Les enquêtes ouvertes, depuis le 29 avril 2011 sur les événements douloureux qui ont émaillé la crise post-électorale, suivent leur cours. Les auditions et les arrestations se poursuivent afin de faire toute la lumière et situer les responsabilités sur les crimes commis pendant la crise post-électorale. A cet effet, le général Philippe Mangou, ex-chef d'état-major de l'Armée ivoirienne et des officiers issus des ex-Fds, ont été convoqués par les enquêteurs. Une source proche du dossier nous a confié que le Gal Mangou a été convoqué et entendu une première fois le mardi 18 octobre, et devrait être entendu à nouveau hier mercredi 19 octobre. D'autres officiers, notamment le colonel Sako Réné et l'adjoint du Contre-Amiral Vagba Faussignaux, commandant de la Marine nationale, ont eux aussi été convoqués hier mercredi pour être entendus. Ils ne seraient pas seuls sur la liste des officiers des ex-Fds à être entendus. Il faut rappeler que ce sont environ 49 membres des ex-Forces de défense et de sécurité, dont 25 militaires, 16 gendarmes et 8 policiers, qui sont inculpés pour divers crimes commis pendant la crise post-électorale. Selon le commissaire du gouvernement Ange Kessi dont les propos ont été rapportés par l'Afp, ces militaires sont poursuivis pour «assassinat, arrestations illégales, entretien illicite de milices, achats d'armes, violations de consignes, etc.». L'autre officier de l'ancienne armée, le commandant Séka Séka, qui était activement recherché par les autorités ivoiriennes, mis aux arrêts le samedi 15 octobre dernier à l'aéroport d'Abidjan, n'est pas en reste des interrogatoires. Selon notre source, l'ex-garde du corps de l'ex-première Dame, Simone Gbagbo, était l'un des officiers des ex-Fds les plus recherchés. Il devrait être entendu par les enquêteurs sur son implication dans la crise post-électorale. Mais, étant en fuite, son audition n'avait pu se faire. Avec sa récente arrestation par la gendarmerie ivoirienne, il passera finalement devant les enquêteurs. Le commandant Séka Séka devrait répondre à une pluie de chefs d'accusations dont des crimes de sang, des violations des droits de l'homme, des violations de consignes, atteinte à la sureté de l'Etat, détournement de deniers publics, de matériels publics, activités commerciales et commerces illicites, achat d'armes et munitions de guerre, arrestations illégales, séquestrations, meurtres, recèle de cadavre, vol, viol et violation de consigne, etc. Il revient au juge d'instruction de spécifier les chefs d'accusations, après audition et enquêtes. Le Commandant Séka Séka, en plus des différentes charges retenues contre lui, sera également poursuivi pour désertion. La raison, il a quitté son unité sans en informer sa hiérarchie. Le code pénal en son article 443 établit le délit de désertion après une absence de 6 jours. Les enquêtes se poursuivent et les procès sont loin de se tenir maintenant.
Marcelle AKA
Marcelle AKA