Le négationnisme. C’est la nouvelle arme du Front populaire ivoirien. Conscients que les faits parlent d’eux-mêmes, les caciques de l’ancien régime ont décidé de retourner l’opinion en leur faveur. A doses homéopathiques, ils tentent de distiller des contre-vérités pour encore tromper les Ivoiriens et leurs partisans. Décryptage des dix mensonges que le FPI utilise pour essayer de travestir l’histoire récente de la Côte d’Ivoire.
C’est Lénine qui avait coutume de dire : « Les faits sont les faits et les faits sont têtus ».
Pour expliquer qu’on a beau chercher à les travestir, on n’y parviendra jamais. Surtout, lorsque les événements se sont déroulés dans un passé encore récent et que les contemporains sont toujours de ce monde. Même si dans la démarche communiste- qu’affectionne beaucoup le FPI- « un mensonge mille fois répété tend à devenir une vérité », il faut reconnaître que ce qui se passe et se dit actuellement dans le camp de Laurent Gbagbo heurte et choque la morale.
Premier mensonge : Ouattara n’a pas fait un coup d’Etat
L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, de l’avis d’observateurs, a été l’une des mieux organisées en Afrique. Les Ivoiriens, dans leur large majorité, ont décidé d’y prendre part. A preuve, les 83% et 81% de taux de participation obtenus respectivement au premier et deuxième tour de cette élection. Au cours de cette consultation populaire, les Ivoiriens ont clairement exprimé leur volonté de changement. En dépit de quelques cas de violence dans certaines zones, les deux tours du scrutin se sont déroulés, selon la quasi-totalité des observateurs internationaux, dans de bonnes conditions. A l’issue du scrutin, le candidat Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur avec 54,10% des suffrages exprimés contre 45,9% pour le candidat Laurent Gbagbo. Le président Ouattara doit donc bien sa place à la tête de la Côte d’Ivoire aux Ivoiriens qui ont porté dans leur majorité leur choix sur sa personne.
Deuxième mensonge : Le FPI n’a pas gagné l’élection présidentielle
Les résultats du dernier scrutin présidentiel parlent d’eux-mêmes. Laurent Gbagbo, au second tour, a obtenu 45,90% des suffrages exprimés contre 54,10% pour son challenger Alassane Ouattara. Sur ce point, la Commission électorale indépendante qui publie les résultats provisoires de l’élection présidentielle et le Conseil constitutionnel qui statue en dernier ressort sont en parfait accord. Les chiffres donnés par Paul Yao N’Dré ne sont pas différents de ceux donnés par le président Youssouf Bakayoko. Le président du Conseil constitutionnel n’a pas contesté les chiffres rendus public par le président de la CEI. Mais là où il y a eu problème, c’est lorsqu’il a pris sur lui-même de retrancher des voix à l’adversaire de Laurent Gbagbo pour faire de ce dernier, vainqueur de l’élection. Sous prétexte qu’il y aurait eu des violences au nord et au centre-nord. Un acte qui avait fini de convaincre l’opinion que Laurent Gbagbo et le FPI avaient vraiment perdu la bataille des urnes. Le LMP, pour justifier l’injustifiable, répète que l’ancien chef de l’Etat a gagné l’élection présidentielle « selon la Constitution ». Mais depuis quand la Constitution fait d’un individu un président de la République ! Le 28 novembre 2010, le peuple a parlé. Et Laurent Gbagbo et le FPI ont perdu l’élection présidentielle. Le débat à ce niveau est définitivement clos. Même si au niveau des stratèges de l’ancien régime, on veut entretenir la confusion dans les esprits pour tenter d’effacer la cuisante défaite qu’a subie le champion de l’ex-camp LMP.
