Législatives à Gagnoa, Lucas Brissi (Fpi), candidat indépendant

La décision du Front populaire ivoirien (Fpi) de se mettre à l'écart des législatives ne fait pas l'unanimité au sein des cadres de l'ex-parti au pouvoir. Parmi eux, Lucas Brissi, secrétaire général de l'Assemblée nationale, a officiellement clamé haut et fort ne pas s'aligner sur cette décision. N'en déplaisent aux caciques  qui tiennent à leur chapelet de conditions, malgré l'ouverture faite par le président de la République, Alassane Ouattara qui a accordé un poste de vice-présidence de la Commission électorale indépendante (Cei) au parti de Laurent Gbagbo. « Mon parti a refusé de participer à ces élections. Moi j'y vais en tant que candidat indépendant », a précisé Lucas Brissi. Pour lui, la bannière sous laquelle il se présente n'est que circonstancielle. Cela ne signifie pas qu'il a donné dos au Fpi pour épouser les idéaux de Liberté et démocratie pour la République (Lider), comme le pensent certaines personnes. « En dehors du Fpi, je ne peux pas m'allier à un autre parti politique. Les gens font beaucoup d'amalgames. Mamadou Koulibaly a été un collaborateur, pas plus. J'insiste pour dire que je ne suis pas Lider », a-t-il démenti les rumeurs qui circulent à son sujet. Il reste donc profondément attaché au Fpi. Un parti pour lequel il a démontré son amour en participant à l'opération ‘’siège propre’’, consistant à nettoyer le siège du parti, situé au quartier Babré. Depuis le déclenchement de la crise ivoirienne, cette bâtisse est restée sans vie. Mieux, le candidat a financé les travaux de mise en état des locaux. A côté de cet acte louable, il sillonne les villages et les quartiers de la commune pour expliquer à ses parents, l'enjeu de ces législatives pour le parti de Laurent Gbagbo. Son message semble compris par une frange des frontistes, notamment des secrétaires de section, des patriotes, des hommes et des femmes qui constituent son staff de campagne. Tous se retrouvent pour investir le terrain. L'objectif visé étant de convaincre les militants du Fpi à ne pas s'abstenir le jour du vote. « C'est là le gros défi que nous devons relever, en dehors de cela, nous sommes sereins parce que des cadres du parti et non des moindres nous soutiennent », révèle l'un des lieutenants de Lucas Brissi.

Alain Kpapo à Gagnoa