Le Fpi pourrait ne pas participer aux prochaines législatives. Les dernières déclarations du président par intérim de ce parti, Sylvain Miaka Ouretto, inclinent en tout cas à penser qu'on va vers un boycott de ce scrutin par l'ex-parti au pouvoir. Interrogé hier dimanche 23 octobre par Onuci.fm sur la question, Miaka Ouretto a laissé entendre que son parti n'entend pas aller à ces élections aux conditions actuelles. « Il n'est pas question de partir à ces élections en sachant en avance que nous serons écrasés », a-t-il déclaré. Selon lui, aucune des conditions posées par son parti aux autorités n'a eu une suite favorable. Le Fpi, a-t-il indiqué, a notamment réclamé de meilleures conditions de sécurité et demandé la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei). « Si les conditions que nous estimons incompressibles sont réunies, nous irons à ces élections », a-t-il soutenu, ajoutant que « le dialogue n'est pas rompu ». Sur la participation de l'ex-parti au pouvoir aux législatives, rien n'est donc définitif, même si les propos tenus par l'ex-ministre de la Défense, Michel Amani N'guessan, laissent penser que les dés sont déjà jetés. Vendredi dernier, au cours d'une cérémonie portant sur le code de bonne conduite des partis politiques, Amani N'guessan avait en effet soutenu que le Fpi n'irait pas aux élections législatives tant que l'ancien chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, n'était pas libéré. « Nous ne pouvons pas aller aux élections pendant que notre tête est en prison. Vous nous voyez, nous, le Fpi, participer à ces législatives pendant que notre leader, le président Laurent Gbagbo, le président du parti, Affi N'guessan et tous nos camarades sont emprisonnés ? C'est impossible et impensable, car ce serait très indécent de notre part », a-t-il lâché au cours d'une cérémonie à laquelle ont été conviés les partis politiques censés prendre part aux prochaines législatives. Une déclaration tonitruante qui a été vite relayée sur le net, au point que le Fpi a cru devoir pondre un communiqué pour recadrer les choses. « Le gouvernement s'attelle à y (les revendications du Fpi, ndlr) donner une suite. La discussion ouverte, se poursuit donc (…) La direction du Fpi demande aux élus, aux candidats potentiels du parti de demeurer sereins en se gardant de poser des actes de nature à perturber les militants et les électeurs », a précisé ce parti dans un communiqué signé de son secrétaire général et porte-parole, Laurent Akoun.
Assane NIADA
Assane NIADA