C’est au pas de course que le procureur général de la Cour pénale internationale (Cpi), Luis Moreno-Ocampo, a effectué sa visite de 24h en Côte d’Ivoire. Il est reparti, samedi, dans la soirée, après des échanges avec des présidents d’institutions, la société civile, l’opposition…
Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a animé, samedi, avant son retour à la Haye, aux Pays-Bas, une conférence de presse à l’hôtel Tiama, au Plateau.
Son intervention a surtout porté sur comment seront conduites les enquêtes sur la crise post-électorale. « Nous envisageons diligenter nos enquêtes à l’égard de trois à six personnes. Nos efforts seront concentrés sur les personnes les plus responsables et les crimes les plus odieux. En ce qui concerne les autres personnes présumées coupables ou responsables, elles feront l’objet d’enquêtes des autorités judiciaires ivoiriennes compétentes», a-t-il précisé. Interrogé sur l’identité de ces personnes qui feront l’objet de poursuites à la Cpi, Moreno-Ocampo a expliqué qu’il ne les connaissait pas encore. « Je suis en train de recueillir les informations », a-t-il ajouté. Au cas où ces personnes incriminées seraient hors du territoire ivoirien, il a indiqué que leurs arrestations se feraient avec le concours des pays où elles se seront refugiées. « La responsabilité de la mise aux arrêts des inculpés relèvera essentiellement des autorités territoriales. En principe, les Etats-membres ont l’obligation de mettre en œuvre le Traité de Rome », a-t-il dit. S’agissant de la volonté des uns et des autres de voir les enquêtes remonter à 2002, voire 1999, Luis Moreno-Ocampo a fait savoir qu’il y travaillait : « nous avons demandé aux juges l’autorisation de remonter jusqu’à 2002. Ils nous ont demandé davantage de preuves. Nous allons nous y atteler. Mais, les rencontres d’aujourd’hui (samedi, ndlr), nous ont permis d’avoir des informations supplémentaires que nous leur présenterons ». Avant la conférence de presse, le procureur de la Cpi a rendu, en fin d’après-midi, « une visite de courtoisie » au président de la République, Alassane Ouattara et à Arnauld Akodjènou, le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Quelques heures plus tôt, il animait un débat télévisé à l’endroit de la société civile ivoirienne. A cette rencontre, les participants ont fait savoir leur inquiétude concernant la sécurité des témoins. « Mon devoir consiste à protéger les témoins. Nous sommes en mesure de le faire et nous prendrons les dispositions à la Haye », a-t-il rassuré. Des animateurs de la société civile ont aussi émis le souhait de voir les enquêtes remonter à 2002. Il leur a expliqué que sur trois juges, un seul avait donné son accord pour cela, les deux autres ayant demandé encore plus de preuves.
Pourquoi Gbagbo n’a pas été entendu
Dans le contexte électoral actuel, il a mis en garde contre les fauteurs de troubles. « Vous ne pouvez pas user de violence pour accéder au pouvoir. Si vous êtes un leader d’opinions et que vous tentez d’avoir le pouvoir par la violence, vous atterrirez chez nous. Nous devons nous évertuer à mettre fin à l’impunité », a-t-il prévenu.
Moreno-Ocampo a aussi rencontré le président de la Cour suprême, Mamadou Koné et celui de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny. Il a exhorté ce dernier à œuvrer en faveur d’une indemnisation rapide des victimes de la crise pos-électorale, sans attendre la décision des juges, estimant qu’elles devraient jouir d’un statut particulier.
Dès son arrivée à Abidjan, le magistrat international avait affirmé sa ferme volonté de rencontrer le peuple ivoirien, déclarant qu’il voulait échanger avec tout le monde. Alors, pourquoi M. Ocampo n’a-t-il pas rencontré l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo. «Le président Laurent Gbagbo a désigné un avocat et ce dernier-là voudrait que nous discutions avec lui. Ce que je ne peux pas faire. Mais, nous lui adresserons un courrier pour avoir un entretien avec l’ex-présdient», a-t-il répondu. Les nouveaux responsables de l’opposition ivoirienne, quant à eux, ont salué les enquêtes de la Cpi. «Nous sommes amenés à avoir plus confiance en cette justice qu’en la nôtre. Pour que la paix revienne de façon définitive en Côte d’Ivoire, il faut que la vérité soit dite et qu’il n’y ait pas une justice des vainqueurs contre les vaincus », a déclaré le président du Front populaire ivoirien, Sylvain Miaka Oureto, au sortir de la rencontre avec M. Ocampo, au domicile du président de la Cdvr. Le procureur de la Cpi a entamé sa tournée de samedi par une visite au ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, avant une séance de travail avec les autorités du système judicaire ivoirien.