Troisième mensonge : Il n’y a pas eu de fraudes massives au nord
L’ex-camp LMP prétend qu’au nord et au centre-nord, une fraude à grande échelle a été organisée par les partisans du candidat du RHDP avec la complicité des Forces armées des Forces nouvelles. Il n’en est rien. Malgré les témoignages fabriqués de toutes pièces par l’ancien camp de la Majorité présidentielle, des témoignages d’observateurs internationaux présents dans la zone au moment des faits, des préfets des régions incriminées, des dignitaires religieux de l’église catholique et des diplomates présents au nord le jour du vote ont reconnu que dans l’ensemble le scrutin présidentiel s’est déroulé normalement dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Les témoignages de ces personnalités et observateurs cités ont certes reconnu qu’il y a eu des incidents aux alentours de certains bureaux de vote. Mais, ont très vite ajouté que ces faits n’étaient pas en mesure d’influencer le scrutin. L’ONUCI qui a déployé des observateurs sur toute l’étendue du territoire a rappelé qu’il y a eu le jour du vote, plus d’actes de violence à l’ouest qu’au nord. Mais que ces comportements regrettables n’étaient pas à même d’entacher la sincérité du scrutin. Au nord comme au centre-nord, on n’a pas bourré les urnes et fait voter les morts. Le nombre de suffrages exprimés ne dépasse pas le nombre d’inscrits comme le laissent entendre des cadres LMP comme Gnamien Messou. C’est encore un gros mensonge que le FPI tente de mettre dans l’esprit des Ivoiriens. Les Procès verbaux de la CEI sont encore là et tout Ivoirien peut les vérifier à tout moment.
Quatrième mensonge: Les militants du FPI n’ont pas été empêchés de voter au nord
Pour qui connait la Côte d’Ivoire, le score réalisé au nord et au centre-nord par le FPI et ses alliés n’est pas étonnant. La piètre performance réalisée par l’ex-camp LMP n’est due à un quelconque empêchement de vote des militants LMP. Depuis sa création, le parti de Laurent Gbagbo n’a jamais eu un élu au nord et au centre-nord. Même lorsqu’il était au pouvoir. Cette partie de la Côte d’Ivoire a toujours voté pour le RDR ou pour le PDCI-RDA. Il est normal qu’avec la coalition créée par les deux partis, le FPI et ses alliés ne puissent recueillir que des strapontins. Ces scores à la soviet, comme le dit le camp de Gbagbo, est simplement dû à la forte implantation du RDR dans le nord. Concernant les prétendus empêchements de vote, il faut rappeler qu’à la veille du scrutin, Laurent Gbagbo a fait déployer 1500 éléments des ex-FDS dans le nord. Où étaient-ils quand on empêchait les partisans de Gbagbo de voter ? En réalité, il n’y a rien eu, en dehors de quelles frictions qui entourent toujours les bureaux de vote le jour du scrutin. Certains éléments des ex-FDS envoyés au nord, ont même été surpris de constater que le camp Gbagbo se plaignait de violences sur ses électeurs, voire des viols et assassinats. Mieux, le jour du scrutin, la RTI a envoyé sur toute l’étendue du territoire, des équipes de reportage. En outre des journalistes de la presse nationale comme internationale étaient présents dans certains centres au nord et au centre-nord. Pourquoi les reportages de la RTI diffusés le même jour comme le lendemain, n’ont-ils pas fait cas de ces violences ? Pourquoi la presse écrite dans son ensemble n’a pas mentionné ces empêchements de vote suivis des crimes que l’ex-camp LMP brandit comme argument ? Ce mensonge est donc grossier.
Cinquième mensonge : La certification s’est faite avant la décision du Conseil constitutionnel
C’est le faux argument sur lequel s’appuie le camp Gbagbo pour tenter de discréditer le travail scientifique abattu par l’ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Yung Jin Choi. Les cadres du FPI disent à qui veut les entendre que l’ancien patron de l’ONUCI a publié les résultats de sa certification avant la décision de Paul Yao N’Dré. Ce qui est encore un gros mensonge. Lorsque la bataille faisait rage entre la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel, Choi s’est gardé de prendre position. Le président Youssouf Bakayoko a donné les résultats provisoires du deuxième tour de l’élection présidentielle le 2 décembre 2010 dans l’après-midi. Paul Yao N’Dré, , est intervenu quelques heures apès, sur les antennes de la RTI pour contester la validité de ces chiffres donnant Ouattara vainqueur du scrutin. « Vous aurez les vrais résultats de l’élection présidentielle dans les heures à venir », a-t-il lancé au journaliste qui l’interviewait ce jour-là. Le lendemain, 3 décembre 2010, le président du Conseil constitutionnel donnait les résultats dits définitifs de l’élection présidentielle où il annonce Laurent Gbagbo vainqueur. Non sans avoir annulé les votes dans quatre localités du nord et du centre-nord. Sous prétexte qu’il aurait eu des violences dans ces zones, contre les partisans du candidat de LMP. C’est après cette décision qui heurtait la morale et le bon sens que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a donné les résultats de sa certification. « Les résultats donnés tout à l’heure ne reflètent pas la réalité du choix des Ivoiriens. Les chiffres donnés par la CEI sont plus proches de la vérité. Par conséquent, nous nous en tenons à ces chiffres», a-t-il déclaré en substance quelques minutes seulement après la décision du Conseil constitutionnel. Et non avant, comme l’on l’entend dans le camp Gbagbo.
