ABIDJAN - Le compte à rebours a commencé pour les élections législatives ivoiriennes officiellement prévues pour le 11 décembre prochain. Toutefois, à l'approche de cette date, des sons discordants se font entendre autour des préparatifs et du chronogramme du scrutin.
Les premiers éclats de voix ont retenti au sein même des partis politiques devant prendre part au scrutin.
C'est l'exemple du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, parti d'Henri Konan Bédié allié à Alassane Ouattara) où l'élaboration de la liste des candidats a été laborieuse.
Des "candidats à la candidature", en majorité des jeunes, ont crié leur frustration de ne pas figurer sur la liste des retenus pour défendre les couleurs de leur parti politique aux législatives.
"Les responsables du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition pro-Ouattara) ont recommandé une candidature unique pour cette coalition dans les circonscriptions électorales, mais cela suscite toujours des grincements de dents et des frustrations", a fait remarquer Marcellin Konan, leader d'un mouvement de jeunesse à Yopougon (ouest d'Abidjan).
Du côté des partis pro-Gbagbo, la situation n'est pas non plus reluisante. En témoignent les hésitations et des avis contradictoires donnés par des responsables de ces partis concernant leur participation aux législatives ou le boycott du scrutin.
L'annonce du report de la date butoir du dépôt des candidatures au 31 octobre que vient de faire la Commission électorale indépendante (CEI) constitue l'une des conséquences directes de cette cacophonie au sein des participants à la course aux législatives.
La date initiale du 26 octobre (mercredi) n'était plus tenable, la Commission électorale n'ayant enregistré qu'une soixantaine de candidatures, sur 255 postes à pourvoir au Parlement.
"Ce constat nous a amené à octroyé une rallonge de cinq jours", a confessé le porte-parole de la CEI Yacouba Bamba.
UNE DATE IMMUABLE ?
Celui-ci a toutefois déclaré que cette mesure n'aura pas d'incidence sur la date du 11 décembre retenue pour le scrutin, assurant même qu'il s'agit d'une date "immuable".
Pour M. Bamba, toutes les dispositions ont été prises par la CEI en interne pour une organisation efficace des élections, selon le chronogramme établi.
"Le léger réaménagement que nous avons porté à ce chronogramme est conforme à la loi. Nous restons dans le délai défini par les dispositions légales", a-t-il précisé.
Mais pour certains observateurs, après le report de la date du dépôt des candidatures, c'est au tour de la date même de l'élection d'être menacée.
"La date du 11 décembre pourrait connaître un changement au regard des pressions qui commencent à voir le jour", ont-ils estimé.
LA PRESSION DES PRO-GBAGBO POUR UN REPORT
Sur le terrain, le Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD, mouvements et partis politiques pro-Gbagbo) a donné le ton de ces pressions.
Dans une déclaration publiée mardi, les membres de ce regroupement pro-Gbagbo ont interpellé le pouvoir et demandé le report du scrutin législatif "pour donner une chance à la démocratie, la paix et la réconciliation".
Pour ceux-ci, les élections peuvent constituer un élément important du processus de réconciliation nationale, si elles se déroulent dans un climat de confiance et de sérénité.
"Aller aux élections dans la précipitation, en éludant les problèmes en amont, ne fera qu`amplifier, en aval, la situation actuelle avec son cortège de drames et de souffrances indicibles. Nous en avons eu la malheureuse expérience avec les élections présidentielles de 2000, puis de 2010 dont les conséquences sont encore très visibles", a averti le CNRD.
Les pro-Gbagbo qui se disent "disposés à jouer pleinement leur rôle dans un processus électoral équitable" ont égrené certaines conditions telles que la libération de leurs camarades détenus, le retour des exilés et des déplacés, la révision de la composition de la CEI, le dégel des avoirs des cadres de l'opposition.
Par ailleurs, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé de la démocratie et des droits de l'homme Daniel Baer en visite le 19 octobre dernier en Côte d'Ivoire avait souhaité une participation du Front populaire ivoirien (FPI, opposition, parti de Laurent Gbagbo) aux législatives pour permettre à la Côte d'Ivoire de mettre en place une Assemblée nationale représentative.
LA SERENITE DU POUVOIR
Face à ces faits, le président ivoirien Alassane Ouattara a choisi de jouer la carte de la sérénité et de la constance.
"Dans ce processus de démocratisation, le gouvernement ivoirien met tout en œuvre pour organiser les élections législatives le 11 décembre prochain", a insisté M. Ouattara lors d'une intervention mercredi à la tribune de l'UNESCO à Paris.
Pour le chef de l'Etat ivoirien qui entend ainsi rester constant sur sa position, les législatives, tout comme les élections présidentielles, seront conformes aux accords conclus entre les parties ivoiriennes, notamment dans le cadre de l'Accord Politique de Ouagadougou.
La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant.
Les Ivoiriens se trouvent dans l'attente des élections législatives devant permettre le renouvellement du Parlement ivoirien.
Les premiers éclats de voix ont retenti au sein même des partis politiques devant prendre part au scrutin.
C'est l'exemple du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, parti d'Henri Konan Bédié allié à Alassane Ouattara) où l'élaboration de la liste des candidats a été laborieuse.
Des "candidats à la candidature", en majorité des jeunes, ont crié leur frustration de ne pas figurer sur la liste des retenus pour défendre les couleurs de leur parti politique aux législatives.
"Les responsables du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition pro-Ouattara) ont recommandé une candidature unique pour cette coalition dans les circonscriptions électorales, mais cela suscite toujours des grincements de dents et des frustrations", a fait remarquer Marcellin Konan, leader d'un mouvement de jeunesse à Yopougon (ouest d'Abidjan).
Du côté des partis pro-Gbagbo, la situation n'est pas non plus reluisante. En témoignent les hésitations et des avis contradictoires donnés par des responsables de ces partis concernant leur participation aux législatives ou le boycott du scrutin.
L'annonce du report de la date butoir du dépôt des candidatures au 31 octobre que vient de faire la Commission électorale indépendante (CEI) constitue l'une des conséquences directes de cette cacophonie au sein des participants à la course aux législatives.
La date initiale du 26 octobre (mercredi) n'était plus tenable, la Commission électorale n'ayant enregistré qu'une soixantaine de candidatures, sur 255 postes à pourvoir au Parlement.
"Ce constat nous a amené à octroyé une rallonge de cinq jours", a confessé le porte-parole de la CEI Yacouba Bamba.
UNE DATE IMMUABLE ?
Celui-ci a toutefois déclaré que cette mesure n'aura pas d'incidence sur la date du 11 décembre retenue pour le scrutin, assurant même qu'il s'agit d'une date "immuable".
Pour M. Bamba, toutes les dispositions ont été prises par la CEI en interne pour une organisation efficace des élections, selon le chronogramme établi.
"Le léger réaménagement que nous avons porté à ce chronogramme est conforme à la loi. Nous restons dans le délai défini par les dispositions légales", a-t-il précisé.
Mais pour certains observateurs, après le report de la date du dépôt des candidatures, c'est au tour de la date même de l'élection d'être menacée.
"La date du 11 décembre pourrait connaître un changement au regard des pressions qui commencent à voir le jour", ont-ils estimé.
LA PRESSION DES PRO-GBAGBO POUR UN REPORT
Sur le terrain, le Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD, mouvements et partis politiques pro-Gbagbo) a donné le ton de ces pressions.
Dans une déclaration publiée mardi, les membres de ce regroupement pro-Gbagbo ont interpellé le pouvoir et demandé le report du scrutin législatif "pour donner une chance à la démocratie, la paix et la réconciliation".
Pour ceux-ci, les élections peuvent constituer un élément important du processus de réconciliation nationale, si elles se déroulent dans un climat de confiance et de sérénité.
"Aller aux élections dans la précipitation, en éludant les problèmes en amont, ne fera qu`amplifier, en aval, la situation actuelle avec son cortège de drames et de souffrances indicibles. Nous en avons eu la malheureuse expérience avec les élections présidentielles de 2000, puis de 2010 dont les conséquences sont encore très visibles", a averti le CNRD.
Les pro-Gbagbo qui se disent "disposés à jouer pleinement leur rôle dans un processus électoral équitable" ont égrené certaines conditions telles que la libération de leurs camarades détenus, le retour des exilés et des déplacés, la révision de la composition de la CEI, le dégel des avoirs des cadres de l'opposition.
Par ailleurs, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé de la démocratie et des droits de l'homme Daniel Baer en visite le 19 octobre dernier en Côte d'Ivoire avait souhaité une participation du Front populaire ivoirien (FPI, opposition, parti de Laurent Gbagbo) aux législatives pour permettre à la Côte d'Ivoire de mettre en place une Assemblée nationale représentative.
LA SERENITE DU POUVOIR
Face à ces faits, le président ivoirien Alassane Ouattara a choisi de jouer la carte de la sérénité et de la constance.
"Dans ce processus de démocratisation, le gouvernement ivoirien met tout en œuvre pour organiser les élections législatives le 11 décembre prochain", a insisté M. Ouattara lors d'une intervention mercredi à la tribune de l'UNESCO à Paris.
Pour le chef de l'Etat ivoirien qui entend ainsi rester constant sur sa position, les législatives, tout comme les élections présidentielles, seront conformes aux accords conclus entre les parties ivoiriennes, notamment dans le cadre de l'Accord Politique de Ouagadougou.
La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant.
Les Ivoiriens se trouvent dans l'attente des élections législatives devant permettre le renouvellement du Parlement ivoirien.