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Politique Publié le jeudi 3 novembre 2011 | L’expression

Boycott des législatives : Le Fpi paiera cher

C’est décidé ou presque. Le Fpi a pris la décision de ne pas présenter des candidats aux législatives du 11 décembre. Mais cette politique de la chaise vide va coûter chère au parti fondé par Laurent Gbagbo

Comme annoncé, le Fpi n’ira pas aux élections législatives. Dans l’euphorie, l’ensemble des refondateurs pense que la direction du parti a pris une bonne décision. En boycottant le parlement, les frontistes croient avoir délégitimé le pouvoir du président Alassane Ouattara. Oubliant du coup, que leur champion Laurent Gbagbo a gouverné légitimement la Côte d’Ivoire pendant 10 ans sans que le Rdr ne siège au parlement. Après avoir gagné l’élection présidentielle du 28 novembre, le débat sur la légitimité de Ouattara est dépassé et est anachronique. L’Onu, l’Union africaine, l’Union européenne et toutes les institutions internationales ont clos ce débat.

Croire que l’absence du Fpi au parlement va nuire à Alassane Ouattara dans l’exercice du mandat que le peuple souverain de Côte d’Ivoire lui a donné, c’est faire preuve de cécité. Les refondateurs ont tort de croire que les appels incessants de Ouattara en leur direction est la preuve de sa faiblesse et que sans eux au parlement, il ne dormirait pas tranquille. Grossière erreur ! Le président de la république leur tend la main pour prendre l’opinion nationale et internationale à témoin.

Assurément, c’est bien plus tard qu’ils ressentiront les conséquences de leur décision. Comme le Rdr, en 2000, ils mesureront tardivement plus qu’ils ont mal joué par ce boycott. Absent du parlement, leur parti ne sera pas financé en vertu de la loi. Il n’aura aucune tribune légale d’expression. C’est dans les journaux que le Fpi existera. Il ne participera pas à la prise des lois qui s’imposeront à ses militants de gré ou de force. Actuellement, dans le rapport des forces sur le terrain, Miaka et compagnie n’ont ni les capacités ni les moyens de boycotter « activement » ces élections du 11 novembre.

Si Ouattara ne libère pas les prisonniers du Fpi, ils ne peuvent rien faire, absolument rien. Ils feront du bruit, beaucoup de bruit dans les journaux mais ça s’arrêtera là. Ils doivent tirer les leçons du meeting avorté du 15 octobre. Les Ivoiriens ne sont pas prêts à les suivre sinon, ils n’auraient perdu ni les élections ni la guerre. Dans cette posture, ils devraient avoir l’humilité du vaincu comme Allou Eugene le leur a recommandés. Le bras de fer avec Ado ne peut que conduire le Fpi à sa perte. Ceux qui connaissent bien Alassane Ouattara savent qu’il cède rarement aux chantage et pressions. Auprès de Houphouët Boigny, il a bien appris la formule : « le chien aboie, la caravane passe ».

Traoré M. Ahmed
Légende : Miaka Ouréto et le Fpi vont regretter ce boycott des législatives
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