Anne-Marie Eba
Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a animé, samedi, avant son retour à la Haye, aux Pays-Bas, une conférence de presse à l’hôtel Tiama, au Plateau.
Son intervention a surtout porté sur comment seront conduites les enquêtes sur la crise post-électorale. « Nous envisageons diligenter nos enquêtes à l’égard de trois à six personnes. Nos efforts seront concentrés sur les personnes les plus responsables et les crimes les plus odieux. En ce qui concerne les autres personnes présumées coupables ou responsables, elles feront l’objet d’enquêtes des autorités judiciaires ivoiriennes compétentes», a-t-il précisé. Interrogé sur l’identité de ces personnes qui feront l’objet de poursuites à la Cpi, Moreno-Ocampo a expliqué qu’il ne les connaissait pas encore. « Je suis en train de recueillir les informations », a-t-il ajouté. Au cas où ces personnes incriminées seraient hors du territoire ivoirien, il a indiqué que leurs arrestations se feraient avec le concours des pays où elles se seront refugiées. « La responsabilité de la mise aux arrêts des inculpés relèvera essentiellement des autorités territoriales. En principe, les Etats-membres ont l’obligation de mettre en œuvre le Traité de Rome », a-t-il dit. S’agissant de la volonté des uns et des autres de voir les enquêtes remonter à 2002, voire 1999, Luis Moreno-Ocampo a fait savoir qu’il y travaillait : « nous avons demandé aux juges l’autorisation de remonter jusqu’à 2002. Ils nous ont demandé davantage de preuves. Nous allons nous y atteler. Mais, les rencontres d’aujourd’hui (samedi, ndlr), nous ont permis d’avoir des informations supplémentaires que nous leur présenterons ». Avant la conférence de presse, le procureur de la Cpi a rendu, en fin d’après-midi, « une visite de courtoisie » au président de la République, Alassane Ouattara et à Arnauld Akodjènou, le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Quelques heures plus tôt, il animait un débat télévisé à l’endroit de la société civile ivoirienne. A cette rencontre, les participants ont fait savoir leur inquiétude concernant la sécurité des témoins. « Mon devoir consiste à protéger les témoins. Nous sommes en mesure de le faire et nous prendrons les dispositions à la Haye », a-t-il rassuré. Des animateurs de la société civile ont aussi émis le souhait de voir les enquêtes remonter à 2002. Il leur a expliqué que sur trois juges, un seul avait donné son accord pour cela, les deux autres ayant demandé encore plus de preuves.
Pourquoi Gbagbo n’a pas été entendu
Dans le contexte électoral actuel, il a mis en garde contre les fauteurs de troubles. « Vous ne pouvez pas user de violence pour accéder au pouvoir. Si vous êtes un leader d’opinions et que vous tentez d’avoir le pouvoir par la violence, vous atterrirez chez nous. Nous devons nous évertuer à mettre fin à l’impunité », a-t-il prévenu.
Moreno-Ocampo a aussi rencontré le président de la Cour suprême, Mamadou Koné et celui de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny. Il a exhorté ce dernier à œuvrer en faveur d’une indemnisation rapide des victimes de la crise pos-électorale, sans attendre la décision des juges, estimant qu’elles devraient jouir d’un statut particulier.
Dès son arrivée à Abidjan, le magistrat international avait affirmé sa ferme volonté de rencontrer le peuple ivoirien, déclarant qu’il voulait échanger avec tout le monde. Alors, pourquoi M. Ocampo n’a-t-il pas rencontré l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo. «Le président Laurent Gbagbo a désigné un avocat et ce dernier-là voudrait que nous discutions avec lui. Ce que je ne peux pas faire. Mais, nous lui adresserons un courrier pour avoir un entretien avec l’ex-présdient», a-t-il répondu. Les nouveaux responsables de l’opposition ivoirienne, quant à eux, ont salué les enquêtes de la Cpi. «Nous sommes amenés à avoir plus confiance en cette justice qu’en la nôtre. Pour que la paix revienne de façon définitive en Côte d’Ivoire, il faut que la vérité soit dite et qu’il n’y ait pas une justice des vainqueurs contre les vaincus », a déclaré le président du Front populaire ivoirien, Sylvain Miaka Oureto, au sortir de la rencontre avec M. Ocampo, au domicile du président de la Cdvr. Le procureur de la Cpi a entamé sa tournée de samedi par une visite au ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, avant une séance de travail avec les autorités du système judicaire ivoirien.
Anne-Marie Eba