Après l’épisode de la crise post-électorale, le Front populaire ivoirien (Fpi) a visiblement choisi d’emprunter une voie sans issue. Le parti fondé par l’ancien président, Laurent Gbagbo, resté sourd jusqu’au bout, aux propositions et concessions d’Alassane Ouattara. Il boycottera bien les législatives du 11 décembre prochain. Mais, assurément, la nouvelle de ce boycott est loin de faire l’effet d’une bombe. Car, tous ceux qui savent décoder les postures politiques, ont vu venir le Fpi depuis longtemps. « Participer à ces élections législatives reviendrait à légitimer le pouvoir d’Alassane Ouattara. Le Fpi n’est pas vraiment prêt à s’engager sur cette voie puisqu’il n’a pas reconnu l’élection d’Alassane Ouattara », croit savoir M. K., un analyste politique ivoirien. Si l’on en croit ses explications, les discussions que les partisans de Laurent Gbagbo ont eux-mêmes demandées avec le nouveau régime au pouvoir, ne sont qu’un trompe-l’œil. C’est à demi-mot que les frontistes ont reconnu Alassane Ouattara comme le président légitime de la Côte d’Ivoire. « Pour sortir la tête de l’eau, tous les moyens sont bons. Ayant constaté la traque dont étaient l’objet tous ceux qui ont encouragé leur leader dans son entêtement, les autres cadres du parti se sont dit qu’il valait mieux appeler le gouvernement de M. Ouattara à discuter avec eux. Cette stratégie visait à amener le nouveau pouvoir à desserrer l’étau autour d’eux », analyse notre source. Qu’à cela ne tienne. L’implacable réalité que les frontistes donnent à constater à travers leur refus de saisir la main tendue du chef de l’Etat, c’est qu’ils se mettent en marge de la République.
Politique Publié le mercredi 2 novembre 2011 | Nord-Sud