Sixième mensonge: Le recomptage des voix
On dit souvent dans l’ex-camp LMP que si on avait accepté de recompter les voix, on ne serait pas arrivé à la grave crise post-électorale que la Côte d’Ivoire a connue. On va même jusqu’à dire que c’est parce que le candidat du RDR et la communauté internationale qui le soutient savent que Laurent Gbagbo a gagné la présidentielle qu’ils refusent le recomptage des voix. Ici, c’est une grave méprise qui ne dit pas son nom. Le recomptage des voix dans le contentieux électoral qui a suivi l’élection présidentielle n’avait pas sa raison d’être. Pour cette simple raison. Le Conseil constitutionnel et la CEI étaient d’accord sur les résultats sortis des urnes. A ce niveau, il n’y avait pas de conflit entre les deux institutions chargées du processus électoral. Alors pourquoi procéder au recomptage des voix quand la CEI et le Conseil constitutionnel sont d’accord sur les chiffres issus du dépouillement des voix ? En réalité, le FPI et ses alliés voulaient se servir de cette trouvaille pour gagner du temps. Un piège dans lequel le RHDP et la communauté internationale ont refusé de s’engouffrer. C’est la raison pour laquelle le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies qui a suivi de bout en bout le dossier et qui connait la vérité a déclaré que : « ce serait une grave injustice de le faire ».
Septième mensonge : Le panel n’a pas demandé le recomptage des voix
Le président Laurent Gbagbo face au désaveu de toute la communauté internationale et des grandes puissances occidentales, a réclamé l’arbitrage de l’Union africaine. La communauté africaine en laquelle il fondait des espoirs de soutiens, a décidé de mettre sur pied un panel de chefs d’Etat pour régler le problème. Le Panel, après plusieurs tractations tant sur le terrain qu’Addis Abebas, a donné son verdict le 10 mars 2010. « Ouattara est le président élu de la Côte d’Ivoire ». Ainsi pouvait se résumer le communiqué final de la réunion des chefs d’Etat. La médiation qui devait venir Abidjan les deux semaines qui suivaient devrait, comme le mentionnait le communiqué, trouver les voies et moyens pour mettre en application les décisions de cette mesure. Mais il ne s’agissait pas pour les médiateurs de l’Union africaine de venir recompter les voix. La médiation avait 15 jours pour venir imposer aux différentes parties, les « mesures contraignantes » de l’UA. Mais face aux tergiversations de la diplomatie africaine, le président Alassane Ouattara a décidé de prendre ses responsabilités pour mettre fin aux souffrances des populations et à une situation inacceptable qui n’avait que trop duré.
Huitième mensonge : La mort des six femmes d’Abobo
C’est ici que le FPI montre tout son cynisme. Et ce n’est pas exagéré lorsque le président Barack Obama parle de « faille morale ». En dépit de toutes preuves qui existent contre eux dans cette affaire, les caciques du FPI continuent de dire que la boucherie du 3 mars dernier est un montage. Hier encore dans une longue déclaration parue dans « Notre Voie », Alain Dogou, ministre de la Défense dans le gouvernement clandestin du Pr. Aké N’Gbo, tente de distraire l’opinion en faisant croire que les six femmes qui ont été assassinées à l’arme lourde à Abobo, est un montage ourdi par le RHDP et la communauté internationale. Pour lui, la mort de Ouattara Rokia, Coulibaly Fatoumata, Touré Adjara, Koné Mammou, Sylla Malô et Coulibaly Aminata est une sordide mise en scène pour discréditer le régime de Laurent Gbagbo. En disant cela, Alain Dogou achève de montrer à tous ceux qui croyaient encore à une capacité de rédemption du FPI, que Laurent Gbagbo et ses camarades n’ont vraiment aucune morale.
