Le nombre de dossiers de candidature collectés par la Commission électorale indépendante (Cei) est loin d’avoisiner la moitié des 255, la totalité des sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale. Les partis politiques ont certainement d’autres préoccupations…
Pour 255 postes de députés à pourvoir, les candidats à la candidature aux législatives ne semblent pas vraiment pressés. Ce n’est pas la grande bousculade aux portes de la Commission électorale indépendante (Cei). Pourtant, un délai de dépôt de candidatures est connu. Ouvert le 17 octobre dernier, il expire le 26 du même mois ; soit demain. Mais à jour J-1, la moisson de la Cei est maigre. Toute chose qui laisse penser que les intéressés ont d’autres chats à fouetter. Cependant, même quand elle a reçu quelques candidatures, elles émanent dans l’ensemble de candidats indépendants. Dont la plupart mettent l’institution dans l’obligation de rejeter leurs dossiers, parce que jugés incomplets. De quoi s’agit-il ? En effet, la Cei, dans un communiqué, émis vendredi, a interpellé ceux qui « omettent quasi systématiquement de joindre à leurs dossiers la déclaration sur l’honneur exprimant (leur) acceptation de la candidature du suppléant ». De deux choses, l’une. Soit les premiers postulants ignorent la disposition légale (article 11 alinéa 2 de la loi sur la suppléance). La preuve en est qu’ils se sont passés de suppléants. Soit, les partis politiques n’ont pas suffisamment communiqué sur ladite disposition. Dans tous les cas, la Cei, elle, est formelle : « il est impératif pour eux de joindre à leurs dossiers ladite pièce ». Ou, ils « risquent de se voir exposer au rejet » de leurs candidatures. Mais, cette situation est mineure devant ce qu’il convient de qualifier d’indifférence des partis politiques au dépôt des dossiers. Il n’est pas excessif de le dire ainsi, car ce sont eux qui ont le plus fort taux d’intéressés à la députation. Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) en revendique 53, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) 86, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) 551, le Rassemblement des républicains (Rdr) 960. Pour ne citer que ces formations politiques. Le plus évident aurait été que les états-majors de ces partis se ruent vers la Maison des élections. Pour y faire valoir leur droit de « seules » directions habilitées à communiquer les listes de leurs candidats à la Cei. De fait, elles ont banni les candidatures indépendantes, sous prétexte qu’elles font « désordre » et « indiscipline ». Du coup, elles doivent apposer un sceau de certification sur les dossiers retenus, avant de les déposer. Les candidats sont ainsi assujettis à la hiérarchie du parti. Que dire des choix controversés qui font grand bruit actuellement dans des QG ? Des bases qui refusent que la direction leur « impose » ses choix. Les unes crient à la « magouille » dans la désignation des représentants. Les autres dénoncent le « copinage » entre les comités électoraux et les candidats. Résultat, des querelles intestines retardent ceux qui veulent briguer la députation. D’autres considérations, celles-là relevant d’un protocole instauré, soudainement, expliquent le retard dans le dépôt des dossiers. Au Pdci, par exemple, il a été décidé de transmettre la liste des candidats au président du parti. C’est lui qui a le dernier mot, dit-on. Or, Henri Konan Bédié est encore en France où il s’était rendu à la faveur de la remise du Prix Félix Houphouet-Boigny. Au niveau même de la famille des houphouétistes, le Rhdp, les tractations se poursuivent. Sur le découpage électoral, la concession des bastions, le mode opératoire de la candidature… En somme, des débats qui intéressent au plus haut point les uns et les autres. Et qui, à n’en point douter, constituent une pesanteur à la décision de libérer les candidats. Mais devant cet atermoiement, ceux des candidats dont les cas sont pendants ou à problème devant les commissions électorales ne sont-ils pas en droit de redouter un coup bas ? Le plus fatal pour eux serait que des directions de partis soient prises d’un intérêt subit de déposer les dossiers en leur possession, le 26 octobre. Et qu’elles s’y attellent effectivement à l’insu même des candidats, recalés. Si cette hypothèse était avérée, alors ces directions auront planté le couteau dans le dos des recalés, en les mettant devant le fait accompli. Dès lors, il leur serait difficile de continuer à contester les « choix imposés » ou de se présenter en tant que candidats indépendants. Pour ce qui est du Front populaire ivoirien (Fpi), il souffle le chaud et le froid, en disant tantôt qu’il ira aux législatives ou qu’il « n’a jamais dit qu’il n’ira pas » à ce rendez-vous. Si pour le parti de Laurent Gbagbo tout est lié au résultat du « dialogue républicain », force est de réaliser qu’il lorgne l’Assemblée nationale. Sinon comment comprendre qu’il appelle ses « candidats potentiels » à « demeurer sereins » ?
