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Politique Publié le vendredi 21 octobre 2011 | L’expression

Organisation des législatives sans heurts

© L’expression Par DR
Résultats des Présidentielles 2010: le Président de la CEI, Youssouf Bakayoko et le porte-parole, Bamba Yacouba face à la presse à Paris
Vendredi 31 Décembre 2010. Paris (France)
De la réussite des élections législatives dépendra, en grande partie, la réconciliation des Ivoiriens meurtris par une guerre postélectorale.

Le véritable défi de la réconciliation nationale

Les élections législatives sont prévues le 11 décembre 2011. La Commission électorale indépendante (Cei), par la voix de son porte-parole, Bamba Yacouba, a appelé les futurs candidats à la députation au dépôt de leurs dossiers. C’était le 12 octobre, à la salle de conférence de la commission. Les candidats ont été invités à déposer leurs dossiers dans la période du 17 au 26 octobre. Tous les documents afférents à l’élection leur ont été indiqués dans le communiqué lu à l’occasion et publié le lendemain dans la presse. Le porte-parole de la Cei a réitéré la volonté du président de la Cei, Youssouf Bakayoko, de tenir le pari de l’organisation des élections à la date prévue. « Les élections auront lieu le 11 décembre. Cette date est maintenue », a assené Bamba Yacouba. Après cette annonce, la Cei a procédé, à son siège, au lancement officiel des dépôts de candidatures à la date prévue, le lundi 17 octobre. Ces deux actes de la commission sonnent comme un soulagement dans l’esprit de tous les démocrates du pays. Tant ces législatives viennent non seulement mettre fin à une assemblée nationale dont la légitimité est depuis décriée, lui redonner du crédit et remettre en place la deuxième personnalité de l’Etat. Le président de la Cei a alors rassuré les candidats des dispositions prises par sa structure, pour garantir le bon déroulement des élections. Car, comme il l’a confirmé, la réussite de ce processus participe à la normalisation de la vie politique en Côte d‘Ivoire. Avant d’inviter les Ivoiriens à franchir le « pas positif », au soir de ces législatives. Ce qui, a-t-il dit, renforcera la cohésion nationale. Les législatives de décembre sont donc un véritable défi politique pour le pouvoir en place. Mais, au-delà de la question politique et du redressement des institutions de l’Etat, elles constituent un test qui permettra de jauger la capacité des Ivoiriens à « vivre ensemble » comme les y invite le président Ouattara. La Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a été investie officiellement dans ses fonctions par Alassane Ouattara, le mercredi 28 septembre à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro. De cette date au 11 décembre, l’organisation de ces élections législatives dressera un important bilan de l’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, et ses dix partenaires de l’équipe des « Eléphants réconciliateurs ».

Les chances de la réconciliation par les législatives

Le Fpi de Laurent Gbagbo estime pour sa part qu’aucune réconciliation des Ivoiriens ne lui semble possible sans la libération de leur mentor. Pour les caciques exilés du Fpi, le parti bleu ne participera pas à la caravane de réconciliation nationale tant que leur leader sera en prison à Korhogo. Les amis de Gbagbo ne s’arrêtent pas là. Ils rechignent même à participer aux élections législatives du 11 décembre. Miaka Oureto, qui conduit la direction officielle, a indiqué à une sortie d’audience avec le ministre Hamed Bakayoko que « le Fpi n’a jamais dit qu’il ne va pas aux élections ». Là où les caciques planqués au Ghana, par la voix de Konaté Navigué, exigent de lui que le « Fpi, parti de lutte » considère « la libération de Gbagbo, comme préalable à toute approche avec le pouvoir Ouattara ». A l’opposé, le pouvoir en place milite fortement en faveur du transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi). C’est avec satisfaction que la visite du procureur général de la Cour, Luis Moreno Ocampo, a été accueillie sur les bords de la lagune Ebrié, du vendredi 14 au 15 octobre. Pour rétablir la vérité sur les crimes contre l’humanité. « Ocampo arrive, Gbagbo s’en va », pourrait-on lire à la Une d’un confrère proche du pouvoir. Il est conforté dans son information par le Premier ministre Guillaume Soro, qui croit fermement que « la libération de Gbagbo serait un danger pour la Côte d’Ivoire ». Et pour le ministre des Droits de l’Homme, Coulibaly Gnénéma, le « transfèrement du leader des refondateurs à la Cpi est gage du retour de la paix en Côte d’Ivoire ». Dans une telle atmosphère électrique, la date des élections législatives avancent à grands pas. Dans moins de deux mois, le vote aura lieu. La mission devient alors urgente pour la Cvdr de Banny. Le Premier ministre Banny doit, plus que jamais, roder le moteur de la caravane de la réconciliation, surtout dans les régions supposées être des fiefs de l’ex-président, Laurent Gbagbo, pour préparer les esprits à un vote pacifique. Le rôle déterminant de Charles Konan Banny et son équipe reste la mise en œuvre de la phase d’action concrète sur le terrain pour la réussite de l’élection. Car, un autre clash entre Ivoiriens lors de ces élections législatives sera suicidaire pour la nation ivoirienne. Et rendrait la réconciliation nationale impossible. Il est souhaitable que l’équipe de la Cdvr s’implique réellement dans la question de la participation de militants Lmp à ces élections. Comme l’a souhaité le président de la République à son retour des Etats-Unis.

Sam-Wakouboué
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