Il est de plus en plus probable que les législatives prévues le 11 décembre soient reportées pour permettre au Fpi d’entrer en jeu et sauver la démocratie.
Les signes annonciateurs d’un probable report des législatives du 11 décembre se dessinent à grand trait. Ce chamboulement, apparemment, ne vise qu’une seule chose : faire entrer les candidats du Fpi dans la course à l’hémicycle. Visiblement, le président Ouattara ne veut pas d’un Parlement monocolore dominé de la tête au pied par le Rhdp, ses alliés du Pit et de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci) du ministre Gnamien Konan.
La démocratie qu’il veut bâtir et dont il se veut le chantre, ne saurait souffrir de l’absence de l’opposition au sein de la chambre des représentants du peuple. Pour ne pas écorcher son image de démocrate auprès des bailleurs de fonds et de la communauté internationale qui tiennent à la démocratie comme à la prunelle de leurs yeux, le chef de l’exécutif ivoirien est prêt à tous les sacrifices. Alassane Ouattara semble disposé à satisfaire les caprices des partisans de Laurent Gbagbo qui se font désirer avec des préalables à n’en point finir. Les frontistes tirent sur la corde, au risque de la casser parce qu’ils sont en face d’eux un président « choco » qui est soucieux de son image de marque.
Pour participer aux législatives, ils exigent la libération du couple Gbagbo et des pontes du Fpi, le retour des exilés, la recomposition de la Cei jugée « déséquilibrée » en faveur du Rhdp. Tous les signaux indiquent que ces exigences vont connaître un début de satisfaction. Pourquoi ne pas faire ces concessions qui ne coûteront pas grand-chose, le Fpi n’ayant pas assez de mordant pour inquiéter les Houphouëtistes sur le terrain depuis la mise sous l’éteignoir de leur mentor le 11 avril. Premier geste d’apaisement, l’octroi d’un poste de vice-président à l’ancien parti au pouvoir décidé par le chef de l’Etat lors de son dernier séjour parisien. « J’ai signé un décret pour accroître le nombre des vice-présidents de la Cei, afin que le Fpi puisse y siéger », avait lâché le président Ouattara.
L’audience accordée au Cnrd au palais présidentiel avait amorcé le dialogue républicain à la grande satisfaction de cette coalition qui eu l’occasion de lui exposer ses griefs. « Ce que j’ai indiqué à la délégation du Fpi qui m’a rendu visite, il y a quelque semaines, c’est que je ferai tout ce que je peux faire personnellement afin qu’ils participent à ces législatives », a-t-il révélé. Toujours dans sa volonté de voir les frontistes prendre part à la compétition électorale, il les avait presque suppliés de ne pas suivre l’exemple de son parti qui a boycotté les législatives en 2000. Lundi, à quelques heures de la date de clôture de dépôt des candidatures pour les législatives, le ministre de l’Intérieur a poursuivi les négociations avec les anciens tenants du pouvoir afin de ramollir leur position.
Michel Gbagbo, Aké N’Gbo, Danielle Boni Claverie… libérés
Hamed Bakayoko a buté sur le refus du Fpi qui est resté inflexible. Le même jour, cette question était au centre de l’entretien entre les deux têtes de pont du Rhdp. « Nous sommes convenus qu’il serait bon que le Fpi participe à cette compétition, car c’est la démocratie et un Parlement où les grands partis seraient représentés serait une bonne chose », a déclaré Ouattara à la fin du huis clos avec Bédié. Pour décrisper la situation, il est de plus en plus question de la libération de certains proches collaborateurs du boulanger d’Abidjan qui sont reclus dans le Nord du pays. Un confrère a annoncé hier la mise en liberté provisoire de plusieurs membres du gouvernement installé après le hold-up électoral.
L’ex-Premier ministre, Aké N’Gbo, et les ancien ministres Danièle Boni Claverie, Christine Adjobi, Ettien Amoakon, Désiré Dallo, Alcide Djédjé, Raphael Dogbo, Joseph Kata Kété, Georges Armand Ouégnin pourraient humer l’air frais de la liberté, a révélé notre confrère qui dit tenir l’information auprès d’un diplomate occidental en poste à Abidjan. Michel Gbagbo serait dans le lot de ces bienheureux. Cette mesure n’est pas pour déplaire au président par intérim du Fpi pour qui ces libérations présentent des « avancées significatives » pour l’entrée de son parti dans la course. Miaka Ouréto demande un report des élections pour donner le temps à ses candidatures de se mettre en jambes. « On ne peut pas apporter des solutions en deux, trois heures », « un petit décalage » du scrutin sera nécessaire, a-t-il affirmé, souhaitant que le gouvernement consente à « un report d`un ou deux mois ». « Nous avons toujours été pour le principe d’aller aux élections », mais pas avec « des dés pipés », a-t-il insisté.
Si le principe du report des législatives semble acquis, reste à déterminer le temps de la prolongation. Pour Ouattara, le scrutin doit se tenir à date. « Ces élections doivent se tenir le 11 décembre. C’est un impératif pour la bonne marche de la démocratie et pour en finir avec la mise en place des institutions », avait insisté, lundi, l’hôte du président Bédié. L’entrée en lice des militants du parti à la rose exigerait une prolongation de la date de dépôt des candidatures, ce qui va impacter sur le 11 décembre.