Bidi Ignace
Pour 255 postes de députés à pourvoir, les candidats à la candidature aux législatives ne semblent pas vraiment pressés. Ce n’est pas la grande bousculade aux portes de la Commission électorale indépendante (Cei). Pourtant, un délai de dépôt de candidatures est connu. Ouvert le 17 octobre dernier, il expire le 26 du même mois ; soit demain. Mais à jour J-1, la moisson de la Cei est maigre. Toute chose qui laisse penser que les intéressés ont d’autres chats à fouetter. Cependant, même quand elle a reçu quelques candidatures, elles émanent dans l’ensemble de candidats indépendants. Dont la plupart mettent l’institution dans l’obligation de rejeter leurs dossiers, parce que jugés incomplets. De quoi s’agit-il ? En effet, la Cei, dans un communiqué, émis vendredi, a interpellé ceux qui « omettent quasi systématiquement de joindre à leurs dossiers la déclaration sur l’honneur exprimant (leur) acceptation de la candidature du suppléant ». De deux choses, l’une. Soit les premiers postulants ignorent la disposition légale (article 11 alinéa 2 de la loi sur la suppléance). La preuve en est qu’ils se sont passés de suppléants. Soit, les partis politiques n’ont pas suffisamment communiqué sur ladite disposition. Dans tous les cas, la Cei, elle, est formelle : « il est impératif pour eux de joindre à leurs dossiers ladite pièce ». Ou, ils « risquent de se voir exposer au rejet » de leurs candidatures. Mais, cette situation est mineure devant ce qu’il convient de qualifier d’indifférence des partis politiques au dépôt des dossiers. Il n’est pas excessif de le dire ainsi, car ce sont eux qui ont le plus fort taux d’intéressés à la députation. Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) en revendique 53, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) 86, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) 551, le Rassemblement des républicains (Rdr) 960. Pour ne citer que ces formations politiques. Le plus évident aurait été que les états-majors de ces partis se ruent vers la Maison des élections. Pour y faire valoir leur droit de « seules » directions habilitées à communiquer les listes de leurs candidats à la Cei. De fait, elles ont banni les candidatures indépendantes, sous prétexte qu’elles font « désordre » et « indiscipline ». Du coup, elles doivent apposer un sceau de certification sur les dossiers retenus, avant de les déposer. Les candidats sont ainsi assujettis à la hiérarchie du parti. Que dire des choix controversés qui font grand bruit actuellement dans des QG ? Des bases qui refusent que la direction leur « impose » ses choix. Les unes crient à la « magouille » dans la désignation des représentants. Les autres dénoncent le « copinage » entre les comités électoraux et les candidats. Résultat, des querelles intestines retardent ceux qui veulent briguer la députation. D’autres considérations, celles-là relevant d’un protocole instauré, soudainement, expliquent le retard dans le dépôt des dossiers. Au Pdci, par exemple, il a été décidé de transmettre la liste des candidats au président du parti. C’est lui qui a le dernier mot, dit-on. Or, Henri Konan Bédié est encore en France où il s’était rendu à la faveur de la remise du Prix Félix Houphouet-Boigny. Au niveau même de la famille des houphouétistes, le Rhdp, les tractations se poursuivent. Sur le découpage électoral, la concession des bastions, le mode opératoire de la candidature… En somme, des débats qui intéressent au plus haut point les uns et les autres. Et qui, à n’en point douter, constituent une pesanteur à la décision de libérer les candidats. Mais devant cet atermoiement, ceux des candidats dont les cas sont pendants ou à problème devant les commissions électorales ne sont-ils pas en droit de redouter un coup bas ? Le plus fatal pour eux serait que des directions de partis soient prises d’un intérêt subit de déposer les dossiers en leur possession, le 26 octobre. Et qu’elles s’y attellent effectivement à l’insu même des candidats, recalés. Si cette hypothèse était avérée, alors ces directions auront planté le couteau dans le dos des recalés, en les mettant devant le fait accompli. Dès lors, il leur serait difficile de continuer à contester les « choix imposés » ou de se présenter en tant que candidats indépendants. Pour ce qui est du Front populaire ivoirien (Fpi), il souffle le chaud et le froid, en disant tantôt qu’il ira aux législatives ou qu’il « n’a jamais dit qu’il n’ira pas » à ce rendez-vous. Si pour le parti de Laurent Gbagbo tout est lié au résultat du « dialogue républicain », force est de réaliser qu’il lorgne l’Assemblée nationale. Sinon comment comprendre qu’il appelle ses « candidats potentiels » à « demeurer sereins » ?
Bidi Ignace