A l’heure du bilan de la 17e édition du festival Vacances culture, deux faits majeurs ont caractérisé la fête : une bonne prestation des participants et une organisation qui a eu de nombreuses failles.
« Il y a eu des imperfections. Vous pouvez comprendre qu’après une longue rupture, toute reprise comporte sa phase d’apprentissage. Nous prendrons toutes les dispositions pour que les éditions à venir connaissent de très bonnes organisations », ainsi s’est prononcé Maurice Kouakou Bandaman, samedi dernier, à la cérémonie de clôture de l’édition 2011 de Vacances culture à l’auditorium du lycée Mamie Adjoua, à Yamoussoukro. Sur la question de l’organisation, tous les festivaliers sont unanimes. Ils n’ont pas vécu et presté dans les meilleures conditions durant les cinq jours passés dans la capitale politique. « Il y a eu un problème technique. L’éclairage de la scène et la mauvaise qualité du son ont impacté sur les prestations », a signifié, Liézin Kouakou, porte-parole des festivaliers. Au réfectoire, les participants devaient faire une longue queue au bout de laquelle ils ne parviennent pas, souvent, à avoir de quoi manger. Le public a aussi manqué à l’appel. La visite touristique, un pan important du festival, qui aurait permis aux artistes de faire le tour de la capitale politique n’a pas eu lieu. A cela, il faut ajouter la non-tenue de l’atelier Ntic (2D, 3D) à cause d’une indisponibilité des animateurs de cette séquence. Le commissaire du festival, Calixte Angaman, a déploré ces ratés indépendants de la volonté du comité d’organisation. Et de regretter à son tour : « les organisateurs ont mangé dans les mêmes conditions que les festivaliers. Nous avons réévalué à la hausse la dotation en nourriture par individu. Sur 300 personnes à gérer au départ, nous sommes allés au-delà. Un groupe comme Man qui devait avoir 10 participants, est arrivé avec une équipe de 18 personnes. Mais, nous avons accueilli tout ce monde les bras ouverts ». Hormis ces couacs, tous les observateurs sont unanimes. De toute l’histoire de ce concours, aucune édition n’a égalé celle-là. Et, les notes attribuées par le jury sont évocatrices. Le Kéïbafone d’Adjamé a obtenu la plus forte moyenne 17,16/20. Et, la chorale du Mont Caramel de Daloa tient la dernière place avec 12 de moyenne. Soit, la mention assez-bien. Les jeunes se sont exprimés avec dextérité et plusieurs découvertes ont eu lieu. C’est le cas de Néa Rodrigue Daly, artiste-peintre handicapé venu de Guibéroua, lauréat de la catégorie, qui peint avec la bouche. La petite Bernadette Ettien, 12 ans, danseuse des princes du Sanwi d’Aboisso, a rassuré que la culture ivoirienne a de la relève…Mais, le plus incroyable a été l’esprit de créativité qui a cramé toutes les bornes classiques. Il n’était pas rare de constater que le voisin direct se retrouve sur scène ou encore qu’un spectateur se transforme en acteur. De belles initiatives, parfois osées, qui ont émerveillé le président du jury, Henri N’Koumo. « Les festivaliers ont étiré un peu plus loin l’espace de la création. Pour ce qui est du théâtre, par exemple, on est passé du théâtre avec la scène à l’italienne à un non-théâtre. A savoir, la négation des codes fonctionnels et fondamentaux », a-t-il apprécié tout en recommandant un bon suivi de tous les participants de cette année.
Le fair-play des perdants
« Le talent réconcilie en ce sens qu’il sait mettre d’accord vainqueurs et vaincus ». La grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté, ne pensait pas bien dire à la cérémonie d’ouverture de l’édition 2011 de Vacances culture, le 12 octobre dernier, sur l’esplanade du lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro. Il a fallu attendre le verdict du jury, samedi, pour mesurer toute l’ampleur de cette phrase. Aucune larme, aucune protestation et les contestations étaient mesurées. Tout le monde semblait heureux, même les perdants. « Je suis pleinement satisfait de la prestation de ma troupe. Je suis très heureux d’être-là, aujourd’hui, par rapport à ce que nous avons vu », s’est réjoui Antoine Fofana, responsable de la Troupe artistique les seigneurs de l’évangile (Tase) de Yopougon. Pour Ouattara Abdoulaye venu avec le groupe Sabary de Bouaké, c’est le plus fort qui a gagné. Et, il le dit en compagnie de son ami Bienvenu Amon Landry du Wokpomi de Marcory, vainqueur du grand prix de la cohésion nationale. Même s’il n’est pas d’accord avec le choix du jury pour ce qui est de la discipline peinture, Coulibaly Yassaga, concurrent dans cette catégorie, exprime son mécontentement avec courtoisie. « Je félicite les lauréats notamment le handicapé (qui peint avec la bouche) désigné meilleur peintre. Ce que je recommande, c’est de juger la peinture et non la façon de peindre. Le gagnant est extraordinaire. Mais, pour une telle compétition, je suis formel, le peintre et non la façon de peindre », insiste-t-il. Dans la soirée de samedi, tous les festivaliers ont fait la bamboula à l’Alliance franco-ivoirienne (Afi), main dans la main. Pour dire qu’ils ont épousé le thème du concours, « jeunesse, création et réconciliation nationale ».
