C’est demain que devait prendre fin le dépôt des candidatures à la Commission électorale indépendante (Cei) aux législatives du 11 décembre 2011. Mais, de sources bien informées, ce délai sera prorogé d’une semaine. Le gouvernement, probablement à son conseil des ministres de demain, devrait adopter ce report. Et l’annonce officiellement dans les heures qui suivront par une ordonnance que prendrait le chef de l’Etat lui-même. Les raisons de cet ajournement ? Les grands partis, notamment ceux qui constituent le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp) ne sont pas prêts. Ils n’ont pas fini de trouver les consensus nécessaires dans la désignation de leurs candidats. De son côté, le Front populaire ivoirien (Fpi), l’ancien parti au pouvoir, n’en finit pas de ses valses d’hésitations sur la question de savoir s’il ira ou non au scrutin. Quoiqu’il en soit, le décalage, s’il est imminent, ne devrait, en rien, bousculer le calendrier global déjà arrêté par la Cei pour la tenue des législatives. Celles-ci sont maintenues au 11 décembre de 2011. Et le second tour en cas d’égalité entre des candidats dans une circonscription donnée est fixé au 18 décembre pour les candidats arrivés à égalité de scores. Seul changerait donc, le temps pour les prétendants de courtiser leurs électeurs. Ce temps de précampagne et de campagne pourrait être réduit à un mois au lieu de 45 jours. A en croire une source proche de la Cei, la confection de bulletins pour les 205 circonscriptions n’influencera nullement la date du scrutin, dans la mesure où il n’y a pas de nouveaux électeurs à inscrire. Selon des commissaires, cependant, des candidats ne figureraient pas sur la liste électorale de 2010. Ce sont des personnes dont les noms comportent des erreurs d’écritures, mais que la commission n’avait pu corriger en son temps. Ces situations, somme toute marginales, ne devraient pas jouer sur le calendrier non plus. Reste l’esprit même de la compétition. Pour avoir frôlé le pire avec la crise postélectorale, la classe politique a, plus que jamais, le devoir d’éviter d’autres crises avant, pendant ou après le scrutin. Ni les primaires entérinées ou non par les états-majors, ni les critiques sur les directions des partis politiques, accusées de faire de la désignation des candidats de véritables cabales, ni le phénomène des candidats indépendants, ne doivent entacher la régularité du scrutin. Une législative tendue, émaillée de contestations ou de violences est bien la dernière chose dont a besoin en ce moment le président Alassane Ouattara dont l’équipe gouvernementale a hâte d’en finir avec les ordonnances, et attend impatiemment qu’un parlement se mette en place pour jouer le rôle du législateur qui lui est dévolu. Et cela, après près d’une année que la présidentielle a eu lieu.
Benoit HILI
Benoit HILI