Thomas Allingué, 34 ans, rescapé du naufrage, est le neveu du député-maire de Grand-Bassam, Jean-Michel Moulod. Il donne dans cet entretien des témoignages sur les circonstances qui ont provoqué le drame.
Vous êtes parmi les passagers de l’embarcation qui ont survécu à ce naufrage. Que s’est-il réellement passé?
Nous avons embarqué pour Ebrah, samedi. Le député-maire devait s’y rendre pour prendre part à la messe de requiem de sa tante décédée, il y a quelques jours. A cet effet, le maire a quitté son domicile de Moossou pour se rendre dès 8 heures au lieu d’embarquement situé à une centaine de mètres de son lieu d’habitation.
Lorsque nous embarquons à bord de la pirogue motorisée, le pilote Sehr Arcadus est confronté à une panne technique. Il fait une marche-arrière après une bonne distance.
Lorsqu’il a rallumé le moteur, la pirogue était bloquée. Et le courant d’eau, très fort, faisait balancer la pirogue dans les deux sens. Nous avons tenté en vain de redresser la barque.
Elle a fini par nous jeter à l’eau. J’étais la troisième personne à tomber à l’eau. Quand j’ai pu sortir la tête de l’eau, j’ai vu mon oncle, M. Watta, son protocole et le mécanicien, Joël Konan Kouamé également dans l’eau.
Vous étiez à combien de mètres de la rive au moment du naufrage ?
Nous étions à une bonne distance entre 15 mètres et plus
Quelle a été la suite ?
J’ai entendu le député-maire m’appeler Thomas, Thomas. La première personne que je dois sauver est bien mon oncle. J’ai nagé en sa direction. Quand j’ai voulu le prendre, il se débattait avec force. Il s’est agrippé à moi. Je me suis également débattu pour le reprendre après par le dos. J’ai nagé avec lui, sur une dizaine de mètres pour atteindre la pirogue. Une fois au niveau de la pirogue, je l’ai posté sur le dos de la barque. M. Watta son protocole a nagé dans ma direction avec un autre membre de l’équipage pour me dire que la meilleure solution serait de remettre la pirogue à l’endroit. Ce que je fis. J’ai donc confié le maire aux deux membres, le temps pour moi de retourner la pirogue.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le député-maire ne regagne pas la rive ?
Quand j’ai retourné la barque, je constate avec amertume que le maire venait d’être emporté sans doute par le courant d’eau qui était très fort. Nous étions tous surpris.
Comment vous êtes sortis de l’eau ?
Je me suis débrouillé pour mettre les trois membres de l’équipage hors de l’eau. Nous avons ensuite alerté les jeunes du village qui ont commencé les recherches avant l’arrivée des soldats du feu.
Et les autres rescapés, que sont-ils devenus ?
Les trois autres sont sortis indemnes notamment Guy Tanoh agent de la mairie détaché au tresor, le pilote Sehr et moi. Quant au protocole du maire, M. Watta, il était mal en point, il a été conduit dans un centre de santé.
Entretien réalisé par Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Vous êtes parmi les passagers de l’embarcation qui ont survécu à ce naufrage. Que s’est-il réellement passé?
Nous avons embarqué pour Ebrah, samedi. Le député-maire devait s’y rendre pour prendre part à la messe de requiem de sa tante décédée, il y a quelques jours. A cet effet, le maire a quitté son domicile de Moossou pour se rendre dès 8 heures au lieu d’embarquement situé à une centaine de mètres de son lieu d’habitation.
Lorsque nous embarquons à bord de la pirogue motorisée, le pilote Sehr Arcadus est confronté à une panne technique. Il fait une marche-arrière après une bonne distance.
Lorsqu’il a rallumé le moteur, la pirogue était bloquée. Et le courant d’eau, très fort, faisait balancer la pirogue dans les deux sens. Nous avons tenté en vain de redresser la barque.
Elle a fini par nous jeter à l’eau. J’étais la troisième personne à tomber à l’eau. Quand j’ai pu sortir la tête de l’eau, j’ai vu mon oncle, M. Watta, son protocole et le mécanicien, Joël Konan Kouamé également dans l’eau.
Vous étiez à combien de mètres de la rive au moment du naufrage ?
Nous étions à une bonne distance entre 15 mètres et plus
Quelle a été la suite ?
J’ai entendu le député-maire m’appeler Thomas, Thomas. La première personne que je dois sauver est bien mon oncle. J’ai nagé en sa direction. Quand j’ai voulu le prendre, il se débattait avec force. Il s’est agrippé à moi. Je me suis également débattu pour le reprendre après par le dos. J’ai nagé avec lui, sur une dizaine de mètres pour atteindre la pirogue. Une fois au niveau de la pirogue, je l’ai posté sur le dos de la barque. M. Watta son protocole a nagé dans ma direction avec un autre membre de l’équipage pour me dire que la meilleure solution serait de remettre la pirogue à l’endroit. Ce que je fis. J’ai donc confié le maire aux deux membres, le temps pour moi de retourner la pirogue.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le député-maire ne regagne pas la rive ?
Quand j’ai retourné la barque, je constate avec amertume que le maire venait d’être emporté sans doute par le courant d’eau qui était très fort. Nous étions tous surpris.
Comment vous êtes sortis de l’eau ?
Je me suis débrouillé pour mettre les trois membres de l’équipage hors de l’eau. Nous avons ensuite alerté les jeunes du village qui ont commencé les recherches avant l’arrivée des soldats du feu.
Et les autres rescapés, que sont-ils devenus ?
Les trois autres sont sortis indemnes notamment Guy Tanoh agent de la mairie détaché au tresor, le pilote Sehr et moi. Quant au protocole du maire, M. Watta, il était mal en point, il a été conduit dans un centre de santé.
Entretien réalisé par Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam