Dès l’annonce de l’arrestation du lieutenant Mathurin Séri dit « capitaine Séri », le chef des miliciens de Yopougon-Maroc, les victimes affluent à la brigade de recherche de la gendarmerie pour réclamer justice. Parmi elles, le vieux Mahamane Traoré. Dans cet entretien, il nous raconte avec détail comment ses trois fils et son petit-fils ont été extraits de chez eux pour être froidement abattus par les hommes du tueur de Yopougon. Interview.
Le Patriote : Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé le jour de l’assassinat de vos enfants ?
Mahamane Traoré : Mes enfants étaient au carrefour Académie chez eux le 10 avril 2011 lorsqu’aux environs de 16 h, des individus en arme sont entrés dans la cour. Ils étaient avec leur sœur. Ils sont venus prendre mes trois fils et leur neveu, le fils à ma fille. Ce dernier avait 15 ans. Ils ont fait irruption dans la pièce. Ils ont délesté mes fils et ma fille de leurs téléphones portables, plus la somme de 30 mille que ma fille avait en sa possession. Ensuite, ils sont partis avec les garçons. Ma fille m’a appelé plus tard à 18 h au moment où je m’apprêtais à prier, pour m’informer de l’enlèvement de mes enfants. Comme il faisait déjà nuit, nous avons attendu le matin pour commencer les recherches. Ma fille et leur mère, avec deux amis à mes fils, ont entamé très tôt les recherches. Les recherches les ont conduits au cimetière de Yopougon où ils ont été emmenés pour être abattus.
LP : Est-ce que vous pouvez nous dire l’identité de ceux qui ont commis ce crime ?
MT : Ma fille qui était là au moment où ses frères et son fils ont été enlevés parlent de six personnes habillées en noir, en tee-shirt et en culotte. Apparemment, c’était des miliciens à la solde de Laurent Gbagbo. Deux d’entre eux étaient habillés en noir et avaient des kalachnikovs. Ils ont commencé à battre à sang mon petit-fils devant sa mère. Lorsque celle-ci a protesté contre le mauvais traitement qu’on faisait subir à son fils, les miliciens ont menacé de l’abattre sur le champ. Ils sont ensuite partis avec mes quatre fils. Et jusqu’aujourd’hui, on ne les a plus jamais revus.
LP : Comment ont-ils été identifiés ?
MT : Ma fille les connait. Particulièrement le lieutenant Séri. Ils vivaient ensemble dans le même quartier.
LP : Qu’attendez-vous maintenant de la part des autorités ?
MT : J’ai porté plainte contre le lieutenant Séri et ses hommes. Tout ce que je souhaite, qu’on me dise ce qu’il a fait de mes enfants. Car jusqu’aujourd’hui, on n’a pas encore retrouvé les corps. Ma femme m’a dit que lorsqu’ils sont arrivés au cimetière, ils ont trouvé des hommes avec des pelles à la main en train de fermer une fosse. Je soupçonne le lieutenant Séri et ses hommes de les avoir tués et enterrés dans le cimetière. Je veux qu’il me dise où il a mis mes enfants. C’est la raison pour laquelle j’ai porté plainte.
Interview réalisée par Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote : Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé le jour de l’assassinat de vos enfants ?
Mahamane Traoré : Mes enfants étaient au carrefour Académie chez eux le 10 avril 2011 lorsqu’aux environs de 16 h, des individus en arme sont entrés dans la cour. Ils étaient avec leur sœur. Ils sont venus prendre mes trois fils et leur neveu, le fils à ma fille. Ce dernier avait 15 ans. Ils ont fait irruption dans la pièce. Ils ont délesté mes fils et ma fille de leurs téléphones portables, plus la somme de 30 mille que ma fille avait en sa possession. Ensuite, ils sont partis avec les garçons. Ma fille m’a appelé plus tard à 18 h au moment où je m’apprêtais à prier, pour m’informer de l’enlèvement de mes enfants. Comme il faisait déjà nuit, nous avons attendu le matin pour commencer les recherches. Ma fille et leur mère, avec deux amis à mes fils, ont entamé très tôt les recherches. Les recherches les ont conduits au cimetière de Yopougon où ils ont été emmenés pour être abattus.
LP : Est-ce que vous pouvez nous dire l’identité de ceux qui ont commis ce crime ?
MT : Ma fille qui était là au moment où ses frères et son fils ont été enlevés parlent de six personnes habillées en noir, en tee-shirt et en culotte. Apparemment, c’était des miliciens à la solde de Laurent Gbagbo. Deux d’entre eux étaient habillés en noir et avaient des kalachnikovs. Ils ont commencé à battre à sang mon petit-fils devant sa mère. Lorsque celle-ci a protesté contre le mauvais traitement qu’on faisait subir à son fils, les miliciens ont menacé de l’abattre sur le champ. Ils sont ensuite partis avec mes quatre fils. Et jusqu’aujourd’hui, on ne les a plus jamais revus.
LP : Comment ont-ils été identifiés ?
MT : Ma fille les connait. Particulièrement le lieutenant Séri. Ils vivaient ensemble dans le même quartier.
LP : Qu’attendez-vous maintenant de la part des autorités ?
MT : J’ai porté plainte contre le lieutenant Séri et ses hommes. Tout ce que je souhaite, qu’on me dise ce qu’il a fait de mes enfants. Car jusqu’aujourd’hui, on n’a pas encore retrouvé les corps. Ma femme m’a dit que lorsqu’ils sont arrivés au cimetière, ils ont trouvé des hommes avec des pelles à la main en train de fermer une fosse. Je soupçonne le lieutenant Séri et ses hommes de les avoir tués et enterrés dans le cimetière. Je veux qu’il me dise où il a mis mes enfants. C’est la raison pour laquelle j’ai porté plainte.
Interview réalisée par Jean-Claude Coulibaly