Participant à la recherche du maire, Kouao Hermann indique dans cette interview comment le corps du député-maire de Grand-Bassam, Jean Michel Moulod, a été repêché.
Quand avez-vous été saisi de la disparition du maire ?
Depuis samedi, nous avons reçu la nouvelle. Aussitôt, nous avons organisé un groupe de recherche composé de jeunes et de la génération de nos papas. On a fait la recherche jusqu’à Moossou où il n’était plus certain qu’on retrouve les victimes. On a recommencé aujourd’hui (NDLR : hier lundi). En tant que peuple lagunaire, nous savons qu’il était sûr qu’on les retrouve aujourd’hui.
Combien de pirogues avez-vous mobilisées ?
Nous sommes sortis en eau avec 5 pirogues.
A quelle heure avez-vous retrouvé le maire ?
Vers 11h 30 (Ndlr : hier lundi). Nous avons profité du courant d’eau. Nous allions vers Abidjan et nous l’avons aperçu non loin du parc d’Eloka, dans la direction de Vitré 2. Nous l’avons identifié avant de le hisser dans la pirogue. Ensuite, nous avons appelé M. Ollo Germain, cadre du village qui est arrivé avec Mme Moulod accompagné du Roi de Moossou, Nanan Assoumou Kangah. La marine est ensuite venue. Ils ont fait le constat et un corbillard est venu le chercher.
Dans quel état avez-vous trouvé le corps du maire ?
Le corps était dans un bon état. Il était bien. Logiquement après 3 jours, il devait être enflé mais nous l’avons trouvé en bon état. Il n’était pas défiguré.
Comment le transfert a eu lieu de là où vous l’avez trouvé jusqu’au village?
Nous avons pris la direction du village. On était près de Vitré 2, donc on a choisi de ne plus partir à Moossou.
Précisément, où l’avez-vous emmené à Vitré 2?
Nous l’avons emmené à la résidence de M. Ollo Germain qui se trouve au bord de la lagune. Nous avons jugé que c’est le lieu tout indiqué parce que la cour est bien fermée. Il y a de l’intimité et Moulod, tout le monde le sait, est une autorité. Il ne fallait pas exposer le corps. C’est ainsi que nous sommes allés au domicile de M. Ollo avec sa permission, bien sûr. Dès que nous avons aperçu le maire, nous avons appelé M. Ollo qui est un parent au maire et qui reste très proche de la famille. Au téléphone, il nous a dit: accostez chez moi. Et 10 mn plus tard, il est arrivé en compagnie de la femme du maire.
Quelle ambiance il y avait à votre arrivée au village ?
Ça a été un soulagement parce que pour nous, le plus important, c’était de le retrouver. Lorsque nous l’avons retrouvé, ça a été une satisfaction. Les gens pleuraient, cela est tout à fait normal. Il est le député-maire et il a des parents à Vitré 2.
Avez-vous eu des nouvelles de la seconde victime ?
Lorsque nous avons aperçu le maire, on s’est dit qu’on a, là, un signe de retrouver le jeune mécanicien.
Quels signes ?
On s’est dit que puisque les deux sont tombés au même endroit, c’est probable qu’ils ne soient pas loin l’un de l’autre. Mais malheureusement, il faut compter aussi avec les obstacles comme les roseaux, les salades d’eau. Cela pouvait retarder leur avancée ensemble. Lorsque nous partions pour la recherche du second corps, on nous a appelés pour dire qu’il a été retrouvé sous les roseaux du côté de l’usine de bois SCAF par des pêcheurs maliens.
Que vient de dire votre frère en langue locale ? (Ndlr : Lors de l’interview, un autre jeune a pris la parole pour dire quelque chose en langue locale)
Je me rappelle que lorsque nous avons repêché le corps du maire, il était dans une position donnée. En fait, il faisait face à l’eau. Nous l’avons retourné avant de le mettre dans la pirogue. Mais mystérieusement, alors qu’il était couché dans la pirogue sur le dos, le maire s’est retourné pour faire face au plancher de la pirogue, donc la position initiale qu’il avait dans l’eau. On n’a rien compris. Tout seul, le corps s’est retourné dans la pirogue. Peut-être qu’il a voulu ainsi passer un message.
Arrivés au domicile de M. Ollo, vous avez pris des dispositions suite à ce message ?
Bien sûr. Lorsque nous avons appelé M. Ollo pour l’informer qu’on a retrouvé le corps du maire, il a laissé des consignes à son gardien qui avait donc déjà réservé des pagnes kita. Tout était prêt. Donc on a bien protégé le corps du maire.
