Le vendredi 14 octobre 2011, le Parquet d’Abidjan a annoncé avoir transmis au ministère ivoirien de la justice, un mandat d’arrêt contre Assoa Adou, le président de la coordination Fpi en exil, ‘’aux fins de la saisine des autorités judiciaires’’ du Ghana. En clair, les autorités judicaires et politiques de la Côte d’Ivoire sont aux trousses de l’ex-ministre ivoirien des eaux et forêts, pour des infractions économiques qu’il aurait commises dans la période de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Quelques jours avant cette décision, Assoa Adou qui se trouve en exil au Ghana, avait animé une conférence de presse à Accra pour une fois de plus, réclamer la libération de l’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, mais aussi pour expliquer l’absence des responsables de la coordination qu’il dirige, à la rencontre qu’a eue le président ivoirien Alassane Ouattara avec les refugiés ivoiriens au Ghana, récemment. Cette conférence de presse, selon des sources concordantes, n’avait pas été du goût des autorités ghanéennes qui auraient donné un avertissement à Assoa Adou et ses collaborateurs. Le président de la coordination Fpi en exil se serait fait tirer les oreilles. Les services du ministre de l’Intérieur du Ghana, a-t-on appris, ont demandé aux pro-Gbagbo de mettre fin à leurs activités et déclarations politiques, sous peine de se voir expulsés du Ghana. C’est donc après cet avertissement que les autorités ivoiriennes ont lancé un mandat d’arrêt contre Assoa Adou qui est considéré comme le cerveau de la contestation du régime d’Abidjan depuis le pays d’Atta Mills. Désormais coincé entre la mise en garde des dirigeants ghanéens et le mandat d’arrêt des autorités ivoiriennes, les choses se compliquent pour Assoa Adou et ses camarades de la coordination Fpi en exil. Toujours selon nos sources, depuis l’annonce du mandat d’arrêt, l’ancien ministre ivoirien a réduit ses déplacements dans la capitale ghanéenne. L’arrestation, le samedi 14 octobre 2011 à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, du commandant Séka Séka, ex-aide de camp de Simone Gbagbo, aurait augmenté le degré de méfiance des pro-Gbagbo au Ghana. Toutefois, certains d’entre eux auraient décidé de ne pas se taire et de continuer à faire des déclarations à partir du Ghana. Ils estiment que ce pays ne peut pas les livrer à leurs ‘’adversaires politiques’’ en Côte d’Ivoire. Comment le Ghana appréciera-t-il cette position ? Seul le président ghanéen Atta Mills peut répondre à la question. Mais, pour l’instant, le passage du chef de l’Etat ivoirien à Accra, semble avoir modifié la table d’opération des farouches partisans du président ivoirien déchu le 11 avril 2011.
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa