque de fuite des producteurs vers d’autres filières de rente. Parce que l’intérêt premier de pouvoir commercialiser leur produit leur sera retiré». Ils en veulent pour preuve, la déclinaison du cadre institutionnel, la composition du Comité de réforme et surtout l’opinion affichée de ce groupe d’inventer et de susciter des conflits entre producteurs, au mépris de la loi associative et de la volonté de ceux-ci à s’organiser. S’agissant de la création du Pvam (Programme de vente anticipée à la moyenne), ils estiment que cela est la base de la stabilisation. Pour eux, cela sonne la fin de la libéralisation du secteur qui a bien fonctionné depuis 2000. Même s’il y a des actes déviationnistes de certains de leurs responsables. «Le Pvam avait existé avant 2000 et il était géré par l’Etat, donc géré par l’administration. La libéralisation devrait conduire les producteurs à mettre en place ce programme et le gérer de sorte à se fixer un prix minimum garanti. Revenir à ce système dix ans après, dans un cadre public traduit la fin de la libéralisation et donc la mise en place de mesures à déresponsabiliser les acteurs premiers de la filière, c’est-à-dire, les producteurs», indiquent-ils. En tout cas, pour les planteurs, il n’est pas question de valider un document fait sans leur participation. C’est pourquoi, ils demandent à ceux qui l’ont confectionné de revoir leur copie.
Non sans leur participation. Car, cette copie est entachée de beaucoup d’irrégularités.
Joseph Atoumgbré (attjoseph@yahoo.fr)