Neuvième mensonge : C’est le FPI qui a provoqué une guerre longtemps préparée
L’autre mensonge que le FPI tente d’imposer, c’est faire croire que la crise post-électorale est le fait du président Ouattara. Ce qui est archifaux. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait maintenant que la crise post-électorale a été longtemps préparée par le premier cercle des décideurs de la refondation. A voir la quantité d’armes qui a été achetées en violation de l’embargo sur les armes. Lorsque Laurent Gbagbo disait à Divo, lors de l’installation de la Compagnie républicaine de Sécurité III : « Matez tous ceux qui se lèveront contre le processus électoral ! », il savait de quoi il parlait. Quand Laurent Gbagbo s’entêtait envers et contre tous, lorsqu’il défiait le monde entier, tout le monde s’interrogeait : « Mais sur quoi compte-t-il pour se comporter ainsi ? ». Il a fallu que l’on découvre l’impressionnant arsenal qu’il avait bâti, après sa chute, pour le comprendre. Ouattara n’a engagé aucune guerre contre quelqu’un. Laurent Gbagbo avant même d’aller aux élections avaient déjà tout planifié.
Il savait qu’il allait perdre les élections au second tour. Et pensait pouvoir s’imposer aux Ivoiriens par la force.
Dixième mensonge : L’armée française n’ a pas capturé Gbagbo
Autre mensonge. La France n’a fait ni un coup d’Etat ni capturé Laurent Gbagbo pour le remettre aux FRCI. La France, dans la crise post-électorale, a agi dans le cadre de la résolution 1975 des Nations unies. Les frappes et bombardements des hélicoptères français visaient à détruire toutes les armes lourdes que les troupes proches de l’ancien chef de l’Etat n’hésitaient pas à utiliser contre les innocentes populations. La France et les hélicoptères de l’ONUCI n’ont fait que réduire la capacité de nuisance des chiens de guerre de Laurent Gbagbo. Tout le monde sait que la capture de l’ancien dictateur a été faite par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Les images montrant le commandant Touré Hervé dit « Vetcho » en train de porter un casque et un gilet pare-balles à l’ancien président l’attestent encore. Si aujourd’hui, le président Laurent Gbagbo, sa femme et ses proches sont encore en vie, c’est grâce au président Alassane Ouattara et les FRCI. Mais peut-on raisonner des gens qui ont décidé de faire de la mauvaise foi leur religion ? Assurément pas. Avec ces dix mensonges, le FPI et ses alliés veulent falsifier l’histoire encore fraîche de la Côte d’Ivoire. Mais c’est peine perdue.
Jean-Claude Coulibaly
C’est Lénine qui avait coutume de dire : « Les faits sont les faits et les faits sont têtus ».
Pour expliquer qu’on a beau chercher à les travestir, on n’y parviendra jamais. Surtout, lorsque les événements se sont déroulés dans un passé encore récent et que les contemporains sont toujours de ce monde. Même si dans la démarche communiste- qu’affectionne beaucoup le FPI- « un mensonge mille fois répété tend à devenir une vérité », il faut reconnaître que ce qui se passe et se dit actuellement dans le camp de Laurent Gbagbo heurte et choque la morale.
Premier mensonge : Ouattara n’a pas fait un coup d’Etat
L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, de l’avis d’observateurs, a été l’une des mieux organisées en Afrique. Les Ivoiriens, dans leur large majorité, ont décidé d’y prendre part. A preuve, les 83% et 81% de taux de participation obtenus respectivement au premier et deuxième tour de cette élection. Au cours de cette consultation populaire, les Ivoiriens ont clairement exprimé leur volonté de changement. En dépit de quelques cas de violence dans certaines zones, les deux tours du scrutin se sont déroulés, selon la quasi-totalité des observateurs internationaux, dans de bonnes conditions. A l’issue du scrutin, le candidat Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur avec 54,10% des suffrages exprimés contre 45,9% pour le candidat Laurent Gbagbo. Le président Ouattara doit donc bien sa place à la tête de la Côte d’Ivoire aux Ivoiriens qui ont porté dans leur majorité leur choix sur sa personne.
Deuxième mensonge : Le FPI n’a pas gagné l’élection présidentielle
Les résultats du dernier scrutin présidentiel parlent d’eux-mêmes. Laurent Gbagbo, au second tour, a obtenu 45,90% des suffrages exprimés contre 54,10% pour son challenger Alassane Ouattara. Sur ce point, la Commission électorale indépendante qui publie les résultats provisoires de l’élection présidentielle et le Conseil constitutionnel qui statue en dernier ressort sont en parfait accord. Les chiffres donnés par Paul Yao N’Dré ne sont pas différents de ceux donnés par le président Youssouf Bakayoko. Le président du Conseil constitutionnel n’a pas contesté les chiffres rendus public par le président de la CEI. Mais là où il y a eu problème, c’est lorsqu’il a pris sur lui-même de retrancher des voix à l’adversaire de Laurent Gbagbo pour faire de ce dernier, vainqueur de l’élection. Sous prétexte qu’il y aurait eu des violences au nord et au centre-nord. Un acte qui avait fini de convaincre l’opinion que Laurent Gbagbo et le FPI avaient vraiment perdu la bataille des urnes. Le LMP, pour justifier l’injustifiable, répète que l’ancien chef de l’Etat a gagné l’élection présidentielle « selon la Constitution ». Mais depuis quand la Constitution fait d’un individu un président de la République ! Le 28 novembre 2010, le peuple a parlé. Et Laurent Gbagbo et le FPI ont perdu l’élection présidentielle. Le débat à ce niveau est définitivement clos. Même si au niveau des stratèges de l’ancien régime, on veut entretenir la confusion dans les esprits pour tenter d’effacer la cuisante défaite qu’a subie le champion de l’ex-camp LMP.
Troisième mensonge : Il n’y a pas eu de fraudes massives au nord
L’ex-camp LMP prétend qu’au nord et au centre-nord, une fraude à grande échelle a été organisée par les partisans du candidat du RHDP avec la complicité des Forces armées des Forces nouvelles. Il n’en est rien. Malgré les témoignages fabriqués de toutes pièces par l’ancien camp de la Majorité présidentielle, des témoignages d’observateurs internationaux présents dans la zone au moment des faits, des préfets des régions incriminées, des dignitaires religieux de l’église catholique et des diplomates présents au nord le jour du vote ont reconnu que dans l’ensemble le scrutin présidentiel s’est déroulé normalement dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Les témoignages de ces personnalités et observateurs cités ont certes reconnu qu’il y a eu des incidents aux alentours de certains bureaux de vote. Mais, ont très vite ajouté que ces faits n’étaient pas en mesure d’influencer le scrutin. L’ONUCI qui a déployé des observateurs sur toute l’étendue du territoire a rappelé qu’il y a eu le jour du vote, plus d’actes de violence à l’ouest qu’au nord. Mais que ces comportements regrettables n’étaient pas à même d’entacher la sincérité du scrutin. Au nord comme au centre-nord, on n’a pas bourré les urnes et fait voter les morts. Le nombre de suffrages exprimés ne dépasse pas le nombre d’inscrits comme le laissent entendre des cadres LMP comme Gnamien Messou. C’est encore un gros mensonge que le FPI tente de mettre dans l’esprit des Ivoiriens. Les Procès verbaux de la CEI sont encore là et tout Ivoirien peut les vérifier à tout moment.
Quatrième mensonge: Les militants du FPI n’ont pas été empêchés de voter au nord
Pour qui connait la Côte d’Ivoire, le score réalisé au nord et au centre-nord par le FPI et ses alliés n’est pas étonnant. La piètre performance réalisée par l’ex-camp LMP n’est due à un quelconque empêchement de vote des militants LMP. Depuis sa création, le parti de Laurent Gbagbo n’a jamais eu un élu au nord et au centre-nord. Même lorsqu’il était au pouvoir. Cette partie de la Côte d’Ivoire a toujours voté pour le RDR ou pour le PDCI-RDA. Il est normal qu’avec la coalition créée par les deux partis, le FPI et ses alliés ne puissent recueillir que des strapontins. Ces scores à la soviet, comme le dit le camp de Gbagbo, est simplement dû à la forte implantation du RDR dans le nord. Concernant les prétendus empêchements de vote, il faut rappeler qu’à la veille du scrutin, Laurent Gbagbo a fait déployer 1500 éléments des ex-FDS dans le nord. Où étaient-ils quand on empêchait les partisans de Gbagbo de voter ? En réalité, il n’y a rien eu, en dehors de quelles frictions qui entourent toujours les bureaux de vote le jour du scrutin. Certains éléments des ex-FDS envoyés au nord, ont même été surpris de constater que le camp Gbagbo se plaignait de violences sur ses électeurs, voire des viols et assassinats. Mieux, le jour du scrutin, la RTI a envoyé sur toute l’étendue du territoire, des équipes de reportage. En outre des journalistes de la presse nationale comme internationale étaient présents dans certains centres au nord et au centre-nord. Pourquoi les reportages de la RTI diffusés le même jour comme le lendemain, n’ont-ils pas fait cas de ces violences ? Pourquoi la presse écrite dans son ensemble n’a pas mentionné ces empêchements de vote suivis des crimes que l’ex-camp LMP brandit comme argument ? Ce mensonge est donc grossier.
Cinquième mensonge : La certification s’est faite avant la décision du Conseil constitutionnel
C’est le faux argument sur lequel s’appuie le camp Gbagbo pour tenter de discréditer le travail scientifique abattu par l’ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Yung Jin Choi. Les cadres du FPI disent à qui veut les entendre que l’ancien patron de l’ONUCI a publié les résultats de sa certification avant la décision de Paul Yao N’Dré. Ce qui est encore un gros mensonge. Lorsque la bataille faisait rage entre la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel, Choi s’est gardé de prendre position. Le président Youssouf Bakayoko a donné les résultats provisoires du deuxième tour de l’élection présidentielle le 2 décembre 2010 dans l’après-midi. Paul Yao N’Dré, , est intervenu quelques heures apès, sur les antennes de la RTI pour contester la validité de ces chiffres donnant Ouattara vainqueur du scrutin. « Vous aurez les vrais résultats de l’élection présidentielle dans les heures à venir », a-t-il lancé au journaliste qui l’interviewait ce jour-là. Le lendemain, 3 décembre 2010, le président du Conseil constitutionnel donnait les résultats dits définitifs de l’élection présidentielle où il annonce Laurent Gbagbo vainqueur. Non sans avoir annulé les votes dans quatre localités du nord et du centre-nord. Sous prétexte qu’il aurait eu des violences dans ces zones, contre les partisans du candidat de LMP. C’est après cette décision qui heurtait la morale et le bon sens que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a donné les résultats de sa certification. « Les résultats donnés tout à l’heure ne reflètent pas la réalité du choix des Ivoiriens. Les chiffres donnés par la CEI sont plus proches de la vérité. Par conséquent, nous nous en tenons à ces chiffres», a-t-il déclaré en substance quelques minutes seulement après la décision du Conseil constitutionnel. Et non avant, comme l’on l’entend dans le camp Gbagbo.
Sixième mensonge: Le recomptage des voix
On dit souvent dans l’ex-camp LMP que si on avait accepté de recompter les voix, on ne serait pas arrivé à la grave crise post-électorale que la Côte d’Ivoire a connue. On va même jusqu’à dire que c’est parce que le candidat du RDR et la communauté internationale qui le soutient savent que Laurent Gbagbo a gagné la présidentielle qu’ils refusent le recomptage des voix. Ici, c’est une grave méprise qui ne dit pas son nom. Le recomptage des voix dans le contentieux électoral qui a suivi l’élection présidentielle n’avait pas sa raison d’être. Pour cette simple raison. Le Conseil constitutionnel et la CEI étaient d’accord sur les résultats sortis des urnes. A ce niveau, il n’y avait pas de conflit entre les deux institutions chargées du processus électoral. Alors pourquoi procéder au recomptage des voix quand la CEI et le Conseil constitutionnel sont d’accord sur les chiffres issus du dépouillement des voix ? En réalité, le FPI et ses alliés voulaient se servir de cette trouvaille pour gagner du temps. Un piège dans lequel le RHDP et la communauté internationale ont refusé de s’engouffrer. C’est la raison pour laquelle le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies qui a suivi de bout en bout le dossier et qui connait la vérité a déclaré que : « ce serait une grave injustice de le faire ».
Septième mensonge : Le panel n’a pas demandé le recomptage des voix
Le président Laurent Gbagbo face au désaveu de toute la communauté internationale et des grandes puissances occidentales, a réclamé l’arbitrage de l’Union africaine. La communauté africaine en laquelle il fondait des espoirs de soutiens, a décidé de mettre sur pied un panel de chefs d’Etat pour régler le problème. Le Panel, après plusieurs tractations tant sur le terrain qu’Addis Abebas, a donné son verdict le 10 mars 2010. « Ouattara est le président élu de la Côte d’Ivoire ». Ainsi pouvait se résumer le communiqué final de la réunion des chefs d’Etat. La médiation qui devait venir Abidjan les deux semaines qui suivaient devrait, comme le mentionnait le communiqué, trouver les voies et moyens pour mettre en application les décisions de cette mesure. Mais il ne s’agissait pas pour les médiateurs de l’Union africaine de venir recompter les voix. La médiation avait 15 jours pour venir imposer aux différentes parties, les « mesures contraignantes » de l’UA. Mais face aux tergiversations de la diplomatie africaine, le président Alassane Ouattara a décidé de prendre ses responsabilités pour mettre fin aux souffrances des populations et à une situation inacceptable qui n’avait que trop duré.