Nomel Essis
Légende : Le président Ouattara multiplie les gestes d’apaisement pour rassurer le Fpi à participer aux législatives.
Les signes annonciateurs d’un probable report des législatives du 11 décembre se dessinent à grand trait. Ce chamboulement, apparemment, ne vise qu’une seule chose : faire entrer les candidats du Fpi dans la course à l’hémicycle. Visiblement, le président Ouattara ne veut pas d’un Parlement monocolore dominé de la tête au pied par le Rhdp, ses alliés du Pit et de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci) du ministre Gnamien Konan.
La démocratie qu’il veut bâtir et dont il se veut le chantre, ne saurait souffrir de l’absence de l’opposition au sein de la chambre des représentants du peuple. Pour ne pas écorcher son image de démocrate auprès des bailleurs de fonds et de la communauté internationale qui tiennent à la démocratie comme à la prunelle de leurs yeux, le chef de l’exécutif ivoirien est prêt à tous les sacrifices. Alassane Ouattara semble disposé à satisfaire les caprices des partisans de Laurent Gbagbo qui se font désirer avec des préalables à n’en point finir. Les frontistes tirent sur la corde, au risque de la casser parce qu’ils sont en face d’eux un président « choco » qui est soucieux de son image de marque.
Pour participer aux législatives, ils exigent la libération du couple Gbagbo et des pontes du Fpi, le retour des exilés, la recomposition de la Cei jugée « déséquilibrée » en faveur du Rhdp. Tous les signaux indiquent que ces exigences vont connaître un début de satisfaction. Pourquoi ne pas faire ces concessions qui ne coûteront pas grand-chose, le Fpi n’ayant pas assez de mordant pour inquiéter les Houphouëtistes sur le terrain depuis la mise sous l’éteignoir de leur mentor le 11 avril. Premier geste d’apaisement, l’octroi d’un poste de vice-président à l’ancien parti au pouvoir décidé par le chef de l’Etat lors de son dernier séjour parisien. « J’ai signé un décret pour accroître le nombre des vice-présidents de la Cei, afin que le Fpi puisse y siéger », avait lâché le président Ouattara.
L’audience accordée au Cnrd au palais présidentiel avait amorcé le dialogue républicain à la grande satisfaction de cette coalition qui eu l’occasion de lui exposer ses griefs. « Ce que j’ai indiqué à la délégation du Fpi qui m’a rendu visite, il y a quelque semaines, c’est que je ferai tout ce que je peux faire personnellement afin qu’ils participent à ces législatives », a-t-il révélé. Toujours dans sa volonté de voir les frontistes prendre part à la compétition électorale, il les avait presque suppliés de ne pas suivre l’exemple de son parti qui a boycotté les législatives en 2000. Lundi, à quelques heures de la date de clôture de dépôt des candidatures pour les législatives, le ministre de l’Intérieur a poursuivi les négociations avec les anciens tenants du pouvoir afin de ramollir leur position.
Michel Gbagbo, Aké N’Gbo, Danielle Boni Claverie… libérés
Hamed Bakayoko a buté sur le refus du Fpi qui est resté inflexible. Le même jour, cette question était au centre de l’entretien entre les deux têtes de pont du Rhdp. « Nous sommes convenus qu’il serait bon que le Fpi participe à cette compétition, car c’est la démocratie et un Parlement où les grands partis seraient représentés serait une bonne chose », a déclaré Ouattara à la fin du huis clos avec Bédié. Pour décrisper la situation, il est de plus en plus question de la libération de certains proches collaborateurs du boulanger d’Abidjan qui sont reclus dans le Nord du pays. Un confrère a annoncé hier la mise en liberté provisoire de plusieurs membres du gouvernement installé après le hold-up électoral.
L’ex-Premier ministre, Aké N’Gbo, et les ancien ministres Danièle Boni Claverie, Christine Adjobi, Ettien Amoakon, Désiré Dallo, Alcide Djédjé, Raphael Dogbo, Joseph Kata Kété, Georges Armand Ouégnin pourraient humer l’air frais de la liberté, a révélé notre confrère qui dit tenir l’information auprès d’un diplomate occidental en poste à Abidjan. Michel Gbagbo serait dans le lot de ces bienheureux. Cette mesure n’est pas pour déplaire au président par intérim du Fpi pour qui ces libérations présentent des « avancées significatives » pour l’entrée de son parti dans la course. Miaka Ouréto demande un report des élections pour donner le temps à ses candidatures de se mettre en jambes. « On ne peut pas apporter des solutions en deux, trois heures », « un petit décalage » du scrutin sera nécessaire, a-t-il affirmé, souhaitant que le gouvernement consente à « un report d`un ou deux mois ». « Nous avons toujours été pour le principe d’aller aux élections », mais pas avec « des dés pipés », a-t-il insisté.
Si le principe du report des législatives semble acquis, reste à déterminer le temps de la prolongation. Pour Ouattara, le scrutin doit se tenir à date. « Ces élections doivent se tenir le 11 décembre. C’est un impératif pour la bonne marche de la démocratie et pour en finir avec la mise en place des institutions », avait insisté, lundi, l’hôte du président Bédié. L’entrée en lice des militants du parti à la rose exigerait une prolongation de la date de dépôt des candidatures, ce qui va impacter sur le 11 décembre.
Nomel Essis
Légende : Le président Ouattara multiplie les gestes d’apaisement pour rassurer le Fpi à participer aux législatives.