L'ingéniosité de la jeunesse ivoirienne au service de la réconciliation
C'est une vérité de Lapalisse de dire que Vacances cultures est le véritable creuset de révélation de talents artistiques et culturels en Côte d'Ivoire. Et pour cette 17ème édition de ce festival (du 12 au 15 octobre dernier au "Lycée Mamie Adjoua" de Yamoussoukro), les experts et participants sont unanimes sur l'excellence de la qualité des prestations et expositions des festivaliers. L'ingéniosité des artistes est à revendre à telle enseigne que le président du jury, Henri N'Koumo, Critique d'art, connu pour ses remarques et avis pointus en matière de création reconnaît que « le niveau cette année est largement meilleur que celui des éditions précédentes».
Mais, au sortir de ce festival, où les prestations ont été de qualité, tout le monde se demande pourquoi tant de cafouillage autour de l'organisation ? Avec tant d'années d'hibernation (la dernière édition remonte à 2008 à Aboisso), pourquoi les organisateurs n'ont-ils pas pris le temps de "huiler" Vacances cultures ? Mises à part les remarques techniques pertinentes faites par les jurés, il y a tout de même une panoplie d'aspects et couacs qui ont du mal à être corrigés par le Commissariat général de cet événement qui reste le plus vieux festival du ministère de la Culture. Leur persistance fait penser aux habitués de Vacances cultures, que les éditions se succèdent, mais se ressemblent; comme si la volonté de correction de ces couacs ne préoccupait guère. A cet effet, cette année encore, la communication a été le ventre mou de Vacances cultures. Tous les participants s'accordent à reconnaître qu'aucune communication n'a été faite autour de l'événement dans la ville de Yamoussoukro. A preuve, les compétitions se déroulaient uniquement en présence des festivaliers venus d'Abidjan, Man, Daloa, Gagnoa, Korhogo etc. Comme le thème l'indiquait, Vacances cultures, cette année, avait pour, entre autres, objectifs de permettre à la jeunesse ivoirienne d'apporter sa contribution à la réconciliation. Mais, la jeunesse locale n'ayant pas pris part aux festivités, l'on est à même de douter que les beaux messages de paix et de réconciliation passés par les groupes aient eu de l'écho. En tout cas, les multiples improvisations témoignaient du manque de briefing entre les participants et le Commissariat général du festival dirigé par Calixte Angaman. Le comble de cette improvisation a été atteint avec le speech de Liezin Kouakou peu avant la proclamation des résultats, le 15 octobre dernier. Présenté comme "le porte-parole des festivaliers", sans porter de gants, le jeune homme a vertement rué dans les brancards. Comme s'il voulait casser Calixte Angaman et ses collaborateurs, en présence du ministre, Liezin a énuméré « toutes les souffrances inhumaines » subies faisant tomber une chape de plomb sur toute la salle. Alors que les problèmes énumérés par l'orateur auraient pu être posés au cours d'une réunion technique.
Outre le manque de communication, les participants ont été sidérés d'assister à une transgression de mœurs, alors que Vacances cultures reste un espace de rencontres de la jeunesse ivoirienne, mais également un moment de sensibilisation et d'éducation de celle-ci. Mais, l'étonnement des uns et des autres fut d'assister à un défilé faisant la promotion du tatouage. Cette pratique, qui consiste à faire des scarifications sur le corps, a laissé voir une scène désagréable ! L'on voyait trois pieds nickelés se pavaner sur la scène, arborant fièrement des dessins affreux sur l'épaule. Mais le seuil du tolérable est franchi lorsqu'une demoiselle, nubile, expose ses seins à peine contenus dans un soutien- gorge, et le dessus de son postérieur où sont gravés des tatouages. Qu'est-ce que ce défilé apportait- il aux festivaliers qui, pour la plupart, sont des adolescents ?
A cela, il faut ajouter la sempiternelle question des primes, jetons de présence et autres cachets entre le commissariat et les participants. Cette édition de Vacances cultures, la première de l'ère Bandaman, sonne comme la phase expérimentale du retour de ce festival dans l'agenda culturel ivoirien. Les multiples couacs et autres ratés énumérés ont permis au ministre de toucher, lui-même, du doigt tout ce qui donne aux participants de rentrer chez eux, à chaque édition, le cœur en peine. En prenant le pari de tout mettre en œuvre pour les rectifier, l'on est en droit d'espérer « de bien meilleures éditions à l'avenir », comme l'a promis Maurice Bandaman. Car, ce festival reste tout de même celui qui a permis de révéler à la Côte d'Ivoire des comédiens de renom tels qu'Assandé Fargas, Gbizié Troupa (Zoumana), Adrienne Koutouan et bien d'autres.
