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Politique Publié le jeudi 20 octobre 2011 | L’expression

La Haine de l’Autre

Tous les marchands de la nouvelle philosophie refondatrice entendent conjurer le désordre social en incitant à la haine de l'Autre, en recommandant la paix du ménage des braves assujettis. Ils ont oublié sous leur rancœur haineuse que nous sommes tous les naufragés du même radeau, la petite Côte d’Ivoire. Ils seront eux aussi la victime résignée de leur propre stratégie. C'est cela aussi la tragédie du peuple ivoirien.

La création des boucs-émissaires relève de la haine de l'Autre. Elle ne souffre pas la différence de l'Autre, là est l'intolérable, là est la plaie. Le peuple ivoirien doit savoir, il est encore temps, que la démarche des ministres ambitieux et orgueilleux est toujours la même sous tous les cieux. Etendre leur pouvoir sous le nom du peuple tel est leur But, associer à cette ignominieuse la danse macabre des Magistrats assermentés, des Religieux illuminés et des Représentants du peuple tous mus par des instincts grégaires, tel est leur Moyen. Fidèles à d'anciennes et funestes méthodes de torture, incapables de changer de mentalité et inquiets du triomphe de la Démocratie qui abolirait tous leurs privilèges, ils sont nombreux nos compatriotes fébriles qui rament à contre-courant de l'Histoire contemporaine. Accroché aux regalia ethniques d'antan, ils aspirent toujours se servir du peuple comme des appuie-têtes.

Toute expansion d'idées progressistes nouvelles les hante, approfondit leur haine. Leur abréaction est la manifestation abjecte du rejet de l'Autre, de la protection instinctive de leurs privilèges, souvent acquis de façon douteuse ou ignominieuse sur le dos de ceux qu'ils veulent maintenir dans l'obscurantisme et dans l'assujettissement consenti. Un jeune qui n’a jamais travaillé dans sa vie milliardaire ! Kabako !

Les charlatans de la politique entendent ainsi inhiber le progrès des peuples en occasionnant la régression sociale d'une Côte d'Ivoire en effervescence démocratique. D'où le recours à des recettes haineuses pour galvaniser un peuple infantilisé, paupérisé, détourné de ses vrais problèmes existentiels que sont la Pauvreté ambiante, la Maladie et la Faim.

Les Ivoiriens doivent comprendre que ceux qui agitent les fibres ethniques ou tribales et qui attisent le spectre de l'intégrisme religieux, de quelque bord qu'ils soient, de quelque confession qu'ils soient, ont peur, peur de voir le pouvoir leur échapper. Aussi entendent-ils révéler leur puissance phallique par la mystification et le mensonge politique, germés sur le limon de la haine tribale ou religieuse. Ils se font peur! Cette attitude qui régénère facilement dans les consciences non averties et mal préparées, est suscitée voire sollicitée pour justifier la soumission-subordination de l'Autre, en créant une psychose de peur sciemment provoquée. Or la peur, véritable sentiment paralysant toute l'énergie de l'homme, désapproprie ce dernier de toute capacité de lutte, en lui ôtant toute confiance en soi, toute dynamique. Elle débouche ainsi soit sur une fuite en avant du peuple, soit sur son indifférence à la lutte qui doit le libérer et le réhabiliter.

Le peuple ivoirien doit comprendre cela, car l'impact tragique de la haine ivoiritaire embouchée par la Refondation est là et elle prend de l'ampleur dans l'esprit du commun des Ivoiriens, proie fragile et facile des politiciens en mal de publicité. Le drame de ceux qui cultivent la haine de l'Autre, une forme larvée d'intégrisme triballique, c'est qu'ils ne parviendront jamais à se débarrasser du doute qui pèse sur leur propre ivoirité. D'où la phobie du métis, de l'Ivoirien de circonstance, du patronyme nordique, du musulman ou du porteur de boubou.

Les adeptes de cette idéologie intégriste semblent oublier qu'entre cet aveu rancunier et le bûcher des sorcières du Moyen Age, il y a un fil continu qui se résume ainsi: il faut non seulement écarter les Ivoiriens de circonstance et les Ivoiriens 50% des joutes politiques, mais les réduire à leur simple rôle de bétail électoral, bon à manipuler dans tous les sens, ou de bétail économique appelé à financer les campagnes électorales des " Purs Sangs"ou des « vrais faux fils du pays » c’est selon. Quelle aberration! Quelle honte pour la Côte d'Ivoire moderne! Kabako !

Par prof Sidibé Valy(2)
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