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Politique Publié le mardi 18 octobre 2011 | Soir Info

Tirs nourris à Agban, arrestation du commandant Seka Seka : Grande inquiétude au sein de l`armée

La hiérarchie militaire est à la tâche. Celle-ci est immense. Mais aussi ardue, parce qu'elle n'est pas de tout repos. Qu'est-ce qui a bien pu se passer au camp de gendarmerie d'Agban, dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 octobre 2011 ? Véritable écheveau, cette question l'est. Et la hiérarchie militaire (état-major général et le commandement supérieur de la gendarmerie nationale) s’attelle, en ce moment, à le démêler. Ce dont on est sûr, c'est que, cette nuit-là, des tirs ont été entendus dans ce camp provoquant, à une heure aussi avancée de la nuit, la panique et la peur à Abidjan et banlieue. Ces tirs semblaient traduire, selon des spécialistes en balistique, un mécontentement, une révolte de la part de ceux qui ont fait tonner ces armes. Était-ce une mutinerie ? Si des gendarmes suspectés d'être à la base de ce remue-ménage ont été mis aux arrêts, la hiérarchie militaire dans son enquête devra élucider certaines questions, pour mieux comprendre ce qui s'est réellement passé.
Qui a tiré ?Et pour quelles raisons ? Là réside toute la complexité des investigations. Depuis le dimanche 16 octobre 2011, des '' réunions de crise'' se multiplient aussi bien au niveau de l'état-major général des armées qu'au niveau du commandement supérieur de la gendarmerie. Selon une source bien informée, l'affaire est prise au sérieux par le pouvoir exécutif. Des instructions ont été fermement données pour que toute la lumière soit faite sur ce ''bruit''. D'abord pour identifier tous les auteurs et acteurs de cette nuit de frayeur, en vue de leur appliquer une sanction à décourager ceux qui se hasarderaient à emboucher... les mêmes armes. Et qu'ensuite des dispositions soient prises pour que pareil désordre ne se répète plus.
Outre les diverses réunions pour asseoir des stratégies appropriées pour cette ''étude de cas'', nos sources expliquent que les renseignements généraux ont été renforcés et les mesures sécuritaires ont été revues, afin de mieux les adapter à la situation qui prévaut en ce moment sur le terrain. '' Rien n'est négligé et rien ne sera négligé sur le terrain. Le pays a besoin de stabilité à tous les niveaux. Nous sortons d'une longue crise, et c'est normal que l'on entende tous ces bruits. Mais les nouvelles autorités sont à pied d’œuvre pour offrir la tranquillité aux Ivoiriens qui en ont besoin'', nous a indiqué une source bien introduite au palais présidentiel.
Toutes les mesures qui se prennent actuellement concernent également, a-t-on appris, l'affaire de l'arrestation du commandant Séka Séka, l'ex-aide de camp de Simone Gbagbo, épouse de l'ancien chef de l’État. Si nous nous fions aux informations à notre possession, les grandes oreilles et les grands yeux de l’État sont en éveil de façon permanente et s'étendent dans toute la sous-région pour repérer et capturer tous ceux qui, comme le commandant Séka Séka sont inscrits sur la liste noire des autorités ivoiriennes. Aux dernières nouvelles (non confirmées), l'ex-aide de camp serait détenu au camp commando de Koumassi où l'on lui tire actuellement les vers...disons des informations du nez. Incontestablement, les affaires ''Séka Séka'' et « tirs au camp de gendarmerie d'Agban » créent, au sein de l'armée, une grande inquiétude et appellent à une vigilance accrue.

A. BOUABRE
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