Jean- Antoine Doudou (Envoyé spécial)
C'est une vérité de Lapalisse de dire que Vacances cultures est le véritable creuset de révélation de talents artistiques et culturels en Côte d'Ivoire. Et pour cette 17ème édition de ce festival (du 12 au 15 octobre dernier au "Lycée Mamie Adjoua" de Yamoussoukro), les experts et participants sont unanimes sur l'excellence de la qualité des prestations et expositions des festivaliers. L'ingéniosité des artistes est à revendre à telle enseigne que le président du jury, Henri N'Koumo, Critique d'art, connu pour ses remarques et avis pointus en matière de création reconnaît que « le niveau cette année est largement meilleur que celui des éditions précédentes».
Mais, au sortir de ce festival, où les prestations ont été de qualité, tout le monde se demande pourquoi tant de cafouillage autour de l'organisation ? Avec tant d'années d'hibernation (la dernière édition remonte à 2008 à Aboisso), pourquoi les organisateurs n'ont-ils pas pris le temps de "huiler" Vacances cultures ? Mises à part les remarques techniques pertinentes faites par les jurés, il y a tout de même une panoplie d'aspects et couacs qui ont du mal à être corrigés par le Commissariat général de cet événement qui reste le plus vieux festival du ministère de la Culture. Leur persistance fait penser aux habitués de Vacances cultures, que les éditions se succèdent, mais se ressemblent; comme si la volonté de correction de ces couacs ne préoccupait guère. A cet effet, cette année encore, la communication a été le ventre mou de Vacances cultures. Tous les participants s'accordent à reconnaître qu'aucune communication n'a été faite autour de l'événement dans la ville de Yamoussoukro. A preuve, les compétitions se déroulaient uniquement en présence des festivaliers venus d'Abidjan, Man, Daloa, Gagnoa, Korhogo etc. Comme le thème l'indiquait, Vacances cultures, cette année, avait pour, entre autres, objectifs de permettre à la jeunesse ivoirienne d'apporter sa contribution à la réconciliation. Mais, la jeunesse locale n'ayant pas pris part aux festivités, l'on est à même de douter que les beaux messages de paix et de réconciliation passés par les groupes aient eu de l'écho. En tout cas, les multiples improvisations témoignaient du manque de briefing entre les participants et le Commissariat général du festival dirigé par Calixte Angaman. Le comble de cette improvisation a été atteint avec le speech de Liezin Kouakou peu avant la proclamation des résultats, le 15 octobre dernier. Présenté comme "le porte-parole des festivaliers", sans porter de gants, le jeune homme a vertement rué dans les brancards. Comme s'il voulait casser Calixte Angaman et ses collaborateurs, en présence du ministre, Liezin a énuméré « toutes les souffrances inhumaines » subies faisant tomber une chape de plomb sur toute la salle. Alors que les problèmes énumérés par l'orateur auraient pu être posés au cours d'une réunion technique.
Outre le manque de communication, les participants ont été sidérés d'assister à une transgression de mœurs, alors que Vacances cultures reste un espace de rencontres de la jeunesse ivoirienne, mais également un moment de sensibilisation et d'éducation de celle-ci. Mais, l'étonnement des uns et des autres fut d'assister à un défilé faisant la promotion du tatouage. Cette pratique, qui consiste à faire des scarifications sur le corps, a laissé voir une scène désagréable ! L'on voyait trois pieds nickelés se pavaner sur la scène, arborant fièrement des dessins affreux sur l'épaule. Mais le seuil du tolérable est franchi lorsqu'une demoiselle, nubile, expose ses seins à peine contenus dans un soutien- gorge, et le dessus de son postérieur où sont gravés des tatouages. Qu'est-ce que ce défilé apportait- il aux festivaliers qui, pour la plupart, sont des adolescents ?
A cela, il faut ajouter la sempiternelle question des primes, jetons de présence et autres cachets entre le commissariat et les participants. Cette édition de Vacances cultures, la première de l'ère Bandaman, sonne comme la phase expérimentale du retour de ce festival dans l'agenda culturel ivoirien. Les multiples couacs et autres ratés énumérés ont permis au ministre de toucher, lui-même, du doigt tout ce qui donne aux participants de rentrer chez eux, à chaque édition, le cœur en peine. En prenant le pari de tout mettre en œuvre pour les rectifier, l'on est en droit d'espérer « de bien meilleures éditions à l'avenir », comme l'a promis Maurice Bandaman. Car, ce festival reste tout de même celui qui a permis de révéler à la Côte d'Ivoire des comédiens de renom tels qu'Assandé Fargas, Gbizié Troupa (Zoumana), Adrienne Koutouan et bien d'autres.
Jean- Antoine Doudou (Envoyé spécial)