Depuis plusieurs années, j’entends parler de ‘’l’école gratuite’’. Les gouvernements Gbagbo et Ouattara manifestent de l’intérêt pour ‘’l’école gratuite’’, parce qu’ils considèrent que c’est bien eux, les auteurs de ce concept de la société scolaire ivoirienne. ‘’L’école gratuite’’ existait avant l’indépendance. Mais, elle a été ‘’constitutionnalisée’’ en 1960 par Félix Houphouët-Boigny qui s’exprimait clairement sur le sujet. Le concept devient une option : scolariser à 100% la Côte d’Ivoire. En vérité, ‘’l’école gratuite’’ est partie de 1960 à 1970 au cours complémentaire, du collège d’enseignement général en passant par le collège moderne, le lycée normal, le lycée classique et les cours normaux. L’option de l’ ‘’école gratuite’’ pour Félix Houphouët-Boigny était de former des Ivoiriens de qualité. Une ressource humaine de qualité, des cadres fascinés du développement de la Côte d’Ivoire. C’est pour cela que l’état de Côte d’Ivoire avait pris en charge les cahiers, livres, internats et le transport pour les étudiants. Dans ce souci discret pour la formation des Ivoiriens, Félix Houphouët-Boigny a décidé le décrochage des enseignements de la Fonction publique. Disons-le, sous fausse honte, que de tout temps, ‘’l’école a été gratuite et Félix Houphouët-Boigny, son auteur imperturbable, pour parler des 13 premiers collèges modernes construits en 1970 à travers toute la Côte d’Ivoire, des cours normaux de Korhogo, Guiglo, Daloa, Bouaké, Abidjan. De 1960 à 1970, ‘’l’école gratuite’’ de Félix Houphouët-Boigny avait produit des enseignants qui avaient des vertus : des instituteurs courageux, des professeurs qui avaient le sens du sacrifice de l’Etat. C’est dire que ‘’l’école gratuite’’ de 1960 à 1970, ne visait pas seulement la gratuité des fournitures scolaires, mais l’école avait un emploi du temps rigoureux qui conditionnait les esprits et l’éducation des élèves : on enseignait de la morale à l’école, de l’instruction civique, avec des relations singulières avec le drapeau national et l’hymne national. A l’époque, les ministres de l’Eduction nationale avaient leur dignité et honneur à défendre. Les ministres de l’Education nationale comme Ernest Boka, Joachim Bony, Akoto Yao Paul, Amon Tanoh Lambert avaient la conscience professionnelle et la réputation de faire de ‘’l’école gratuite’’ de Félix Houphouët-Boigny, le lieu qui permet de faire passer le message de la responsabilité, de la fermeté et de la politesse. C’était cela ‘’l’école gratuite’’ de Félix Houphouët-Boigny, avec le souci de former une ressource humaine ivoirienne de qualité. Mais, aujourd’hui, ceux qui s’agitent et parlent de ‘’l’école gratuite’’, ont une bonne méconnaissance du sujet. J’ai le sourire aux lèvres quand les gouvernements Gbagbo et Ouattara comprennent que ‘’ l’école gratuite’’, c’est d’offrir gracieusement et devant les caméras de la télévision, les fournitures scolaires. Ce que je vois aujourd’hui, est loin du ‘’concept école’’, lieu de responsabilité et de formation. Ceux qui parlent de ‘’l’école gratuite’’, comme programme de ‘’propagande’’ politique, doivent refaire tout le système éducatif de l’école ivoirienne, gangréné par la paresse intellectuelle. En vérité, l’option de ‘’l’école gratuite’’ instituée après l’indépendance, est bien une œuvre sociale et éducative de Félix Houphouët-Boigny. Elle n’est ni une pensée de Laurent Gbagbo, ni un projet de société, de Alassane Ouattara. Personnellement, j’aurai préféré le concept de ‘’l’école nouvelle’’ pour le gouvernement de Alassane Ouattara que le système éducatif actuel. Pour moi, c’est le contre-exemple de ‘’l’école gratuite’’, option Félix Houphouët-Boigny, riche en vertus nationales, et valeurs morales. Je rappelle cela et je l’assume, pour montrer que l’école ivoirienne actuelle n’a pas les hommes pour donner à la Côte d’Ivoire un véritable système éducatif. Pour l’école d’aujourd’hui, il faut des professeurs, instituteurs capables d’élaborer et mener un bon contenu d’un système éducatif pour atteindre ‘’l’école gratuite’’, option responsabilité, politesse, honneur de Félix Houphouët-Boigny pour une ressource humaine de qualité en Côte d’Ivoire.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël