Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et le Rassemblement des républicains (Rdr) ne s’entendent toujours pas sur le partage des 4 postes de député, dans la commune de Bouaké. Les propositions faites, par l’un et l’autre, en vue de décanter la situation, n’y ont rien fait. Ils doivent pourtant trouver une solution à cette situation avant le 31 octobre, nouvelle date-limite de dépôt des candidatures de leurs représentants respectifs aux législatives fixées au 11 décembre prochain. Aux dernières nouvelles, en tout cas, jusqu’à avant-hier, mercredi, chacun des ‘’frères houphouétistes‘’ campait encore sur sa position. Pour cause, le parti d’Henri Konan Bédié propose à celui de son ‘’frère houphouétiste‘’, Alassane Ouattara, un partage égal desdits sièges. Mais faire du moitié-moitié n’agrée pas le Rdr. En plus de rejeter l’offre, les ‘’républicains‘’ n’entendent concéder qu’un poste communal à leur allié. Niet, disent ces derniers. S’ils l’avaient accepté, cela leur ferait 2 sièges d’acquis (c’est-à-dire un dans la commune et l’autre dans la sous-préfecture) pour le département de Bouaké. Les tractations sur cette répartition controversée dure depuis l’ouverture des débats sur le consensus, au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Selon des sources proches de cette grande famille des houphouétistes, même les derniers conclaves d’Abidjan n’ont pas permis de concilier les positions. Le dossier, disent-elles, fait partie de ceux sur lesquels plancheront incessamment les directions respectives des deux formations politiques. Le directoire du Rhdp devrait ensuite se réunir pour analyser les arguments des uns et des autres. Mais les motivations des calculs que font le Pdci et le Rdr sont connus. Le Pdci estime, implicitement, que le V Baoulé est son bastion traditionnel et qu’il ne saurait perdre trois des quatre sièges qu’il contrôlait dans la capitale de cette région de la Vallée du Bandama. Les ‘’pdcéistes‘’ misent sur leur emprise, vieille de longues années, en zone urbaine, dans l’optique de jouer mano-à-mano avec le parti présidentiel dans les prochains jeux politiques. Or, depuis plus de 40 ans que le Pdci est implanté à Bouaké, beaucoup d’eau a quand-même coulé sous les ponts. Et ils ont été supplantés à l’élection présidentielle par les ‘’républicains‘’. Ces derniers s’appuient sur leur victoire à Bouaké pour dicter la loi au perdant. Le Rdr n’entend pas lâcher prise, disent nos sources, lui qui n’était pas allé aux législatives en 2000 et qui veut rattraper son retard. Aussi, il prévoirait céder un poste de député aux Forces Nouvelles (FN). Contrôler la ‘’capitale de la paix‘’ est un important atout, que les ‘’républicains‘’ tiennent à capitaliser, selon les mêmes sources. Pour rappel, le Pdci doit décider ceux de ses 14 prétendants à l’hémicycle sont plus représentatifs sur le terrain. Le choix des meilleurs chevaux n’est pas encore connu puis qu’une frange de la base rage, à l’idée que la direction veuille lui « imposer » un député sortant. « Rien n’est encore décidé », a confié, jeudi, un officiel de la délégation départementale du Pdci. Côté Rdr, c’est la même euphorie. Des locataires de la ‘’case‘’, en savane, font aussi des gorges chaudes, mettant parfois en garde contre tout « parachutage » de candidats.
Bidi Ignace
Bidi Ignace