Propos recueillis à Vitré 2 par
Diarrassouba Sory
Quand avez-vous été saisi de la disparition du maire ?
Depuis samedi, nous avons reçu la nouvelle. Aussitôt, nous avons organisé un groupe de recherche composé de jeunes et de la génération de nos papas. On a fait la recherche jusqu’à Moossou où il n’était plus certain qu’on retrouve les victimes. On a recommencé aujourd’hui (NDLR : hier lundi). En tant que peuple lagunaire, nous savons qu’il était sûr qu’on les retrouve aujourd’hui.
Combien de pirogues avez-vous mobilisées ?
Nous sommes sortis en eau avec 5 pirogues.
A quelle heure avez-vous retrouvé le maire ?
Vers 11h 30 (Ndlr : hier lundi). Nous avons profité du courant d’eau. Nous allions vers Abidjan et nous l’avons aperçu non loin du parc d’Eloka, dans la direction de Vitré 2. Nous l’avons identifié avant de le hisser dans la pirogue. Ensuite, nous avons appelé M. Ollo Germain, cadre du village qui est arrivé avec Mme Moulod accompagné du Roi de Moossou, Nanan Assoumou Kangah. La marine est ensuite venue. Ils ont fait le constat et un corbillard est venu le chercher.
Dans quel état avez-vous trouvé le corps du maire ?
Le corps était dans un bon état. Il était bien. Logiquement après 3 jours, il devait être enflé mais nous l’avons trouvé en bon état. Il n’était pas défiguré.
Comment le transfert a eu lieu de là où vous l’avez trouvé jusqu’au village?
Nous avons pris la direction du village. On était près de Vitré 2, donc on a choisi de ne plus partir à Moossou.
Précisément, où l’avez-vous emmené à Vitré 2?
Nous l’avons emmené à la résidence de M. Ollo Germain qui se trouve au bord de la lagune. Nous avons jugé que c’est le lieu tout indiqué parce que la cour est bien fermée. Il y a de l’intimité et Moulod, tout le monde le sait, est une autorité. Il ne fallait pas exposer le corps. C’est ainsi que nous sommes allés au domicile de M. Ollo avec sa permission, bien sûr. Dès que nous avons aperçu le maire, nous avons appelé M. Ollo qui est un parent au maire et qui reste très proche de la famille. Au téléphone, il nous a dit: accostez chez moi. Et 10 mn plus tard, il est arrivé en compagnie de la femme du maire.
Quelle ambiance il y avait à votre arrivée au village ?
Ça a été un soulagement parce que pour nous, le plus important, c’était de le retrouver. Lorsque nous l’avons retrouvé, ça a été une satisfaction. Les gens pleuraient, cela est tout à fait normal. Il est le député-maire et il a des parents à Vitré 2.
Avez-vous eu des nouvelles de la seconde victime ?
Lorsque nous avons aperçu le maire, on s’est dit qu’on a, là, un signe de retrouver le jeune mécanicien.
Quels signes ?
On s’est dit que puisque les deux sont tombés au même endroit, c’est probable qu’ils ne soient pas loin l’un de l’autre. Mais malheureusement, il faut compter aussi avec les obstacles comme les roseaux, les salades d’eau. Cela pouvait retarder leur avancée ensemble. Lorsque nous partions pour la recherche du second corps, on nous a appelés pour dire qu’il a été retrouvé sous les roseaux du côté de l’usine de bois SCAF par des pêcheurs maliens.
Que vient de dire votre frère en langue locale ? (Ndlr : Lors de l’interview, un autre jeune a pris la parole pour dire quelque chose en langue locale)
Je me rappelle que lorsque nous avons repêché le corps du maire, il était dans une position donnée. En fait, il faisait face à l’eau. Nous l’avons retourné avant de le mettre dans la pirogue. Mais mystérieusement, alors qu’il était couché dans la pirogue sur le dos, le maire s’est retourné pour faire face au plancher de la pirogue, donc la position initiale qu’il avait dans l’eau. On n’a rien compris. Tout seul, le corps s’est retourné dans la pirogue. Peut-être qu’il a voulu ainsi passer un message.
Arrivés au domicile de M. Ollo, vous avez pris des dispositions suite à ce message ?
Bien sûr. Lorsque nous avons appelé M. Ollo pour l’informer qu’on a retrouvé le corps du maire, il a laissé des consignes à son gardien qui avait donc déjà réservé des pagnes kita. Tout était prêt. Donc on a bien protégé le corps du maire.
Propos recueillis à Vitré 2 par
Diarrassouba Sory