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Politique Publié le mercredi 2 novembre 2011 | Le Patriote

Motus : Laideur

© Le Patriote Par Aristide
Coopération ivoiro-malienne: le Président Alassane Ouattara à Bamako
Jeudi 20 octobre 2011. Bamako (Mali). Le chef de l`Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara répond à l`invitation de son homologue malien, SEM Amadou Toumani Touré
Dramé Alassane revient de loin. De la porte des Enfers, il a été ramené à la vie par le Tout Puissant. A lire son témoignage dans les colonnes d’un confrère, on est pris de saisissement et de dégoût extrême. Ce chauffeur de Gbaka, sur la ligne Adjamé-Yopougon a été brûlé vif par les mercenaires et miliciens à la solde de l’ancien despote en détention à Korhogo. Victime de l’abject « article 125 », l’homme n’a eu la vie sauve que grâce à de providentiels passants. Un sacré veinard, que ce Dramé Alassane ! A lire son entretien, on mesure avec gravité, l’aventure que Gbagbo Seplou projetait pour la Côte d’Ivoire. Il avait préparé tous les ingrédients, pour la conflagration sociale généralisée, pour la guerre civile. L’infortuné, comme il le dit lui-même, a été brûlé vivant, pour la simple raison qu’il s’appelle Dramé, un nom qui dans le vocabulaire tribaliste et xénophobe de la refondation, ne sonne pas « ivoirien ». Qui plus est, le pauvre homme porte le prénom du Président Ouattara, qui a battu le champion des frontistes. Sans aucun doute, le témoignage de Dramé Alassane est d’importance. De nombreuses personnes, victimes expiatoires des délits de faciès et de patronyme, survivent dans le silence de leurs douleurs et meurtrissures. Pour dire, qu’ils sont beaucoup, les Ivoiriens à avoir vécu « la bêtise humaine » pendant la guerre engagée lors de la crise postélectorale. Pour un ancien pouvoir suant et puant la préférence nationale et qui s’est convaincu que « la patrie, c’est le village », il fallait engager de grands massacres pour assurer la pérennité du régime. Le cas Dramé Alassane vient sortir les refondateurs et leurs relais du profond sommeil qui s’apparentait à une amnésie voire un coma. Pour ces gens qui se présentent comme des agneaux dans le paysage politique national, la preuve de la grande forfaiture est là, dans toute sa laideur. Et dire que nos amis socialistes parlent « d’une justice des vainqueurs sur les vaincus ». Voudraient-ils sans doute une justice des bourreaux sur les victimes ? Il faut arrêter d’en rajouter aux douleurs des suppliciés, en donnant dans la morgue bien hautaine et en posant cyniquement des conditions et en faisant du chantage. La réconciliation n’est pas synonyme d’impunité
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