Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo, président déchu 11 avril dernier, a séjourné durant quelques heures dans les locaux du CHR de Bondoukou, hier lundi 17 octobre dans la matinée. Il a ensuite regagné son lieu de détention, à la prison civile de Bouna, après son opération médicale. C’est en fin de matinée que la nouvelle nous est parvenue. «Michel Gbagbo est au CHR de Bondoukou pour une consultation », nous a indiqué notre source aux environs de 12h. Très vite, nous nous rendons sur les lieux. Dans l’enceinte du centre hospitalier régional, nous constatons, à notre arrivée à 12h30, la présence remarquée de deux (02) chars et six véhicules de l'Onuci, avec à leur bord des militaires et policiers de la mission onusienne. Les militaires portant des gilets pare-balles, assurent la garde. Nous nous dirigeons vers l’un d’entre eux, dont le véhicule est garé sur la voie qui sépare le bureau de l’économe du CHR et le service de la maternité. «S’il vous plait, puis-je rencontrer le chef de votre délégation?», lui demandons-nous. Il indexe une voiture dans laquelle on devrait trouver le chef de la délégation. La voiture de ce dernier est garée à moins de 5m du cabinet du dentiste. En arrivant à ce point, nous apercevons un autre groupe de militaires qui escortaient Michel Gbagbo, sortant de chez le dentiste. Il est précipitament conduit dans l’un des chars posté à moins de deux (02) mètres dudit service. Nous approchons le chef de la délégation des militaires pour en savoir davantage. « Non ! on ne parle pas», nous retorque-t-il sèchement, quand nous avons voulu savoir la raison de leur présence dans cet hôpital. Il referme ensuite la portière de son véhicule. Juste à côté, se trouve le char dans lequel le fils du président déchu, venait d'être embarqué. A travers l’une des vitres de l'engin, on aperçoit Michel Gbagbo. Avec l'air toujours décontracté qu'on lui connait, il n'hésite pas à nous adresser un sourire et un geste de la main, pour répondre à notre salutation. Le cortège des deux chars et des six véhicules s'ébranle par la suite sous le regard des témoins de la scène. Destination, la prison civile de Bouna, où il séjourne avec cinq autres personnalités dont l'ancien Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) . Mais de quoi devait bien souffrir Michel Gbagbo pour être évacué dans ce CHR ? De source médicale, «il est venu juste pour replacer une prothèse dentaire». Notre interlocuteur, un médecin dont nous taisons le nom, a également révélé que Michel Gbagbo avait bonne mine. Le fils de l'ex-président lui aurait d’ailleurs confié qu'il a pris du poids. «Il pèse aujourd’hui 75 kg», a indiqué le médecin, sans en dire davantage sur l'état de santé de son patient. Soulignons toutefois que c’est plus d’une cinquantaine de militaires qui ont été déployés pour escorter Michel Gbagbo pour cette opération au CHR de Bondoukou. Un dispositif sécuritaire impressionnant qui n'est pas passé inaperçu des riverains de l'hôpital de Bondoukou. Contrairement au mois dernier, où un autre des 7 prisonniers de Bouna, dont l'identité ne nous a pas été révélée, avait été évacué d'urgence, précisément le 14 septembre, dans une clinique de la place à Bondoukou par des éléments des Forces républicaines (FRCI) de Bouna. Celui-ci, selon nos sources, souffrirait d'un mal cardiaque.
Solange KOBLAN, correspondante régionale
Solange KOBLAN, correspondante régionale