Huitième mensonge : La mort des six femmes d’Abobo
C’est ici que le FPI montre tout son cynisme. Et ce n’est pas exagéré lorsque le président Barack Obama parle de « faille morale ». En dépit de toutes preuves qui existent contre eux dans cette affaire, les caciques du FPI continuent de dire que la boucherie du 3 mars dernier est un montage. Hier encore dans une longue déclaration parue dans « Notre Voie », Alain Dogou, ministre de la Défense dans le gouvernement clandestin du Pr. Aké N’Gbo, tente de distraire l’opinion en faisant croire que les six femmes qui ont été assassinées à l’arme lourde à Abobo, est un montage ourdi par le RHDP et la communauté internationale. Pour lui, la mort de Ouattara Rokia, Coulibaly Fatoumata, Touré Adjara, Koné Mammou, Sylla Malô et Coulibaly Aminata est une sordide mise en scène pour discréditer le régime de Laurent Gbagbo. En disant cela, Alain Dogou achève de montrer à tous ceux qui croyaient encore à une capacité de rédemption du FPI, que Laurent Gbagbo et ses camarades n’ont vraiment aucune morale.
Neuvième mensonge : C’est le FPI qui a provoqué une guerre longtemps préparée
L’autre mensonge que le FPI tente d’imposer, c’est faire croire que la crise post-électorale est le fait du président Ouattara. Ce qui est archifaux. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait maintenant que la crise post-électorale a été longtemps préparée par le premier cercle des décideurs de la refondation. A voir la quantité d’armes qui a été achetées en violation de l’embargo sur les armes. Lorsque Laurent Gbagbo disait à Divo, lors de l’installation de la Compagnie républicaine de Sécurité III : « Matez tous ceux qui se lèveront contre le processus électoral ! », il savait de quoi il parlait. Quand Laurent Gbagbo s’entêtait envers et contre tous, lorsqu’il défiait le monde entier, tout le monde s’interrogeait : « Mais sur quoi compte-t-il pour se comporter ainsi ? ». Il a fallu que l’on découvre l’impressionnant arsenal qu’il avait bâti, après sa chute, pour le comprendre. Ouattara n’a engagé aucune guerre contre quelqu’un. Laurent Gbagbo avant même d’aller aux élections avaient déjà tout planifié.
Il savait qu’il allait perdre les élections au second tour. Et pensait pouvoir s’imposer aux Ivoiriens par la force.
Dixième mensonge : L’armée française n’ a pas capturé Gbagbo
Autre mensonge. La France n’a fait ni un coup d’Etat ni capturé Laurent Gbagbo pour le remettre aux FRCI. La France, dans la crise post-électorale, a agi dans le cadre de la résolution 1975 des Nations unies. Les frappes et bombardements des hélicoptères français visaient à détruire toutes les armes lourdes que les troupes proches de l’ancien chef de l’Etat n’hésitaient pas à utiliser contre les innocentes populations. La France et les hélicoptères de l’ONUCI n’ont fait que réduire la capacité de nuisance des chiens de guerre de Laurent Gbagbo. Tout le monde sait que la capture de l’ancien dictateur a été faite par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Les images montrant le commandant Touré Hervé dit « Vetcho » en train de porter un casque et un gilet pare-balles à l’ancien président l’attestent encore. Si aujourd’hui, le président Laurent Gbagbo, sa femme et ses proches sont encore en vie, c’est grâce au président Alassane Ouattara et les FRCI. Mais peut-on raisonner des gens qui ont décidé de faire de la mauvaise foi leur religion ? Assurément pas. Avec ces dix mensonges, le FPI et ses alliés veulent falsifier l’histoire encore fraîche de la Côte d’Ivoire. Mais c’est peine perdue.
Jean-Claude Coulibaly