Aller simple, pourrait-on dire de ce voyage du commandant Yapo Séka Séka Anselme, le redouté ex-garde du corps de Mme Simone Ehivet Gbagbo, qui s’est fait coincer, ce samedi 15 octobre 2011, à bord d’un vol de la compagnie Sky, en escale à Abidjan. Un billet d’avion qui conduit directement en «enfer». C’est le scénario catastrophe que vit, depuis trois jours, l’ancien aide de Camp. Il répondra, peut-être aux côtés de Laurent Gbagbo, des nombreuses exactions et autres crimes de sang, que la rue d’Abidjan lui impute, depuis 2002. Du point de vue purement professionnel, l’on peut tirer son chapeau aux services de renseignement ivoiriens, pour avoir réussi ce coup de maître. Ils ont démontré leur efficacité et leur sens élevé de la discrétion. Mais quand l’on gratte un peu la paille de cette arrestation, l’on ne peut pas s’empêcher de voir une ombre des autorités ghanéennes derrière ce coup. C’est vrai, le Ghana n’est pas particulièrement chaud, pour livrer les refugiés ivoiriens qui sont sur son sol. Mais Accra peut donner des renseignements sur leurs mouvements. C’est certainement ce qui vient de se produire. Séka est arrêté, au moment où le procureur de la Cpi (Cour pénale internationale) est en Côte d’Ivoire pour l’ouverture d’une enquête sur les exactions postélectorales ayant fait un peu plus de 3.000 morts. Les juges de la Cpi ont autorisé, le 3 octobre dernier, Luis Moreno-Ocampo à enquêter sur des crimes contre l`humanité et des crimes de guerre commis durant les troubles les plus récents, tout en laissant ouverte la porte pour une enquête remontant à 2002. La justice ivoirienne a placé en détention préventive et inculpé - pour atteinte à la sûreté de l`Etat, crimes économiques ou crimes de sang -l`ex-président, son épouse Simone et une centaine de personnalités de leur bord, civiles et militaires confondus. Le procureur de la Cour pénale internationale a promis une enquête "impartiale" sur les crimes commis durant la crise postélectorale ivoirienne, qui devrait viser entre trois et six responsables. Les enquêteurs de la Cpi, déjà déployés sur le territoire, "se concentreront sur les crimes les plus odieux et les personnes qui ont les plus grandes responsabilités". Mais ces deux faits ne sauront cacher l’arbre de la « noyade collective » des terminalistes ivoiriens à l’examen du Baccalauréat de cette année. 20,59%, c’est le taux d’admission, toutes séries confondues. Comparativement à 2010 ou le pourcentage était estimé à 23,71, l’on peut dire que la moisson 2011 n’a pas été bonne pour les candidats. Et ce n’est pas exagéré de dire qu’elle est catastrophique, si l’on tient compte des résultats des dix années précédentes.
Comment expliquer cette chute drastique du taux de réussite au Baccalauréat en Côte d’Ivoire ? Certains spécialistes se précipitent pour mettre à l’index la crise post-électorale qui, pendant près de sept mois (d’octobre 2010 à avril 2011), a sérieusement perturbé l’école ivoirienne. L’exode massif de nombreuses familles d’Abidjan vers l’intérieur, fuyant la vague de violence qui a suivi le deuxième tour de la présidentielle, a troublé les élèves dans leur ensemble et presque désarticulé l’école qui, il faut le dire, était déjà à l’agonie. Du point de vue psychologique, les élèves ivoiriens étaient déstabilisés avant même les examens. Pour d’autres, ce taux de réussite particulièrement faible peut trouver ses origines dans les nombreuses grèves des enseignants. Le taux d’échec d’environ 80% ne saurait cependant s’expliquer par ces deux faits uniquement. Face à ce résultat catastrophique, il y a lieu de poser la problématique de la qualité de l’enseignement dispensé dans nos écoles, et donc du coup, celle de la qualité des enseignants. De quel type d’enseignants dispose l’école ivoirienne, aujourd’hui ? Il ne faut pas se voiler la face, toute négation de la responsabilité des enseignants dans les échecs scolaires traduirait purement et simplement la mauvaise foi. Il n’est pas rare de voir de nos jours, des enseignants et leurs élèves à la même table, non pas pour des cours de renforcement, mais malheureusement pour ingurgiter de l’alcool. Partant de ce fait, que peut-on raisonnablement attendre de ce type d’enseignants de plus en plus nombreux dans le système éducatif en Côte d’Ivoire ? Quels sont les critères de recrutement des enseignants dans les établissements privés ? Pour le peu que nous savons, les établissements privés qui, par le passé, étaient une référence par la qualité des leurs enseignements, sont devenus aujourd’hui un fourre-tout où les taux d’échec donnent une idée assez nette du niveau des enseignants qui y dispensent les cours. Car, pour nous, il reste évident que les performances des élèves reflètent, d’une façon ou d’une autre, celles de leurs enseignants. Autant l’on ne peut pas comprendre qu’un bon journaliste fasse un mauvais journal, autant il paraît incompréhensible qu’un bon enseignant, un vrai pédagogue, forme de mauvais élèves. Que s’est-il donc passé pour que le niveau amorce cette chute libre effroyable ? Chaque année, pratiquement à la même période post-examens, l’on se contente de porter les mêmes critiques acides sur l’enseignement, sans jamais chercher à faire une rétrospection sur le fruit de l’ensemble des qualités des enseignants. Autrement dit, les enseignants, les formateurs ne font presque jamais d’effort pour remettre en cause leurs méthodes pédagogiques. Sinon, comment comprendre que les taux de réussite plutôt que de connaître une amélioration, dégringolent au fil des années sans que l’on ne puisse donner de façon convaincante les raisons de cette contreperformance. Les 80% d’échec au Baccalauréat 2011 nous ramènent aussi à l’analyse que les classes de plus en plus bondées d’élèves ne permettent pas aux enseignants de dispenser les cours dans la sérénité. Dès lors, la responsabilité de l’Etat est aussi engagée dans les échecs scolaires de plus en plus nombreux et qui, de toute évidence, alarment les parents.
