La libération du Président Laurent Gbagbo détenu dans le nord du pays dans des conditions exécrables constitue un objectif majeur pour l’organisation des femmes du Front populaire ivoirien (Offpi) qui a décidé d’y consacrer toutes ses forces. C’est la principale conclusion de la réunion du bureau nationale de cette structure tenue, samedi dernier, au siège du Cnrd à Abidjan-Cocody. Le députéMarie-Odette Lorougnon, secrétaire nationale de l’Offpi, et ses camarades ont convenu de solliciter une audience auprès du nouveau chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, pour réclamer la mise en liberté du chef de l’Etat déchu. “Le Président Alassane Ouattara a fait le serment de réconcilier les Ivoiriens. Nous souscrivons pleinement à cette réconciliation qui ne doit pas exclure un fils ou fille de ce pays. C’est pourquoi nous irons vers lui pour demander la libération du Président Laurent Gbagbo qui est son frère. C’est ensemble que nous devons reconstruire la Côte d’Ivoire”, a indiqué la secrétaire nationale de l’Offpi. Les femmes du Fpi croient fermement en la capacité des Ivoiriens de se parler et de trouver des solutions aux questions qui les divisent en dehors des pressions extérieures. Aussi s’élèvent-elles contre toute implication de la Cour pénale internationale (Cpi) qui pourrait être une source d’exacerbation de la crise. “En Afrique, on règle nos différends sous l’arbre à palabre. Le règlement se fait en présence de tous les protagonistes. Ce n’est pas un camp qui va se réconcilier avec lui-même pendant que les membres de l’autre camp sont en prison à la Cpi. Pendant dix ans, Laurent Gbagbo s’est régulièrement assis avec tous ses frères pour rechercher les solutions pacifiques à la crise ivoirienne”. L’Offpi appelle à un dialogue politique fraternel entre Alassane Dramane Ouattara et Laurent Gbagbo pour permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver une paix durable et de relancer son développement. “J’appelle à un dialogue franc, direct et fraternel entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Ce sont des frères, ils peuvent se réconcilier”, soutient le député Marie-Odette Lorougnon qui espère que la démarche de son organisation sera favorablement perçue par le chef de l’Etat. Au cours de cette rencontre, les membres du bureau national de l’Offpi ont fait le tour de l’actualité sociopolitique en se penchant particulièrement sur les discussions engagées entre le gouvernement et le Fpi autour des élections législatives. Sur la question, les femmes du Fpi ont affirmé leur adhésion totale aux préoccupations soulevées par la direction de leur parti. L’ex- parti au pouvoir estime qu’il ne saurait avoir d’élections législatives démocratiques, équitables et transparentes sans la libération du Président Gbagbo et des cadres détenus Lmp, la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national et la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei) qui reste aux ordres du Rhdp, mouvement politique pro-Ouattara.
Jean Khalil Sella
Jean Khalil Sella