S.A.
« Il y a eu des imperfections. Vous pouvez comprendre qu’après une longue rupture, toute reprise comporte sa phase d’apprentissage. Nous prendrons toutes les dispositions pour que les éditions à venir connaissent de très bonnes organisations », ainsi s’est prononcé Maurice Kouakou Bandaman, samedi dernier, à la cérémonie de clôture de l’édition 2011 de Vacances culture à l’auditorium du lycée Mamie Adjoua, à Yamoussoukro. Sur la question de l’organisation, tous les festivaliers sont unanimes. Ils n’ont pas vécu et presté dans les meilleures conditions durant les cinq jours passés dans la capitale politique. « Il y a eu un problème technique. L’éclairage de la scène et la mauvaise qualité du son ont impacté sur les prestations », a signifié, Liézin Kouakou, porte-parole des festivaliers. Au réfectoire, les participants devaient faire une longue queue au bout de laquelle ils ne parviennent pas, souvent, à avoir de quoi manger. Le public a aussi manqué à l’appel. La visite touristique, un pan important du festival, qui aurait permis aux artistes de faire le tour de la capitale politique n’a pas eu lieu. A cela, il faut ajouter la non-tenue de l’atelier Ntic (2D, 3D) à cause d’une indisponibilité des animateurs de cette séquence. Le commissaire du festival, Calixte Angaman, a déploré ces ratés indépendants de la volonté du comité d’organisation. Et de regretter à son tour : « les organisateurs ont mangé dans les mêmes conditions que les festivaliers. Nous avons réévalué à la hausse la dotation en nourriture par individu. Sur 300 personnes à gérer au départ, nous sommes allés au-delà. Un groupe comme Man qui devait avoir 10 participants, est arrivé avec une équipe de 18 personnes. Mais, nous avons accueilli tout ce monde les bras ouverts ». Hormis ces couacs, tous les observateurs sont unanimes. De toute l’histoire de ce concours, aucune édition n’a égalé celle-là. Et, les notes attribuées par le jury sont évocatrices. Le Kéïbafone d’Adjamé a obtenu la plus forte moyenne 17,16/20. Et, la chorale du Mont Caramel de Daloa tient la dernière place avec 12 de moyenne. Soit, la mention assez-bien. Les jeunes se sont exprimés avec dextérité et plusieurs découvertes ont eu lieu. C’est le cas de Néa Rodrigue Daly, artiste-peintre handicapé venu de Guibéroua, lauréat de la catégorie, qui peint avec la bouche. La petite Bernadette Ettien, 12 ans, danseuse des princes du Sanwi d’Aboisso, a rassuré que la culture ivoirienne a de la relève…Mais, le plus incroyable a été l’esprit de créativité qui a cramé toutes les bornes classiques. Il n’était pas rare de constater que le voisin direct se retrouve sur scène ou encore qu’un spectateur se transforme en acteur. De belles initiatives, parfois osées, qui ont émerveillé le président du jury, Henri N’Koumo. « Les festivaliers ont étiré un peu plus loin l’espace de la création. Pour ce qui est du théâtre, par exemple, on est passé du théâtre avec la scène à l’italienne à un non-théâtre. A savoir, la négation des codes fonctionnels et fondamentaux », a-t-il apprécié tout en recommandant un bon suivi de tous les participants de cette année.
Le fair-play des perdants
« Le talent réconcilie en ce sens qu’il sait mettre d’accord vainqueurs et vaincus ». La grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté, ne pensait pas bien dire à la cérémonie d’ouverture de l’édition 2011 de Vacances culture, le 12 octobre dernier, sur l’esplanade du lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro. Il a fallu attendre le verdict du jury, samedi, pour mesurer toute l’ampleur de cette phrase. Aucune larme, aucune protestation et les contestations étaient mesurées. Tout le monde semblait heureux, même les perdants. « Je suis pleinement satisfait de la prestation de ma troupe. Je suis très heureux d’être-là, aujourd’hui, par rapport à ce que nous avons vu », s’est réjoui Antoine Fofana, responsable de la Troupe artistique les seigneurs de l’évangile (Tase) de Yopougon. Pour Ouattara Abdoulaye venu avec le groupe Sabary de Bouaké, c’est le plus fort qui a gagné. Et, il le dit en compagnie de son ami Bienvenu Amon Landry du Wokpomi de Marcory, vainqueur du grand prix de la cohésion nationale. Même s’il n’est pas d’accord avec le choix du jury pour ce qui est de la discipline peinture, Coulibaly Yassaga, concurrent dans cette catégorie, exprime son mécontentement avec courtoisie. « Je félicite les lauréats notamment le handicapé (qui peint avec la bouche) désigné meilleur peintre. Ce que je recommande, c’est de juger la peinture et non la façon de peindre. Le gagnant est extraordinaire. Mais, pour une telle compétition, je suis formel, le peintre et non la façon de peindre », insiste-t-il. Dans la soirée de samedi, tous les festivaliers ont fait la bamboula à l’Alliance franco-ivoirienne (Afi), main dans la main. Pour dire qu’ils ont épousé le thème du concours, « jeunesse, création et réconciliation nationale ».
S.A.