COULIBALY Vamara
Comment expliquer cette chute drastique du taux de réussite au Baccalauréat en Côte d’Ivoire ? Certains spécialistes se précipitent pour mettre à l’index la crise post-électorale qui, pendant près de sept mois (d’octobre 2010 à avril 2011), a sérieusement perturbé l’école ivoirienne. L’exode massif de nombreuses familles d’Abidjan vers l’intérieur, fuyant la vague de violence qui a suivi le deuxième tour de la présidentielle, a troublé les élèves dans leur ensemble et presque désarticulé l’école qui, il faut le dire, était déjà à l’agonie. Du point de vue psychologique, les élèves ivoiriens étaient déstabilisés avant même les examens. Pour d’autres, ce taux de réussite particulièrement faible peut trouver ses origines dans les nombreuses grèves des enseignants. Le taux d’échec d’environ 80% ne saurait cependant s’expliquer par ces deux faits uniquement. Face à ce résultat catastrophique, il y a lieu de poser la problématique de la qualité de l’enseignement dispensé dans nos écoles, et donc du coup, celle de la qualité des enseignants. De quel type d’enseignants dispose l’école ivoirienne, aujourd’hui ? Il ne faut pas se voiler la face, toute négation de la responsabilité des enseignants dans les échecs scolaires traduirait purement et simplement la mauvaise foi. Il n’est pas rare de voir de nos jours, des enseignants et leurs élèves à la même table, non pas pour des cours de renforcement, mais malheureusement pour ingurgiter de l’alcool. Partant de ce fait, que peut-on raisonnablement attendre de ce type d’enseignants de plus en plus nombreux dans le système éducatif en Côte d’Ivoire ? Quels sont les critères de recrutement des enseignants dans les établissements privés ? Pour le peu que nous savons, les établissements privés qui, par le passé, étaient une référence par la qualité des leurs enseignements, sont devenus aujourd’hui un fourre-tout où les taux d’échec donnent une idée assez nette du niveau des enseignants qui y dispensent les cours. Car, pour nous, il reste évident que les performances des élèves reflètent, d’une façon ou d’une autre, celles de leurs enseignants. Autant l’on ne peut pas comprendre qu’un bon journaliste fasse un mauvais journal, autant il paraît incompréhensible qu’un bon enseignant, un vrai pédagogue, forme de mauvais élèves. Que s’est-il donc passé pour que le niveau amorce cette chute libre effroyable ? Chaque année, pratiquement à la même période post-examens, l’on se contente de porter les mêmes critiques acides sur l’enseignement, sans jamais chercher à faire une rétrospection sur le fruit de l’ensemble des qualités des enseignants. Autrement dit, les enseignants, les formateurs ne font presque jamais d’effort pour remettre en cause leurs méthodes pédagogiques. Sinon, comment comprendre que les taux de réussite plutôt que de connaître une amélioration, dégringolent au fil des années sans que l’on ne puisse donner de façon convaincante les raisons de cette contreperformance. Les 80% d’échec au Baccalauréat 2011 nous ramènent aussi à l’analyse que les classes de plus en plus bondées d’élèves ne permettent pas aux enseignants de dispenser les cours dans la sérénité. Dès lors, la responsabilité de l’Etat est aussi engagée dans les échecs scolaires de plus en plus nombreux et qui, de toute évidence, alarment les parents.
COULIBALY Vamara